71. Fin de la Journée

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Les lits sont froids. La chaleur corporelle les réchauffe avec le temps, mais là, c'est différent. Je suis naturellement froid. Mes orteils deviennent froids facilement, alors je porte des chaussettes duveteuses. Les draps sont froids dès que l'on se glisse dans le lit, mais ils se réchauffent grâce à la chaleur de nos corps. Il y avait tout simplement moins de chaleur corporelle dans le lit cette nuit-là lorsqu'Harry a choisi de dormir dans une baignoire plutôt qu'à côté de moi.

Je me réveille enfin, et je sais que j'ai fait la grasse matinée. La pièce est trop lumineuse, et j'entends beaucoup de circulation à l'extérieur de la chambre du motel. Je me dépêche d'enfiler des vêtements propres avant d'oser vérifier la salle de bain pour lui. Quand j'ouvre enfin la porte, ça fait mal.

Il est parti. Il a aussi pris la voiture. Il m'a laissé en plan dans une chambre de motel avec mon téléphone, ma valise et sans moyen de rentrer à la maison.

Zayn répond tout de suite à mon appel et arrive au motel dans l'heure qui suit. Le trajet en voiture commence en silence. La radio n'est même pas allumée. Ma mâchoire est serrée alors que je regarde la route devant moi, mais je ne sais pas pour quelle raison. Je ne sais pas pourquoi je suis en colère. Je ne suis pas vraiment fâché contre lui ; bien sûr, il m'a laissé sans voiture, mais ce n'est rien comparé à ce que je lui ai dit hier soir.

« Tu aurais pu être honnête avec moi ! On peut arranger ça rapidement ensemble ! C'est okay ! »

« Rapidement ? La dépression peut être résolue rapidement ? Par pitié, dis-moi que tu ne viens pas de dire ça. » Une colère apparaît dans les yeux de Harry. Je l'ai déjà vue, mais jamais comme ça.

« Je ne voulais pas- »

« Non », il m'interrompt. « Tu l'as dit. Tu as dit que tout cela était facile à résoudre. Ce n'est pas okay ! Je me bats contre ça depuis longtemps ! J'ai tout essayé. Crois-moi. J'ai essayé de sortir avec des amis. J'ai essayé de prendre soin de moi et de faire face à des situations d'adaptation étranges. J'ai essayé d'être positif. Ce n'est pas facile ! Arrête d'agir comme si ça l'était ! J'essaie ! J'essaie vraiment ! Alors arrête de faire comme si ce n'était pas le cas ! »

« Louis- » Zayn commence calmement, mais je ne peux pas supporter le silence non plus.

« Il m'a menti » Zayn se tait et écoute parce qu'il sait que j'ai quelque chose d'important à dire. « Il m'a convaincu qu'il n'était plus déprimé après avoir soigné son hypothyroïdie. Il agissait normalement, et je l'ai cru. Zayn, il est toujours déprimé. Il est toujours triste et se sent brisé, et j'ai invalidé ses sentiments. Je lui ai dit que la dépression pouvait être résolue rapidement... »

« Louis, il s'est ouvert à toi. Il est vraiment mal à l'aise avec cette histoire de santé mentale, tu le savais », répond Zayn avec un soupir. « Je serais aussi parti en voiture. »

« Je sais. Je sais », je murmure. « Et on s'est fait tatouer ensemble hier soir. »

« Quels tatouages ? » Zayn demande en jetant un coup d'œil curieux à mon bras et aperçoit le nouveau. « Une dague ? Joli. »

« Il s'est fait une rose », j'ajoute. « Comme un équilibre entre l'amour et la douleur et tous ces trucs. »

Je sens mon cœur se serrer. Ses paroles résonnent comme un cri dans un couloir vide.

Pride (Traduction - L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant