13. Brisé

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La vie est solitaire sans Harry Styles.

Je ne l'ai pas rencontré souvent, mais ça ne veut pas dire qu'il ne compte pas pour moi. Quand je suis avec lui, il occupe tout. Il occupe cet espace dans mon esprit et dans mon cœur. C'est impossible de le faire sortir de là. Je le vois parfois marcher dans la rue, mais je dois toujours l'éviter. C'est comme se faire tirer une flèche dans la poitrine. Ça me semblait simplement injuste de ne pas aller lui dire bonjour. Vivre sans Harry est devenu aussi gênant que de marcher avec une seule chaussure. Je me sens incomplet sans lui.

Et je me déteste pour ça.

« Combien de jours encore avant que tu puisses revoir Harry ? » Zayn demande après le départ du modèle que je peignais. Je me fraie un chemin pour m'asseoir à côté de lui.

Je soupire d'épuisement. « Environ trois semaines. Septembre vient à peine de commencer. »

« Il te manque », me fait remarquer Zayn.

Je roule les yeux. « Bien sûr qu'il me manque. C'est impossible que mon Hazza ne me manque pas. »

« Ton quoi ? »

« Hazza », je réponds. « Je l'appelle Harold, Haz et Hazza. En retour, il m'appelle Lou et Boo Bear si je suis très câlin. »

Zayn laisse échapper un rire. « Vous deux avez l'air d'un couple passant par votre phase lune de miel. »

Je rougis tandis que Zayn continue de parler puis il fait une pause dans son discours. Il se tourne vers moi, et je sens que nous sommes sur le point de parler d'un sujet qui n'est pas aussi enjoué.

« Toi et moi savons tous les deux que nous sommes de très bons amis », commence Zayn en soupirant. « Tu n'as pas besoin d'avoir des secrets pour moi. »

« Je n'en ai pas », je mens. Il n'a pas besoin de savoir quoi que ce soit. Pas encore tout du moins.

« Lou, pourquoi ne sors-tu pas avec Harry comme à un vrai rendez-vous ? Pourquoi as-tu besoin de lui donner cet espace ? Il te manque. Tu es épris. »

« Je suis quoi ? »

« Tu es... Tu es amou- »

Avant que Zayn ne puisse terminer, quelqu'un franchit le seuil de la porte. Nous nous tournons tous les deux vers l'entrée pour voir qui c'est et jamais je n'aurais pu penser que je serais heureux de la voir, mais je ne veux vraiment pas que Zayn poursuive le fond de ses pensées.

« Hey, Lou ! » Eleanor dit avec engouement en se dirigeant vers le comptoir. Ses longues jambes sont bronzées par le soleil de Floride, et elle a fière allure. 

Je ne ressens toujours rien.

« Hey, El. Qu'est-ce qui t'amène ici ? » Je demande en faisant le tour du comptoir et en lui faisant un câlin. Elle aime les câlins. Zayn me lance des regards interrogateurs, probablement parce que c'est la seconde fois qu'il la voit et que je ne les ai jamais présentés de manière appropriée.

« Pour te voir, idiot. Tu m'as manqué. Je me suis dit qu'on pourrait peut-être sortir dîner. »

Toujours laisser à Eleanor, le soin de faire le premier pas. Je ne l'ai même pas invité à sortir au lycée. Elle a tout fait elle-même.

Bien sûr, elle a été quelque peu forcée de me demander à sortir avec elle, mais elle était toujours très ouverte à le faire. Elle était toujours celle qui se penchait pour m'embrasser et j'étais constamment celui qui devait la repousser.

« Ça m'a l'air charmant », je réponds. Je remarque Zayn du coin de l'œil et décide que c'est probablement une bonne idée de les présenter. « Oh Eleanor, voici mon meilleur ami Zayn. Nous étions colocataires à l'université, et nous possédons maintenant le studio ensemble. »

« Ravi de te rencontrer, Zayn. Un nom intéressant », dit Eleanor en serrant la main de Zayn.

« Ça veut dire beau », répond Zayn en toussant mal à l'aise de cette situation. Eleanor a cet effet. « C'est un nom arabe. »

« Comme c'est exotique. D'où vient ta famille ? » demande Eleanor. Elle se mêle toujours un peu trop des affaires des autres, et pourtant elle n'a pas besoin de connaître la moitié de ces trucs.

Zayn regarde Eleanor comme si elle était folle (ce qu'elle est en quelque sorte), mais il répond tout de même à la question. « Je suis d'origine pakistanaise. »

« Oh, est-ce que ta famille est terror- » Eleanor essaie de demander, et là je me souviens d'une des raisons pour lesquelles j'ai rompu avec elle. Je l'attrape par les épaules et commence à la traîner aussi loin que possible avant qu'elle ne puisse finir sa phrase.

« D'accord. On y va. Bye, Zayn, » dis-je précipitamment en la tirant hors du studio. Je ne prends pas la peine de dire à Eleanor à quel point c'était inapproprié. Elle ne m'écoute jamais de toute façon.

Nous ne marchons jamais en silence. Eleanor déteste avoir un moment de silence avec quelqu'un. Je trouve souvent cela agaçant, mais je la laisse bavasser sur les personnes que nous avons connues au lycée. Elle n'a pas quitté la petite ville dans laquelle nous avons grandi. La plupart des gens ne partent pas, mais j'étais plus que motivé à partir de là. Je ne voulais pas y rester un instant de plus.

Sa voix se fond dans le décor de la vie nocturne de la ville. Au lieu de me concentrer sur ses paroles, je pense à Harry. Je me rappelle qu'à chaque conversation que nous avons pu avoir lui et moi, vous voulions toujours tous les deux entendre ce que l'autre avait à dire. Rien à voir avec ce qui se passe maintenant.

« Lou, tu m'écoutes ? » Eleanor demande sans ménagement alors que nous continuons à marcher.

« Ouais, désolé. Je me remets à peine de la grippe. Je suis encore un peu dans les vapes », admets-je avec un faible sourire.

« Eh bien, ce que je disais, c'est que nous devrions le faire à nouveau. »

« Refaire quoi déjà ? » Je demande.

« Sortir ensemble. Je connais tes soucis, et d'après la façon dont tu as regardé ce garçon aux longs cheveux bouclés, tu as toujours des problèmes. Je pense sincèrement qu'on peut tout arranger cette fois-ci. »

Elle aborde le sujet redouté comme si ce n'était rien. Elle n'a jamais vu les pleurs tard dans la nuit. Elle ne se souvient pas de la piqûre sur mon poignet, quand je faisais claquer un élastique dès que j'avais une mauvaise pensée. Elle ne se souvient pas de cette douleur qui me suivait à longueur de temps. Elle ne connaît pas la honte que je ressens.

Mais peut-être qu'elle a raison.

Peut-être qu'on peut réparer ça. Je sais que je suis brisé. J'ai grandi en me faisant rabâcher perpétuellement à quel point j'étais brisé.

J'ai besoin de me soigner avant de revoir Harry, et c'est peut-être la façon de le faire.


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Love. ∞ Niahlana

Pride (Traduction - L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant