It was always you

Chapitre 25

Trois jours plus tard

La sonnerie du téléphone me sort d'un rêve agréable.

Un œil fermé et l'autre à peine entrouvert, j'approche le téléphone, l'écran m'éblouit, je regarde le nom, la sonnerie ne parvenant pas jusqu'à mes synapses.

« Allo ? » Bien que la soirée fut sobre, j'ai la voix d'un fumeur en fin de vie.

« Caroline ? Oh mon dieu, le décalage horaire... c'est le milieu de la nuit. Pardonnez-moi. »

Je sens la fébrilité dans sa voix, qui achève de me réveiller. Je me redresse puis je sors du lit pour aller m'installer dans mon sofa.

« Ce n'est rien Justine. Que se passe-t-il ? »

J'entends du bruit autour d'elle.

« Où êtes-vous ? Il y a du bruit autour de vous.

— Alex a bougé, il a gémi aussi. Une infirmière est rapidement venue, puis a appelé un médecin. J'ai dû sortir de la chambre.

— Alex se réveille », disons-nous en chœur.

« J'en ai bien l'impression, Caroline. Il revient.

— Écoutez, Justine. Je... « Mentalement je pense à mon agenda, aux rendez-vous qu'il faudra décaler. Du temps que je peux prendre pour me rendre sur place.

« Ne venez pas tout de suite Caroline, prenez le temps de vous organiser. Quand il sera réveillé, je lui dirais que vous êtes déjà venue, et que vous n'allez pas tarder à revenir.

— J'ai tellement hâte de le voir, Justine.

— Je sais. Soyez patiente.

— Je vais essayer.

— Je vous rappelle pour vous tenir au courant. Mais j'ai bon espoir. Nous allons nous revoir très prochainement.

— Je me languis de vous revoir Justine. À bientôt. »

Je raccroche en souriant. Ma nuit est foutue. Je ne pourrais jamais me rendormir. Mon hamster s'est mis en route et... rien de peut l'arrêter ricane ma petite voix au son du générique d'un vieux dessin animé.

Je retourne dans ma chambre récupérer mon pyjama, afin d'aller dans la cuisine faire chauffer de l'eau pour du thé.

« Qui était-ce ? » demande Audrey en se retournant.

« Dors, mon cœur, c'était la mère d'Alex. Il semble qu'il sorte du coma. »

Oui, je sais. Mais il m'était difficile de lui mentir et de justifier ma nouvelle charge de travail. Ainsi que le fait que son bureau est le mien depuis un moment et que quelqu'un occupe le mien. J'ai du vider mes tiroirs de mes jouets, ce fut à la fois drôle et terriblement triste.

« C'est une bonne nouvelle. Tu ne te recouches pas ?

— Je n'ai plus sommeil, elle m'a mise sur l'adrénaline.

— Viens, je connais un truc qui va te détendre », me dit-elle en découvrant la couette pour me faire de la place, en me faisant un clin d'œil.

Étant toujours nue, il ne me reste qu'à rejoindre les bras aimants de mon amante.

Sur ce point Audrey a raison, elle a su me détendre, et je m'endors sur son bras, son corps calé contre mon dos, sentant son souffle sur ma nuque.

Quelques jours plus tard.

Réunion de groupe dans 15 minutes, me rappelle mon ordinateur.

Je prends mes quelques notes et me dirige vers la salle de réunion où tous les directeurs et chefs de service m'attendent.

J'embrasse la salle du regard.

Un silence m'accueille.

« Bonjour à toutes et à tous.

Je vous sens fébriles, mais hélas, non, je ne vous annonce pas la création d'une loterie, et je ne vous présenterais pas un autre projet de vacances. Il est également trop tôt pour parler du souper de Noël, bien qu'à ce propos, je communiquerais avec vous prochainement.

Je vous ai réunis ici pour vous annoncer qu'Alex Brossard est sorti du coma ce matin.

Il est un peu désorienté, ce qui est normal, il a fait une petite crise de panique, mais il va bien. Son corps porte encore les marques de l'accident. Il va rester hospitalisé sur place le temps de faire un peu de rééducation puis poursuivra sa convalescence parmi nous.

Selon les médecins, il ne devrait pas y avoir de séquelles, mais en même temps on n'est sûr de rien avec le cerveau, donc il reste en observation.

Je me rends sur place après-demain, aussi, je compte sur vous pour faire tourner la boîte en attendant. Lorraine, du Service juridique pourra répondre à vos questions en cas de problème majeur.

J'ai entendu dire que des employés voulaient lui faire parvenir une carte, je pourrais lui remettre après-demain si elle est prête. Mon assistante, Sylvie, m'a parlé d'une vidéo ? »

Le Directeur du Service des Ressources humaines lève la main.

« Oui, Marc ?

— En effet, des employés m'ont abordé et aimeraient faire une vidéo à l'intérieur des bureaux où les employés passeraient un message.

— J'achète ! C'est une excellente idée ! Par contre... je pars toujours après-demain, il ne leur reste qu'aujourd'hui et demain, mais alors très tôt.

— Ils sont motivés, ils vous nous faire ça en deux temps trois mouvements.

— Merci Marc. »

Je prends quelques secondes.

« Alex sera bientôt de retour. J'en profite d'ores et déjà pour vous remercier de m'avoir soutenue et aidée, vous et tous les employés. Sans votre soutien à tous, j'aurai eu des moments plus difficiles. Bientôt, je reprendrais ma place et lui la sienne. Je ne sais pas ce qui adviendra des innovations que j'ai apportées comme le barbecue et les vacances, mais, même si ça n'aura été que le coup d'une fois, ce n'est pas grave, j'aurais apporté un petit quelque chose. Je le harcèlerais sans cesse pour continuer avec ce genre de projets. Si j'arrive à obtenir gain de cause auprès d'Alex, je lui proposerais la création d'un comité d'entreprise, où des employés, élus par les autres, seront chargés de nous organiser des activités. »

Les applaudissements me font rougir, mais je garde la tête haute, en souriant.

« N'oubliez pas, pour la vidéo ou la carte, voire les deux, il ne reste qu'aujourd'hui et demain. Faites le tour de vos équipes ! Merci. »

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Myka