Chapitre 27

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Je prête à Lucie un pyjama, trop grand pour elle certes, elle doit retrousser l'excès de tissu sur les bras et les jambes, mais néanmoins beaucoup plus confortable que sa tenue moulante d'hier. Elle file dans la salle de bain se démaquiller et prendre une douche pour finir de se réveiller. Pendant ce temps, je commence la préparation d'un gros petit déjeuner qui, vu l'heure, fera également office de déjeuner.

Camille, traînant dans mes pattes pendant que je m'affaire dans la cuisine, ne cesse de me regarder avec une tête pour le moins étrange. 

— Qu'est-ce qu'il y a ? je finis par lui demander tandis que je rince la salade verte.

Elle joue avec ses couettes, sautillant d'un pied à l'autre sur le carrelage.

— C'est ton amoureuse Lucie ?

Je soupire, commençant à tailler cette pauvre laitue en petits morceaux fins avant de la déposer dans un saladier et d'y ajouter sel, poivre et huile d'olive.

— Non ce n'est pas mon amoureuse. On est juste...

Qu'est-ce qu'on est au juste ?

— ... amis je suppose, terminé-je, songeant que c'est le terme le plus approprié après ces derniers jours. 

— Dommage, je l'aime bien moi Lucie.

— Moi aussi je l'aime bien, admis-je. Elle est casse-pieds des fois mais dans le fond, elle est cool.

— Je rêve ou tu viens de dire que tu m'aimes bien ? dit une voix moqueuse.

Je me retourne et découvre une Lucie cheveux mouillés, arborant mon pyjama dans lequel elle flotte, venant nous rejoindre dans la cuisine avant de s'affaler sur une des chaises bordant la table à la nappe doré. 

— Non c'est pas du tout ce que j'ai dit ! je tente de mentir avant de commencer la cuisson de mes patates. T'as halluciné. 

— Si ! C'est ce que t'as dit, vient me contredire mon adorable petite soeur.

— Camille !

— Quoi ? C'est toi qui dis toujours qu'il faut pas mentir.

— Ah bah bravo le grand frère, ricanne Lucie. Tu lui apprends qu'il faut pas mentir mais c'est ce que tu fais avec brio. 

— Ok ok j'avoue que j'ai menti. Tu vois Camille, même si on ment un jour, il faut avouer ses tords.

— D'accord... Tu te souviens quand un jour t'avais perdu ton parfum et que tu m'as demandé si je l'avais vu ? Je t'avais dit non mais en fait j'avais fait tomber la bouteille et ça c'était cassé.

— Oh combien de fois je t'ai répété de ne pas toucher à mes affaires ? Mais bon... faute avouée, faute à moitié pardonnée. 

— Quelle grandeur d'âme, rit Lucie.  

Elle est un peu trop fraîche et de bonne humeur pour quelqu'un ayant frôlé le coma éthilique la veille. J'en déduis que c'est pas la première fois qu'elle se met dans cet état...

Lorsque le déjeuner est fin prêt, nous nous attablons tous les trois autour de pommes de terre sautées accompagnées de salade verte, oeufs au plat et croque-monsieurs végétariens aux trois fromages. J'ai également posé une carrafe d'eau pleine en face de Lucie pour l'aider avec sa gueule de bois. Affamé, je mange comme un morfale, croquant par-ci, par-là, sans à peine prendre le temps de bien mâcher. 

 Lorsque je suis bien repus, je me laisse aller contre le dossier de ma chaise.

— Tu as vu maman ce matin ? je demande à Camille qui est en train d'ouvrir en deux son croque-monsieur pour manger le fromage séparément du pain, chose qu'elle fait depuis toujours et que je n'ai jamais vraiment comprise.

La double vie de Raph'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant