OS 6 : Possession : BONUS 2

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Eren se complaisait dans sa solitude quotidienne, il ne parlait à personne et rien ne paraissait plus grisant que cela à cet instant de la journée. L'ignorance à l'égard de Livaï n'était que la surface de l'iceberg que le brun forgeait secrètement au fils des minutes.

De son côté, Livaï se fit violence pour ne pas marcher sur les plates-bandes de son partenaire, sa réputation plus que douteuse le précédait et surtout, il ne voulait pas paraître plus désespéré qu'il ne l'était déjà aux yeux d'Eren.

C'est alors, d'une façon complètement soudaine, Livaï prit la décision de se mettre au plus près du tableau, uniquement pour cet unique jour. De cette position c'était certain, il ne pouvait affronter aucun visage hormis celui de l'intervenant. Ce qui pour le lycéen était déjà bien assez. Peu à peu les chaises traînèrent contre le carrelage froid de la salle, tous se plaçaient en bavardant d'un week-end qui pour la plupart, ressemblait de trop à ceux qu'ils connaissaient déjà.

Le cours se déroulait, les mains se levaient pour intervenir mais rien de la part de Livaï. Le bagarreur se noyait dans ses pensées, il ne cessait de se demander ce que Eren lui voulait. La franchise d'Eren pouvait se montrer cinglante et ce, à bien des niveaux. Alors Livaï, courbé sur sa chaise, se battait mentalement pour ne pas ne serait-ce tourner la tête d'un iota. Il s'imaginait les grands yeux émeraudes d'Eren le toiser. Seconde par seconde, voir sa peau se liquéfier tant la tension serait lourde, écrasant tous ses espoirs de répliquer, pas même pas un simple geste insignifiant.

La fin, c'était ce qui arriva. La fin du cours, la fin du répit de Livaï et la fin de l'ennui du brun, jusqu'à ce que cela se répète après la prochaine pause. Livaï se leva, tirant sa chaise, zieutant la porte de sortie pour s'y faufiler sans demander son reste. Il marcha, vite, sans vérifier ou son prochain cours l'emmènerait :

« Ackerman ! »

Une voix, un mot, un battement de cœur. Le temps se figea. D'ordinaire Livaï savait que personne ne l'appelait, simplement car il n'attendait jamais personne. Mais aujourd'hui, c'était différent, peut-être même crucial. Le regard neutre, le coeur battant la chamade, Livaï fit demi-tour vers la voix ultime qui l'avait appelé. Eren. Eren Jäger, là, surplombant toutes les âmes qu'il ignorait délibérément. Eren considérait personne sauf, et à son plus grand regret, son adversaire et partenaire selon les temps et l'humeur. A travers la foule, le plus grand avançait avec de grandes enjambées, pour lui cette cadence ne paraissait pas plus impressionnante que des pas de mulot. Enfin les deux lycéens s'affrontèrent, enfin, ce mot ne voulait pas dire grand-chose dans la mesure ou Eren était convaincu de sa pertinence et de la lâcheté de son homologue :

« Tu veux quoi Jäger ? T'es au courant que si tu veux garder un semblant de prestance il faudrait que t'arrêtes de me courir après ? Eren eut un rictus malingre.

— Je tenais seulement à t'informer, on arrête les conneries. Tout ça là, ça mène nulle part et je dirais même que ça m'emmerde. Passons à autre chose.

— C'est quoi ces phrases mec ? T'as oublié le principe même de placer un contexte quand on raconte une histoire ? Tu veux quoi Jäger ? Les joutes verbales du brun ennuyèrent le noiraud, Eren ne l'avait pas harcelé dans le week-end pour si peu ? Pour du non-sens à l'état pur ?

— On doit arrêter de baiser, c'est assez clair pour toi là.

— Ah. Ça. Oui. C'est clair. » Puis Livaï tourna les talons sans un regard.

Cette fin aurait dû convenir aux deux parties, et pour un laps de temps record, elle eut tenu. Le temps d'un seul cours.


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 oups, qui revient après un temps sabbatique ? les prochaines parties de cet OS sont écrites !! je ferai tout pour les donner dans des intervalles courts !


prenez soin de vous ! 

LES ABSURDES  (Recueil d'OS : Ereri et autres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant