The Last Children - j.jk

10

Maria rit derrière moi, ce qui me réchauffa le cœur. J'avais peur que, me parler de ce sujet là, la rende triste.

— De rien, Trésor.
— Maria, au début de l'Apocalypse je ne comprenais pas pourquoi les gens s'isolaient, pourquoi on ne s'entraidait pas. Maintenant je ne comprends pas non plus pourquoi on est si bienveillants entre nous alors qu'on ne se connait qu'à peine. Tout est si léger ! On arrive à passer de supers moments, à rire, même si on a perdus nos proches et même si on sent la fin du monde arriver. Malgré toutes les choses horribles qui se passent depuis quelques jours, on arrive à trouver des moments joyeux, expliquai-je maladroitement. Je ne comprends pas pourquoi.

C'était vrai. Malgré toutes les horreurs qui nous arrivait, nous formions presque une famille et nous n'avions pas sombré dans la folie. J'avais même ressentis un peu de désir pour Jungkook, ce qui était complètement inapproprié vu la situation.

— Les gens ont peut-être traversé pire douleur que l'Apocalypse, c'est pourquoi tout cela leur semble moindre comparé à leur vécu. Peut-être en ont-ils assez de se battre et de se morfondre et attendent la fin comme moi, paisiblement, en sachant ce qu'il m'attends de l'autre coté.
— Oh, je comprends, affirmai-je à peine audible.
— Il veulent sûrement profiter au maximum avant l'inévitable.

Effectivement, tout ça avait du sens. Nous avions chacun notre vécu avant l'apocalypse et certains avaient vécu pire qu'attendre patiemment la mort.

— C'est aussi pour cela que je te conseille de ne pas perdre de temps inutilement.
— Tu as raison.

Maria termina de me brosser les cheveux en me parlant de son expérience en tant que coiffeuse pour célébrités. Elle me raconta pleins de petits ragots qui nous fit rire, peut-être même un peu trop fort.

La sieste de Jungkook et Ina ne fut pas aussi longue que ce que j'aurai pensé. Il se réveillèrent vers midi, Ina réclamant à manger. Le reste de la journée se passa calmement. Je pensais beaucoup à ma conversation enrichissante avec Maria et je comprenais son point de vue. Il valait mieux vivre à fond nos derniers jours que de se morfondre et devenir fou, comme Jake. Je comprenais aussi pourquoi Maria avait ce comportement maternel et rassurant envers quasiment tout le monde.

L'Apocalypse semblait s'être mise en pause à en juger par le ciel gris mais calme. D'après les radios survivalistes que James captait, les autorités nous auraient ordonné de rester confiné car ils prévoyaient encore de fortes vagues de chaleurs ainsi que de violents orages et même des tornades. J'avais cependant un petit espoir de voir un petit bout de ciel bleu avant tout cela.

Le soir, alors que je m'installais sur notre lit, Ina à coté de moi jouait avec son doudou en le perchant sur ses pieds.

— Mayah, est-ce que Kookie peut dormir avec nous ?

Je me figeai. Jungkook, dans le même lit que moi ? Je ris nerveusement sans donner de réponses à Ina.

— Alors ?

Sa moue boudeuse me fit soupirer. Je devais trouver une raison valable pour ne pas le faire venir ici. Depuis notre conversation houleuse dans la voiture, Jungkook et moi ne nous étions pas adressé la parole.

— Je doute qu'il veuille venir dormir avec nous. Tu sais, il fait déjà super chaud alors si il s'ajoute à nous, on va cramer !
— Cramer ?
— On va avoir beaucoup trop chaud, me repris-je. Tu peux aller dormir avec lui, si tu veux !
— Non, je veux dormir avec vous deux.

Et mince. Elle serra Olaf contre elle et se retourna vers moi avec ses prunelles scintillantes d'espoir.

— Demain, on demandera à Maria de te coiffer, tu as des nœuds partout, me moquai-je.
— Je m'en fiche des nœuds mais je veux que Maria me fasse une grosse tresse comme Raiponce.
— Ca marche !
— J'ai pas oublié pour Kookie. Demande-lui de venir, s'il te plait.