The Last Children - j.jk

09

Je rinçai ma bouche une nouvelle fois et je ramassai mon sac à dos de mes mains fébriles, sans regarder derrière moi.

Jungkook m'emboitant le pas, je le suivais lentement malgré le fait que vomir m'avait fait sentir mieux, comme libérée d'un poids.

La voiture ouverte, je m'y engouffrais en soupirant lourdement, les images de la scène d'assassinat me revenait en tête. Comme une bande de film qu'on rembobinait à toute vitesse, elle se rejouait ensuite aussi vite sans que je ne puisse complètement assimiler toutes les informations. Cette femme était morte, Jungkook l'avait tué ! Ça, c'était une évidence.

Sans faire attention, je laissais échapper un sanglot en repensant à l'ambiance morbide et sinistre qui m'enveloppait encore.

Je ne savais pas si cette femme méritait de mourir même si elle était folle, même si elle m'avait menacé. Mais une chose était sure, elle avait du énormément souffrir de sa brûlure et du fait d'être seule. C'était sûrement ça qui l'avait rendu folle : la solitude.

Jungkook s'asseya sur la banquette arrière où j'était installée, mon sac à dos nous séparant. Il ne semblait pas le moins du monde perturbé d'avoir ôter la vie à un être humain, il n'avait pas l'air de culpabiliser et c'est pourquoi j'eu le reflex de faire un signe de croix et de prier silencieusement. Pour me recueillir, me calmer et pour que le Seigneur lui accorde son pardon.

— Tu pries pour quelqu'un qui a faillit te tuer ? constata Jungkook exaspéré.
— Je ne prie pas pour elle, je prie pour toi ! me défendis-je en sanglotant.

Soudain, il s'empara de mon poignet m'empêchant de prier. Confuse, je le questionnais du regard, mes yeux laissaient échapper quelques larmes qui dévalaient mes joues machinalement. Les siens n'avaient jamais été aussi sombre, à m'en provoquer des frissons d'effroi.

— Ne prie pas pour moi. Jamais ! Ne refais plus jamais ça !
— Jungkook, tu as tué cette femme !
— Pour te protéger ! s'écria-t-il. C'était elle ou toi, tu n'as pas encore compris ?!

Un petit blanc s'installa pendant lequel il me jugeait silencieusement puis il me lâcha en me lançant des éclairs foudroyants de ses prunelles enragées. Du revers de ma main j'essuyais mes joues et mes yeux humides.

— Tu n'as pas l'air d'être désolé, dis-je à peine audible.
— Désolé de quoi ? Elle était déjà à moitié morte ! Tu crois que ton Seigneur va me punir d'avoir abrégé ses souffrances ? Tu crois qu'il va me punir de t'avoir sauvée ? Crois-moi que non, dit-il avec un rictus.

Je ne comprenais pas un traître mots de ce qu'il disait mais je n'en fis rien. Je reniflai alors que Jungkook soupira lourdement, agacé en regardant par la fenêtre et je me demandais : que pouvait-il se passer dans sa tête ? Je n'arrivais pas à le cerner. Il était d'une beauté aussi sombre qu'envoutante, son humour aussi bancal que ses humeurs m'exaspéraient mais je ne cessais de vouloir son attention et être près de lui. Je ne cessais de vouloir le comprendre. Je ne cessais de penser qu'à l'intérieur de ce corps affriolant se trouvait un cœur d'or. Il m'attirait. Cependant, il avait tué cette femme avec une facilité déconcertante, une précision parfaite entre les deux yeux, sans éprouver le moindre remord. Finalement, qui était Jungkook ? Que cachait-il lui aussi ?

L'objet de mes pensées grogna, sûrement irrité par mes pleures incessants depuis que nous étions entrés dans la voiture. Il tourna la tête vers moi et ouvrit légèrement la bouche pour me dire quelques choses mais Loyd et Robert arrivèrent dans la voiture au même moment.

— Vous êtes déjà là ? Vous avez trouvé tout ce dont vous avez besoin ? nous demanda Loyd en faisant vrombir le moteur.
— Oui, c'est bon, répondit Jungkook.
— Vous vous êtes disputé ? nous demanda Robert en se retournant vers nous.