OS 6 : Possession. IV

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Le lundi suivant arriva, certains se plaignaient de la ridicule durée d'une journée, 24 heures restaient trop restreint pour se remettre d'un conséquent black-out. D'autres se réjouissaient de revenir sur les bancs de l'école, car aujourd'hui annonçait le jour des résultats trimestriels.

Pour Livaï, le seul fait de devoir se lever pour marcher lui était insupportable. Eren lui avait probablement brisé quelques lombaires dans sa rage de calmer le noiraud. Oh Livaï ne s'en voulait pas de l'avoir énervé, ce qu'il regrettait était d'avoir cru jusqu'à la dernière minute de leur ébat qu'Eren le gratifierait d'un « aftercare ». Cette partie consistait à prendre soin de son ou sa partenaire après une partie de plaisir éprouvante. En y repensant, Livaï se trouva ridicule – quasiment ringard – d'avoir tenu en haleine de telles attentes. Eren et lui n'entretenaient pas ce genre de proximité, si Livaï souhaitait de la tendresse, il se répétait qu'il n'avait qu'à se dégotter une copine gaga de lui.


Ce fût les yeux vitreux et la cadence lente que l'arrogant entra dans sa première salle de cours. De ce fait, Livaï décida de faire profil bas.

« Bah tiens, toujours vivant toi ? Le king de la soirée. Tu crois pouvoir encore me tenir tête maintenant que t'es pas foutu de garder un œil ouvert ? Le major de la classe n'eut pas attendu que Livaï prenne place pour lui sauter dessus.

—... Tu te mets jamais en veille toi ? Dégages j'parle pas aux ordinateurs. Grogna le flemmard en peinant à retirer la poigne qu'Armin tenait à la racine de ses cheveux. Armin aspirait à lui rendre au centuple ce que Livaï lui avait fait endurer ce week-end.

— Tu crois que tu peux m'éclater la tête sur une table sans un retournement de situation Ackerman ? T'es crédule. Voire, largement inepte.

— Apparemment oui... Se moqua le plus petit, toujours sans crainte de recevoir un quelconque coup du blond.

— Il te cherche Armin ! Tu vas le laisser s'marrer encore longtemps là mec ? S'emporta l'acolyte – ou valet – du premier de la classe.

— Ne crois pas que ton secret avec Eren soit si bien gardé merdeux... J'crois bien qu'Eren lui-même ne souhaitait pas le garder. On s'est bien amusé tout à l'heure au quatrième étage. Du bon sexe matinal, rien de mieux pour commencer la journée et ouvrir nos chakras. »

Livaï vit rouge, maintenant.

Il fulmina intérieurement, son cœur adopta une cadence si irrégulière qu'il aurait pu succomber d'un arrêt de rage. Si cela existait.

Il espérait mettre l'uppercut de sa vie dans la face insolente du blond mais la réalité le rattrapa : il était épuisé et souffrait de ses courbatures rien qu'en levant le bras. Frapper Armin demeurait un plan quasi utopique à ses yeux. Alors il restait là, à imaginer la tête du génie s'exploser contre le rebord de sa table, son sang recouvrant l'entièreté du sol froid de la classe et les cris d'effroi éclater les décibels acceptables. Le rictus sur la tête de Livaï s'affichait quand il eut la vision d'Armin le corps pataugeant dans son propre sang.

Précipitamment, son vœu le plus cher s'éclipsa à l'instant où Eren entra dans la classe. Tous les regards se posèrent sur lui, tous aussi ahuris les uns que les autres, ce qui suffit à Eren pour regretter sa journée.

De sa nonchalance habituelle, Eren ne prêtait aucun crédit aux expressions béantes de ses camarades, il s'installa simplement, ignora Livaï puis sortit ses fiches. 

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Suite prochainement... 

LES ABSURDES  (Recueil d'OS : Ereri et autres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant