Chapitre 51

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Morgana était avec Carys dans son atelier. Cette dernière soignait sa joue gauche. Elle avait tenu à s'excuser à tous les villageois pour ce qu'elle avait fait en étant ''envoûtée''. Elle avait même demandé aux villageois de la frapper si cela pouvait calmer leur peine. Certains n'avaient pas voulu, d'autres avaient à peine effleuré sa joue, alors que certains, comme cette pauvre femme qui avait perdu son époux et son fils, l'avait fortement frappé en la pardonnant malgré tout.

- Morgana ?

- Pardon, j'étais dans mes pensées.

- Le pansement est fait. Je le referais demain après ton bain.

- D'accord.

Son amie prit ses mains dans les siennes.

- Tu es vraiment incroyable d'avoir fait cela. Tous t'ont pardonné. Alors maintenant tu peux relever la tête.

Elle le fit en faisant un petit sourire.

On frappa à la porte. Son amie fit entrer. C'était un jeune valet.

- Guérisseuse, Morgana, le Roi vous demande à la salle à manger, le repas est servi.

- Merci Callum.

Le valet allait partir, mais Carys le retint.

- Callum, ta mère va mieux ?

- Oui, guérisseuse, elle râle de ne pas pouvoir encore travailler.

Ils sourirent.

- C'est bon signe. Dis-lui que je passerais demain.

- D'accord.

Le jeune s'en alla.

- Callum est le fils de Lekia, une des dames de cuisine.

- D'accord.

Elles allèrent à la salle à manger.

Sur le chemin, elles croisèrent Leon et Perceval.

- Mes dames.

- Chevaliers.

- Comment allez-vous Lady Morgana ? Demanda Leon.

- Mieux grâce à mon amie, mais Leon, il n'y a plus de Lady, ce n'est plus que Morgana.

- Je vous ai appelé tant d'années ainsi, ce ne sera pas facile pour moi.

- Mais j'ai fais tant d'erreurs...

- Vous n'en étiez pas consciente. Et même quand vous étiez maléfique, je disais quand même Lady.

- Merci Leon, de ne pas changer à mon égard.

- Je vous en prie.

Ils arrivèrent à la salle. À peine les portes étaient-elles ouvertes que son amie fut prise dans les bras de son fiancé et qu'une petite boule écailleuse vint contre elle.

- Tu as été sage Aithusa ?

La petite dragonne poussa un petit cri.

- Elle a dormi dans son panier toute la matinée. Dit Arthur. Enfin, quand elle a lâché un lacet qu'elle a trouvé sur le sol.

- Un lacet ? Votre valet n'est-il pas plus appliqué que moi ? Demanda Merlin.

- Il l'est. Mais il a eu peur d'Aithusa. Comme si cette petite dragonne toute mignonne pouvait lui faire du mal.

Elle sourit en voyant la dragonne allait vers Arthur lui faire plein de caresses.

*****

Carys se sentait bien avec toutes les personnes qu'elle appréciait autour d'elle.

Ils mangeaient en parlant de tout quand un valet vint annoncer qu'une personne voudrait parler en urgence avec le Roi.

Arthur le fit entrer dans la salle à manger.

- Carlton ?

- Carys, mon enfant.

Elle fut surprise que le mari de sa mère vint vers elle pour la prendre dans ses bras.

- Je suis si heureux de te trouver ici. J'étais en voyage quand à mon retour, j'ai appris les manigances de ta mère et de ma fille. Je venais plaider ta cause auprès du Roi. Il ne pouvait pas perdre une fille comme toi, une médecin comme toi dans son royaume.

- Merci.

Elle se leva puis fronça les sourcils.

- La dernière fois, vous n'aviez pas l'air surpris que je sois devenue médecin.

Elle le vit détourner le regard.

- C'est vous qui avez demandé à Magnuinus de m'apprendre les plantes. Ces livres qu'il me donnait étaient neufs. Il disait y faire attention, mais c'était vous qui les achetiez. Pourquoi ne pas venir vers moi ?

- Je ne sais pas. Tu étais si différente de ma fille. Tu ne t'intéressais pas aux bijoux, aux poupées. Je ne savais pas comment t'aborder. Puis quand je t'ai vu dans les jardins observer les plantes, j'ai su comment t'occuper, mais pas t'approcher. J'aurai aimé, mais je n'ai jamais su. J'en suis désolé.

- Ne le soyez pas. Certes, j'aurais aimé avoir un père, puisque je n'avais plus de mère, mais vous m'avez apporté beaucoup en me donnant un futur.

Elle regarda son aimé en lui tendant sa main droite, ce dernier comprit puis vint à ses côtés.

- Carlton, je vous présente mon fiancé Gwaine.

- Monsieur.

- Je suis honoré de rencontrer l'homme qui rend heureuse Carys.

- Carlton, à l'automne, pouvez-vous revenir, seul, s'il vous plaît ?

- Bien sûr, mais pour quelle raison ?

- J'aimerais que vous me conduisiez devant le Roi le jour de mon mariage.

Une nouvelle fois, l'homme la prit dans ses bras.

- Ce sera un honneur.


Trouble émotionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant