Épilogue

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Juillet et le reste.


Alice s'était laissée embarquer par un Adam romantique qui voulait l'emmener regarder l'orage sur la mer. Il gara la voiture sur la place de parking la plus proche de la plage, d'ici la vue était dégagée. Devant comme au dessus du toit ouvrant. Il n'y avait personne, aucune autre voiture. Pas de lumière artificielle. Que la foudre et le tonnerre.

Adam ouvrit la petite vitre du plafond et Alice sentit l'odeur savoureuse, et tant attendue après ces jours chauds, du pétrichor.


- Je crois qu'il n'y a rien qui sent meilleur que la pluie en été, dit-elle en fermant les yeux et en humant l'air.

- Il y a toi.

- Baratin, murmura-t-elle, séduite.


Il posa sa main chaude et rugueuse sur sa cuisse et laissa ses doigts agripper sa chair. L'air devenait frais, il s'infiltrait dans l'habitacle et bientôt ce contact serait la dernière source de chaleur. Alice pivota légèrement sur son siège pour pouvoir le regarder dans les yeux. Il n'avait tourné que son visage vers elle.


- On risque rien ici ? Sous l'orage ? dit-elle.

- Rien du tout.

- Comment tu peux en être si sûr ?


Il regarda vers la mer, riant déjà de ce qu'il allait répondre.


- Il paraît que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit.


Elle rougit et l'empêcha de la regarder en posant sa main sur ses yeux. Adam rattrapa cette main avant qu'elle ne la retire et l'attira plus près.


- Combien de filles du bar tu as eu avec ce genre de phrases ?

- Seulement celle que je voulais.

- Pourquoi elle ?


Alice caressa sa joue en attendant la réponse.


- Parce que c'est toi celle que j'aime.


Celle qu'il aime résonna dans tout son être.

Alice allait l'embrasser quand une pluie violente s'abattit sur eux. Leurs mains se précipitèrent sur le toit ouvrant qu'ils eurent du mal à refermer du premier coup. Si bien que quand ils se regardaient à nouveau, leurs hauts étaient presque trempés. Alice se mit à rire en pensant au violent changement d'ambiance. C'était clairement la définition d'une douche froide.

Heureusement pour eux, leur flamme ne craignait pas la pluie.

Et au prochain éclair, Alice se pencha sur Adam pour lui donner ce baiser manquer qui lui faisait tellement envie. Bientôt elle se retrouva sur ses genoux, sentant ses mains glisser entre le tissus mouillé et sa peau.

Toute leur histoire se racontait en une seule image ce soir.

Malgré la pluie, malgré l'orage. Ils s'étaient laissés frapper par la foudre. C'était un risque à prendre, absolument.

Adam repensa à sa mère. Il pensa à tout ce qu'elle avait fait pour lui et qui avait participé à faire l'homme qu'il était maintenant. Tout ce qu'elle avait fait et qui avait participé à faire la femme qu'il aimait. Avant ce drame. Parce que la vie était plus importante.

C'était un peu comme l'effet papillon. Comme la trame du destin.

Tout les avait ramené l'un vers l'autre.

Alice tenait son visage entre ses mains. Elle caressait ses pommettes avec ses pouces et se perdait dans ses yeux.

Dans cette obscurité qui ne lui faisait pas peur.

Il était toutes les nuances de ses peurs du passé.

Elle allait mieux sans être désespérément accrochée.

Elle allait mieux parce qu'elle se devait de le faire pour elle-même.

Depuis peu elle s'était vraiment rencontrée.

Et elle ne voulait plus jamais se perdre.

À présent elle savait qui elle était.

La fille du bar.

Celle qu'il aime.





FIN

Celle qu'il aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant