OS 1 : Bonne année. I

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« Qu'est-ce qu'on fait ? On le laisse ? La blondinette ignorait comment une telle situation s'était engendrée mais le fait est que, son ami demeurait là, plus abruti que jamais. 

— À le voir comme ça j'ai envie de dire, oui. Ça lui apprendra.

— Les mecs ! C'est pas drôle ! Descendez moi de là !

— Pour quoi faire ? T'as l'air si bien ainsi.

— La ferme Jean et sors moi de là ! Le brun s'impatientait, son sang commençait à envahir sa matière grise, il n'allait plus tenir longtemps. Le premier jour de l'année sonnait pour lui comme le pire, de cette situation, il se disait qu'il pouvait difficilement faire pire pour les prochains mois.

— Eren, comment t'as putain fait pour te retrouver suspendu au lampadaire ?

— C'est de la faute de Livaï ! Jean éclata de rire, il n'avait définitivement plus once d'envie d'aider son cadet.

— Et il est où ton Livaï ?

— Ce bâtard est parti chercher de quoi me sortir de là mais ça fait quinze minutes que je poirote ! Les mecs ! J'ai pas envie de mourir pendu dès le premier jour de l'année oh !

— Franchement ça ferait une bonne une des « faits divers », toi qui rêve d'être sous les feux des projecteurs !

— Mort ça n'a plus d'intérêt, j'veux pas que les pages fan en mon nom fassent des édits sans que je puisse les voir.

— L'égo ici... Souffla Historia en s'approchant du lampadaire. Jean, fais moi la courte échelle.

— Même moi sur un cheval et toi les bras levés, tu n'atteins pas Eren. Laisses tomber Histo, il faut qu'on appelle les pompiers.

— Pas les pompiers ! Pitié ! Ma mère est de service ce soir ! Pitié appelez n'importe qui, sauf les pompiers. Effectivement, la mère du concerné faisait parti des professionnels volontaires mobilisés en ce jour du nouvel an, les drames arrivaient si vite en ces périodes de fêtes.

— La mère de Livaï alors ?

— Encore moins, je l'entends déjà rire de la situation en faisant des photos montage pour les envoyer à ma mère ! Appelez Hannes.

— Il est en Espagne.

— Il a la thune pour partir lui ? S'étonna le décoloré.

— Plus que toi en tout cas, râla Historia en se laissant glisser contre le poteau métallique.

— Oh qu'est-ce que tu fais ? J'vais pas rester là ! Putain les mecs.

— Quoi ?

— Je vois une lumière blanche. Jean éclata de rire en applaudissant allègrement son ami, à croire qu'il rêvait de ce moment depuis des années. Leur amitié laissait des doutes quant à la sincérité de leur amour fraternel entre eux.

— Derrière vous bandes de spermatozoïdes défaillants ! Retournez vous !

— Putain c'est quoi ça encore ?

— Attendez, c'est Livaï ? Pourquoi il conduit une dépanneuse ?

— La question c'est : a-t-il le permis ? Renchérit le plus âgé. Il utilisa ses mains en office de jumelle, comme pour se concentrer sur le conducteur. D'ailleurs, celui-ci baissa la vitre en faisant un signe positif du pouce.

— Les mecs c'est sur, là je meurs. » Bredouilla Eren relâchant les muscles de son corps.





Le fier conducteur sortit du véhicule armé d'une pair de ciseau dans la main gauche. Il s'amusa avec les lames avant de les lancers vers son – supposé – petit ami :

« Eren ouvre les yeux ! Attrapes la paire ! Le concerné peinait encore à se concentrer sur l'environnement autour de lui, écouter ses camarades piailler au sol le rendait malade.

— Laisse moi mourir. De toute manière j'ai bien compris que notre projet de mariage à Tatooine tombait à l'eau. En plus tu confonds Skywalker avec cet abruti de Solo. Je ne peux décemment pas vivre en ta compagnie.

