Celle qu'il aime

Chapitre 18

Mars

Adam traversa tranquillement pour la rejoindre. Et quand il la vit sourire il n'hésita pas à l'embrasser en pleine rue comme ils le faisaient quand ils n'étaient que tous les deux. Elle ne leva qu'un bras pour accrocher sa nuque, à la base de ses cheveux parce que son autre main était prise par un petit sac rempli de tout ce dont elle avait besoin pour le week-end. Et alors qu'elle se laissait enlacer dans un câlin chaud et réconfortant, elle leva les yeux vers la fenêtre en face, au deuxième étage. Liv les observait mais se cacha rapidement derrière le rideau en se sachant repérée.

- Je m'attendais à ce que tu te sauves en courant mais tu lui as fait coucou, jubilait Adam en prenant sa main pour entrelacer leurs doigts.

- J'ai hésité, avoua-t-elle en rougissant.

- Merci, dit-il à son oreille. De porter l'écharpe et de ne pas t'être enfuie.

- J'avoue que j'aime bien cette écharpe, c'est plus agréable d'attendre le bus le matin.

Il ne saurait pas dire ce qui avait changé pour qu'elle ait l'air si ouverte aujourd'hui. Mais il donnerait tout pour que ça dure. Parce qu'il se mettait des freins depuis des semaines pour retenir ses mots, retenir ses gestes. Les interdits...

...

Se réveiller avec la lumière du jour et ses bras autour d'elle. C'était incomparable. Elle ne savait plus si ses draps sentaient davantage son odeur à elle ou la sienne. Tout était mélangé dans un accord parfait. Elle bougea lentement pour ne pas le réveiller et fila dans la salle de bain. C'était la toute première fois qu'ils passaient la nuit ensemble en se contentant de dormir l'un contre l'autre. Et ce matin, même si elle le désirait tellement, ça la rendait heureuse.

Elle sortit de la salle de bain et trouva le lit vide. Adam s'était levé pour se servir un grand verre d'eau. Il avait eu peur, un instant, qu'elle soit partie quand il s'était réveillé en sentant le vide entre ses bras, mais avait vite remarqué que ses affaires étaient encore là.

- On se lève ou...

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il la soulevait déjà de terre en la basculant presque sur son épaule pour la ramener dans son lit. Elle riait aux éclats en se laissant jeter sur le matelas et tendit les bras vers lui pour qu'il la rejoigne. Il embrassa d'abord la peau de son ventre qui s'était dévoilée dans l'action et remonta dans son cou en s'allongeant contre elle.

- On fait comme si le soleil ne s'était pas levé aujourd'hui, dit-il, on reste au lit toute la journée ok ?

Il chercha sa bouche mais elle se plaqua une main sur les lèvres en marmonnant.

- Laisse moi me laver les dents au moins, dit-elle les yeux rieurs.

- Embrasse moi, on s'en fout, murmura-t-il en embrassant le dos de sa main.

Elle capitula en enroulant ses bras autour de son cou. Son corps était si chaud, elle qui avait redoutait de passer son week-end dans le froid.

Pourquoi détestait-elle tant ces jours, juste après son anniversaire ?

Ce n'était pas arrivé en Mars, ce n'était pas encore le pire.

C'était arrivé en Mai.

Comment allait-elle survivre à ce mois de Mai cette année ?

Si elle devait retenir ses larmes pour ne pas l'effrayer ?