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Seng Shan ne revit pas l'étrangère pendant presqu'une semaine. Les princes furent convoqués au mariage d'un de leurs frères et son maître, le premier prince Mo Yi Huai, avait été l'amant de la mariée. L'empereur n'avait pas jugé bon qu'il soit son mari et lui avait donné à la place la soeur aînée, Qu Pan'er. La cadette, Qu Tan'er, avait donc épousé le huitième prince, Mo Lian Cheng. Le prince aîné avait donc concentré tous ses efforts à retarder le mariage de son frère et rival, sans succès. 

Le garde du corps s'attendait donc au pire au lendemain de la nuit de noces de son frère lorsqu'il fut appelé aux appartements du premier prince. Le prince avait cependant bonne mine, assis devant son pupitre à rédiger une lettre. 

- Tian Seng Shan, déclara-t-il d'entrée de jeu, le médecin était bien passé voir l'étrangère? 

- Je ne sais pas, je peux m'en informer au cachot. 

- Je veux partir aujourd'hui l'emmener voir l'empereur. Vous vous y opposez? demanda-t-il en voyant le garde froncer les sourcils. 

- Je n'oserais pas, répondit-il humblement. Je ferai les préparatifs nécessaires. 

- Vous sauriez la contenir si elle tentait de s'échapper?

- Je, euh... Je vous suggère de faire venir deux gardes pour l'empêcher de fuguer. 

- Mais je ne veux pas faire venir deux gardes. Que toi, moi et elle. 

- Je ne la quitterai pas des yeux, alors. Je pars le premier, votre Altesse. 

- Avant de partir... Vous n'avez rien reçu de Qu Tan'er? 

- Qu Tan'er? Non, rien du tout. 

- Tu as entendu que Mo Lian Cheng s'est fait remettre le sceau impérial comme cadeau de mariage? 

- Oui, en effet. 

- Dis à nos espions de contacter Qu Tan'er pour qu'elle trouve où il cache le sceau. Si elle le peut, qu'elle le dérobe elle-même et le leur remette. 

Seng Shan arqua un sourcil. Le prince mettait son premier amour en posture difficile auprès de son nouvel époux. En plus, avec son "accident" dont elle ne s'était vraisemblablement pas tout à fait remise... Il doutait que la cadette Qu ait la tête sur les épaules pour exécuter les désirs du premier prince. 

- Bien votre Altesse, répondit-il sans faire d'histoires. 

Il s'inclina puis partit directement pour les cachots. Le chef des geôliers l'escorta lui-même jusqu'au cachot de l'étrangère en lui racontant: 

- Le médecin dit qu'elle va bien mais... Nous n'avons pas alerté le premier prince comme il est très occupé des... des passe-temps de l'espionne. 

- L'espionne... oh. Que fait-elle donc? 

- Elle écrit tout le temps. 

- Pourquoi ne pas lui avoir retiré son pinceau? 

- Nous ne lui avons pas donné de pinceau, Garde Tian! Elle utilise son doigt pour écrire dans la poussière. 

- Avez-vous vu ce qu'elle écrit? 

- Non, ce sont des caractères d'une langue étrangère. Nous ne les reconnaissons pas. 

- Est-ce tout ce qu'elle fait de ses journées? 

- Oui. Elle mange tout ce qu'on lui donne, même si elle prend des petites bouchées, mais sinon elle dort et écrit. Ou réfléchit à ce qu'elle doit écrire. 

Seng Shan tendit la main pour le trousseau de clés du gardien de prison et lui ordonna: 

- Je connais le chemin. Attendez-moi ici, je veux la voir seule. 

Avant que tu ne partesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant