Chapitre 9

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Pour utiliser une expression très imagée, j'ai la tête dans le cul ce matin. Je pourrais quasiment entendre mes cheveux pousser. Un forgeron fait des heures supplémentaires dans ma tête et tape avec entrain sur son enclume. La soirée n'a pas été celle qui aurait dû. Au lieu d'étudier le dossier pour être prête pour le brunch de ce matin, j'ai bu... beaucoup, j'ai eu une relation homosexuelle avec une connasse. J'ai mal au cœur, j'ai mal dormi. Je me regarde dans le miroir, le panda me retourne un regard éteint.

Je me place sous la douche, l'ai réglé sur une température tiède tirant sur le froid. J'ouvre le robinet et je suis immédiatement saisie. J'en ai le souffle coupé.

Oh putain, c'est froid !

Cela a toutefois le mérite de me réveiller instantanément, côté agréable en moins.

Je m'habille puis j'étudie enfin le dossier.

Le groupe envisage l'option de collaborer avec Racival qui a un portefeuille de huit hôtels situés dans des destinations touristiques majeures d'Europe situés à Florence, Prague, Amsterdam, Barcelone, Copenhague, Dubrovnik, Athènes, Paris.

L'ensemble de ces hôtels représente au total 782 chambres, et fera l'objet d'une acquisition murs et fonds.

Je fouille difficilement ma mémoire. Je n'ai pas souvenir du nom de Racival. Je me connecte sur internet et fais une recherche. Non, ils ne me disent rien. J'apprends donc qu'ils exploitent une quarantaine d'établissements indépendants. Ils cherchent donc un partenaire ayant plus de poids pour acquérir des hôtels dits de luxe et pour posséder une gamme supérieure.

Donc en gros mon travail sera de faire la collègue de la pause café et de les faire parler, pour les observer et découvrir quel genre de personnes ils sont et non celles qu'ils veulent montrer.

« C'est dans mes cordes », dis-je à voix haute en me frottant les mains.

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« Nous sommes ravis de ce projet d'investir à vos côtés dans des actifs présentant de beaux potentiels au sein de villes dynamiques en pleine évolution », déclare le dénommé Marc Rocila assis à droite de son patron.

Faux cul arrogant.

« Nous avons conscience que notre offre de service est bien plus dans le bas de gamme et l'entrée de gamme, mais le tourisme de luxe devient un créneau incontournable. Le tourisme de luxe n'est plus réservé à une seule et même classe sociale, celle des gens riches. Cette nouvelle clientèle cherche à vivre une expérience mémorable, unique. Actuellement, notre offre ne nous permet pas d'aller chercher ces clients occasionnels et de les fidéliser. À moins de nous lancer dans d'énormes travaux de modernisation de nos établissements qui nous obligeraient à fermer pendant des mois », poursuit notre principal interlocuteur, Ben River.

Il me plaît, lui. Et ce petit accent anglais... Chut ! Libido ferme là !

« Je vous suis sur ce point », poursuit mon patron, « la clientèle de luxe est devenue hétérogène. À l'époque où l'on vit, pour beaucoup voyager est déjà un luxe, alors quand ils peuvent se le permettre, ils mettent le paquet, car il peut, pour beaucoup, s'agir du voyage d'une vie. Ils s'attendent donc à un lieu hors-norme, un service irréprochable et personnalisé, un cadre prestigieux, du charme, un service de restauration de qualité voire reconnu, des activités annexes, bref la perfection. Alors, oui, le tourisme de luxe n'est plus réservé à une seule et même classe sociale, les gens riches. Le tourisme de luxe draine un public bien plus large depuis quelques années. Et que ce soit des habitués ou des occasionnels, ces clients du tourisme de luxe recherchent tous une expérience unique que seul le luxe est en mesure de leur apporter. Le portefeuille est intéressant, c'est certain. Il reste dans notre créneau et vous ouvre un nouveau marché. »

It was always youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant