OS 3 : Garderie. I

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La sonnette retentit, je m'y dirigeais d'un pas hésitant, franchement qu'est-ce je ne ferai pas pour notre amitié hein ? J'inspirai deux grandes bouffés d'air puis ouvris aux invités :

« Salut Livaï ! Franchement tu me sauves la vie ! Merci à toi !

— Ouai ouai, abrèges. J'dois la garder combien de temps la petiote ?

— Deux heures, pas plus c'est promis ! Je ne peux vraiment pas l'emmener à la conférence. D'un air suspicieux je le dévisageais, il mentait si mal que ça devrait être interdit. Il avait toujours sa mère qui était en congés, s'il venait me voir, c'est qu'il attendait quelque chose de ma part. À moi de faire en sorte que ça se retourne à mon avantage.

— Et j'ai quoi en échange moi ?

— Une pizza quatre fromage que je t'amènerai au retour, plus ma gratitude éternelle.

— Tu sais que c'est pas ça que j'attends Eren ? Répliquai-je d'un ton grave. Le concerné hoqueta de surprise avant de s'assurer que la gosse n'entende rien. Je trouvais son angoisse ridicule, voire quasiment déplacée. Je ne demandais pas la lune non plus.

— Livaï, ma mère va faire une syncope si j'accepte.

— Mais t'as 20 piges Eren, faudrait peut-être couper le cordon mon pote... J'vais pas me laisser démonter saches-le. Ce soir tu demandes à ta mère de reprendre la démone et tu dors chez moi, voilà mon prix.

— Ce serait presque mignon sans toutes ces sous-menaces. Bon, je dois y aller, à ce soir ! Fais en sorte qu'elle reste en vie gros fou. Merci encore ! » La petite vint vers moi en affichant son sourire mi-adorable mi-stupide puis courut vers la zone de jeu. Je refermai pratiquement au nez de mon ami en soupirant de fatigue, l'après-midi risque d'être très longue. Que Dieu me préserve de ne pas clamser sous les cris de la démone.

...

Jusqu'ici tout se passait bien, Mikasa gribouillait sur les feuilles en critiquant de son vocabulaire limité le dessin animé à la télé. Quand elle ne chialait pas pour un crayon cassé, elle était presque supportable.

Alors que je zieutais mes notification Instagram, la petiote se dirigea vers moi pour venir s'asseoir à ma gauche. Elle me montra fièrement son œuvre d'art, son soleil avait la taille d'une bille et son arbre, celui du Burj Khalifa. C'est cool, à son âge elle comprenait déjà le principe de la démesure des choses, une vraie artiste. Elle se pencha sur mon épaule pour observer mon écran, j'étais en train de scroller le feed Instagram de son aîné. Elle souriait stupidement en appuyant de tout son poids sur mon articulation, genre elle comprenait quelque chose aux réseaux elle ? Si c'était le cas, Carla avait du souci à se faire :

« C'est Eren ? Déclara la gosse en effleurant l'écran.

— Et oui, c'est ton abruti de frangin que tu vois là. Il est moche hein ? Regardes, là il contracte les abdos sur la photo.

— Ça veut dire quoi « contracter » ?

— Ça veut dire « serrer les muscles pour faire croire que tu en as », 'faut pas faire ça.

— Il triche alors ! C'est pas bien ! T'as tout compris ma p'tite.

— Et oui. Bon tu regardes la télé ou pas ? Parce que si c'est pas le cas, je veux bien continue ma série. En finissant ma phrase je me souvenais que faire mater « Alice in Borderland » à une môme de 7 ans restait franchement discutable. Il fallait que je réfléchisse à la série que je pouvais mettre sans qu'elle finisse traumatisée. Mikasa ? Interpellais-je.

— Quoi ?

— T'aimes la magie non ?

— Si tu veux me faire regarder Harry Potter laisses tomber Lili, je déteste Don.

LES ABSURDES  (Recueil d'OS : Ereri et autres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant