Jungkook planta son regard ténébreux dans le mien et un frisson me parcourut. Ce n'était pas un frisson désagréable, pas un frisson de peur, mais un frisson magnétique et puissant comme si nos âmes résonnaient à l'unisson pendant une seconde à peine. Un petit blanc s'installa pendant lequel je n'arrivais pas à détacher mon regard du sien, comme hypnotisée par quelques chose d'invisible qui m'attirait vers lui.
Soudain, ma Bible glissa de mon bras et tomba sur mon pied, qui me fit reprendre mes esprits.
— Mince, dis-je en ramassant mon livre.
Un bout de papier dépassa du livre et je le remis soigneusement en place entre les pages. En me relevant je remarquai un petit sourire taquin sur le visage de Jungkook mais n'étant pas sure de comprendre cette réaction je décidai de ne pas y prêter plus attention.
— A plus tard, dis-je en partant.
— Je n'espère pas.J'hochai les épaules en ignorant sa réplique condescendante puis je quittai la librairie. Jungkook était le seul à me montrer un minimum de bienveillance depuis deux jours, même si il était un peu étrange et paraissait plutôt asocial, je n'avais pas peur de lui. Je pourrais aller le voir en cas de besoin, même si je n'étais pas sur qu'il veuille me venir en aide encore une fois. Cependant, un peu de contact humain était une bonne chose, je supposais.
En allant dans une boutique de matériel de sport déjà bien dévalisée, - contrairement à la librairie - je m'emparais d'un gros sac à dos pour le remplir de vivre, de produits d'hygiène et de vêtements de rechanges. Je pris également le nécessaire pour me faire un endroit plus confortable avec un matelas de camping et des coussins, comme m'avaient enseigné les étudiants.
Rentrée au wagon, je fignolai ce qui allait être mon nouveau foyer dans les jours a venir puis, soudain, la radio d'un de mes voisins de wagon se mit à jouer de la musique. Je reconnus Jamming de Bob Marley qui résonnait dans le métro. Cette ambiance avait quelques choses de rassurant et d'un peu joyeux, quelques personnes se mirent même a chanter en même temps que Bob, comme si grâce à cette chanson, les survivants se réveillaient lentement d'un long coma. Je ne savais pas pour combien de temps j'allais rester ici, tout me semblait encore plus incertain qu'avant, c'était pourquoi je ne pouvais pas me projeter. Cependant, savoir que je n'étais pas seule dans le métro me rassurait un peu et la musique était un remède à la tristesse d'après Nora.
Pour tuer le temps et tenter d'arrêter de penser à mes parents que je n'arrivais toujours pas à joindre, je fis une sieste agitée avec comme fond sonore la radio du voisin de wagon tout au fond de l'arrêt de métro. En me réveillant quelques heures plus tard non sans difficultés car un peu anxieuse, je me décidai à aller prendre une douche au gymnase que Jungkook m'avait indiqué. La montre de randonnée que j'avais en quelques sortes volé au magasin affichait trois heure de l'après midi, j'avais quelques heures avant que le soleil ne se couche pour revenir en sécurité au wagon.
A peine sortie, le soleil me brulait la peau. Mon sac a dos pendant à mon épaule, je n'avais plus qu'à suivre les panneaux sous la chaleur étouffante de la canicule qui pointait le bout de son nez. En arrivant devant le gymnase je ne pu m'empêcher de grimacer. Effectivement, Jungkook avait oublié de mentionner l'énorme météorite incrustée dans le bâtiment d'à côté que je ne pouvais identifier. Je priai intérieurement pour que rien ne me tombe sur la tête pendant ma douche car l'intérieur du bâtiment ne payait pas de mine. J'hésitais à entrer, doutant que tout cela tienne bon encore longtemps. Mais j'avais vraiment besoin de me laver alors je m'engouffrais prudemment dans le couloir qui menait aux douches pour femmes, les douches pour hommes étaient ensevelies sous le plafond démoli.
Seule dans le bâtiment, les conseils avisés de Jungkook me revinrent en mémoire. Je devais rester sur mes gardes car pendant l'Apocalypse tout pouvait arriver. Je savonnais alors rapidement mes cheveux puis mon corps plutôt deux fois qu'une et je sorti, sèche et habillée pour revenir dans mon wagon sans encombres. En m'asseyant sur mon lit de fortune, la solitude me frappa soudainement, j'avais beau essayer de relativiser, c'était difficile. Je devais vivre sans nouvelles de mes proches, dans le métro avec des gens que je ne connaissais pas, à attendre que l'on vienne nous secourir ou attendre une nouvelle vague de pluie de météorites - ou pire. Tout ne serait plus comme avant et mes parents me manquaient terriblement, je devais me faire à l'idée de ne plus les revoir, de ne plus entendre leur voix et mon cœur se déchira une fois de plus a cette pensée fataliste.
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The Last Children - j.jk
FanfictionL'apocalypse frappe la planète Terre, la Prophétie se met en marche. Amayah, une jeune femme frappée par la grâce depuis sa naissance sait que le sort de l'humanité et le sien sont scéllés. C'est ce qu'elle pensait avant sa rencontre avec le mystéri...