— Comment je peux savoir qui est qui ? Tout c'que j'ai compris c'est qu'ils veulent tous pécho la princesse. Bon ! Je relance et cette fois-ci tu fais l'effort de rattraper ! Un... Trois ! La paire de ciseau virevolta dans les airs jusqu'à atteindre miraculeusement la main d'Eren, alors que ce dernier ne faisait pas l'effort de se sauver d'ici.

— Tout ça c'est bien beau Livaï mais tu comptes faire quoi toi ? Avec une dépanneuse en plus, toujours plus le bonhomme. Le noiraud qui s'improvisait sauveur du monde souriait malicieusement en tapotant la carrosserie du camion.

— J'ai apporté un matelas de qualité supérieure. Il survie au choc les plus rudes, enfin j'crois que c'était écrit un truc comme ça sur la boîte. Jean fût étonné que son ami ait trouvé un matelas d'une aussi bonne résistance, à tel point qu'il se posait pas la question de-

— Putain mec c'est mon matelas !

— Et alors ? J'ai cru comprendre que tout à l'heure t'étais chaud pour pécho Marco non ? Il dort dans un lit deux places, fais en sorte d'être dedans quand on reviendra.

— T'es ravagé Ackerman.

— Et fier de l'être. Eren ! Je vais avancer le matelas, quand je serai bien placé, tu coupes ton lacet et tu atterriras dans le matelas. J'te signale que tu me dois trois verres de vin, j'te sauve juste pour ça.

— Comment je peux encore avoir encore envie de sortir avec un tyran comme toi ? » Vociféra le brun en puisant dans ses ultimes forces pour couper son lacet. Les nouvelles chaussures que sa meilleure amie lui avait offertes, à coup sur s'il ne mourrait pas de la chute, il mourra de la colère de Mikasa.


Pendant ce temps, les deux autres amis observaient la manœuvre du noiraud, pourtant aucun d'eux n'avaient le permis, juger le créneau du conducteur relevait de l'insolence pure. Ce qui déplut largement à Livaï qui hésitait longuement à les faucher « malencontreusement » :

« Maintenant Eren ! Hurla Livaï à travers la fenêtre. 

— Attends, juste, minuit n'est pas passé ? Rassures moi.

— Il est 2h00 du matin Eren. Bredouilla son crush en remontant la vitre. Le ton maussade que venait d'employer le noiraud interpella l'accidenté, il ne comprenait pas, qu'est-ce qu'il avait foutu à minuit ?

— Les mecs, j'ai fait quoi à minuit ?

— Heu. Les deux compères se fixèrent un instant avant de feinter un désintéressement envers Eren.

— Sans déconner ! C'est quoi ce nouvel an ? Même chez ma tante délirante c'est moins cringe, j'hallucine.

— On te racontera, à condition que tu descendes sans hurler. Défia Jean en tapotant le matelas.

— D'accord. Crois moi, j'ai connu pire. Confia Eren en contractant ses abdominaux pour atteindre son pied.

— Ni même grimacer de la chute.

— Oui oui. » Soudain, un corps chuta lourdement dans la cavité de la dépanneuse. Le bruit fût tel que Livaï crut qu'Eren traversa la ferraille. Cela dit, Livaï se sentait contrarié que son ami ne se souvienne pas des précédentes heures. Eren était vraiment le pire, même son fantôme errant pouvait faire de meilleurs choix que lui vivant.

De leurs côtés, Jean et Historia scrutaient les moindres gestes de leur ami, Eren serrait littéralement son fessier à son maximum pour ne pas crier de la chute. Il n'allait pas perdre un défi dès le premier jour de l'année, autrement il méritait mille fois de rester coincer en haut du lampadaire selon lui. Constatant de sa force mentale à ne pas se plaindre, Jean félicita son cadet puis le rejoignit sur le matelas. Les kilomètres séparant le point de lumière à la maison d'Armin étaient moindres, mais tous les prétextes étaient justifiables pour marcher le moins possible d'après le groupe.





A suivre...

LES ABSURDES  (Recueil d'OS : Ereri et autres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant