Chapitre 20

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La visite de l'hôtel s'est super bien passée, le gérant sur place était enchanté de me servir de guide, plus que ravi des explications que je lui donnais quant aux travaux qui allaient être entrepris. Il se fit un devoir de me faire l'historique de la ville, de l'hôtel, des activités locales. Nous étions sur la même longueur d'onde quant à la vision sur le futur de l'hôtel. Il fit tout pour me faire plaisir sans que je sente qu'il se forçait, parce que je représentais la haute direction. Il était totalement naturel dans ses gestes, sa conversation. On s'est tout de suite plu, professionnellement j'entends. J'ai déjà du mal avec mes deux amants, ce n'est pas pour commencer à butiner à droite et à gauche, à avoir un amant dans chaque ville. J'ai encore une morale. Pour l'instant, ricane ma petite voix.

Merci, mais tais-toi ! dis-je à ma petite voix avant qu'elle ne me balance une quelconque remarque.

Alex, bien qu'étant le boss, ne s'en est pas mêlé, me laissant le contrôle de A à Z.

Pour terminer cette journée bien remplie, Alex m'invita au restaurant de l'hôtel. J'étais là, dans un cadre idyllique, un bel homme à ma table, un bon repas dans mon assiette quand ma conscience me prit à part pour une réunion d'urgence.

Je suis heureuse qu'il couche avec moi, mais j'ai envie de plus. Je suis parfaitement consciente que notre entente était pour trois mois, qu'à l'échéance je devais recevoir une compensation financière et un poste. Que jamais il n'a été question de plus entre nous. Entre-temps, il a fait de moi une véritable assistante. Il me baise toujours, mais pourquoi ?

« Tu ne manges pas ? Tu préfères jouer avec ?

— Je ne rigole jamais avec la nourriture ! » dis-je d'un ton plus sec que je ne le voulais. Prenant conscience que depuis plusieurs minutes je ne fais que déplacer mon repas à travers l'assiette. Pardon, délicieuse bavette, pardon ravissantes pommes dauphine.

Je me force à me rappeler le comment et le pourquoi de cette aventure, quelle autre fin pourrait-il y avoir de toute façon ?

Je pensais que ça serait facile, je me suis faite à l'idée que cette relation me convenait, mais j'ai peur de m'être trompée.

« Je peux te demander pourquoi tu couches avec moi ? Tu peux avoir n'importe quelle femme, pourquoi coucher avec une grosse ? Tu vas me dire que ça te fait plaisir de te taper une grosse ? Est-ce un pari ? Tu cherches à faire une bonne action ? C'est du fétichisme ?

— Arrête de dire que tu es grosse.

— Je n'ai pas besoin de ton aide pour accepter mon image, je sais à quoi je ressemble. Je ne suis que vergetures et cellulite. Je suis faite de chair et d'os. Et surtout de chair...

— C'est donc cela qui te tracasse ? Tu as un peu de ventre, des hanches bien dessinées et des fesses pleines. Tu es parfaite dans ton imperfection. Il est possible que tu aies quelques kilos de trop au regard des critères des magazines. Tu es dotée d'un généreux bonnet E que tu dissimules tant bien que mal sous d'amples chemises, mais tu dois cesser de te pourrir la vie avec ces complexes.

— Ils ne me pourrissent pas la vie, je vis très bien, je suis satisfaite de ma vie.

— Vraiment ? Dans ce cas, pourquoi ramènes-tu ton physique sur le tapis dès que l'on te témoigne un peu d'intérêt ? C'est contradictoire. Tu dis que tu vis très bien avec ton corps, mais tu te braques si on te complimente. Dis-moi sincèrement ce que tu ressens à propos de ton corps.

— Je ne l'aime pas.

— Tu ne l'aimes pas où tu n'aimes pas l'image que les autres te renvoient de ton corps ? Prenons un exemple concret. L'assistante d'Henri.

It was always youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant