It was always you

Chapitre 24

Je ne vais pas vous mentir, mais avec la charge de travail, je n'ai pas le temps de m'apitoyer. J'ai arrêté de compter les jours depuis l'accident... ce matin, comme tous les matins, en me levant, en ce trente-deuxième jour.

Mon assistante m'a libérée d'une énorme tâche. J'ai pu me concentrer sur des signatures d'ententes avec de nouveaux fournisseurs. Racival avance vraiment bien, les travaux du quatrième hôtel sont lancés. Je pars pour Florence avec Ben le mois prochain.

L'annonce aux employés a choquée, inquiétée sur leur avenir, mais je les ai vite rassurés. Finalement, même si je suis montée encore plus haut dans la hiérarchie, jusqu'en haut de l'échelle et plus loin encore, s'amuse ma petite voix, mes anciens collègues m'ont réintégré au groupe. Bon, finis pour moi les aventures avec la photocopieuse, mais ils ont tous mis du leur pour m'aider.

Pour remercier tout le monde, j'ai organisé un barbecue sur le parking à l'arrière, journée détente payée pour tout le monde. C'est mérité. Ma cote de popularité est montée en flèche après ça. Maintenant, je peux leur demander n'importe quoi, ils ne peuvent rien me refuser. Merci Sun Tzu, apprécie machiavéliquement ma petite voix.

J'ai démarré de nouveaux projets, qui n'étaient pas dans les plans d'Alex. Afin d'améliorer la cohésion du groupe, j'ai lancé l'idée de vacances communes, pour cette première, une croisière tout inclus à un coût défiant toute concurrence pour les employés, paiements échelonnés sans intérêt. Les participants sont nombreux, impatients. Elle se fera en deux groupes, afin d'assurer une présence minimale au travail. J'ai à présent la cote d'un dictateur qui se tape du 99 % d'opinion favorable.

J'étudie en ce moment la création d'une nouvelle chaîne dans un marché où nous ne sommes pas présents, et l'acquisition d'un château en France. Lorraine, du Service juridique, m'assiste beaucoup. Nous passons énormément de temps ensemble, j'ai quasiment l'impression d'être en couple avec elle.

J'étudie des chiffres, des extrapolations, quand mon téléphone sonne. Je sursaute instinctivement. Cette sonnerie ne sonne que pour un seul numéro.

Justine.

« Bonjour, Justine.

— Bonjour, Caroline », me répond-elle avec une pointe d'excitation dans la voix. « Alex a bougé un doigt.

— C'est vrai ? » dis-je avec joie. « Que disent les médecins, c'est bon signe non ? Ce n'est pas juste un mouvement nerveux ?

— Les médecins n'ont pas voulu me donner de faux espoirs, ses constantes n'ont pas bougées, ils n'ont pas voulu me dire que je l'ai imaginé, mais... tout à l'heure je l'ai senti, une légère pression sur ma main.

— Oh mon dieu ! Oh comme j'aimerais être près de vous en ce moment.

— Moi aussi, Caroline.

— Tenez-moi au courant si vous remarquez un changement. Il est peut-être en train de nous revenir.

— Promis, Caroline. Prenez soin de vous. »

Le sourire aux lèvres, je me replonge dans le projet d'achat du château de Redhae. Les salles disponibles pour les réunions sont spectaculaires. Les espaces détentes, de restauration, la piscine, les courts de tennis, le terrain en lui-même... Il est possible de rendre l'hôtel disponible sur différents créneaux comme des séminaires de cohésion de groupe, le populaire Teambuilding. Voire même le noliser pour des vacances pour nos employés.

L'autre dossier sur mon bureau me fait des clins d'œil, aussi je le reprends en main.

Des chalets écologiques, éco-énergétiques, dans un environnement naturel, avec jardins potagers, une mini-ferme. Une immersion écologique. Les voitures sont laissées sur un stationnement sécurisé, puis les clients sont transportés sur le site en bateau. Les premières impressions à l'interne sur le projet sont emballantes. Mais il s'agit d'un concept à construire de A à Z, ici il n'est pas question de travailler à partir d'un bâti existant. Le restaurant sera alimenté par les produits cultivés et pêchés sur place. Des vacances 100 % renouvelables. La seule concession sera le Wi-Fi.

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Myka