Celle qu'il aime

Chapitre 41

Juillet

Laura arrêta une seconde de remplir ses cartons pour regarder la photo qu'elle venait de recevoir de la part de Liv.

C'était une photo de famille.

Il y a peu elle aurait sûrement senti son cœur se serrer en la voyant. Mais depuis elle faisait la paix avec elle-même.

Depuis sa séparation, alors qu'elle avait eu si peur de la solitude, elle se sentait mieux entourée que jamais. Parce qu'elle n'avait besoin que de Liv. Liv qui lui donnait tellement de place, plus qu'elle ne l'avait jamais fait avant.

Alors voir une photo de sa fille assise entre les jambes d'Alice, elle-même assise entre les jambes d'Adam, c'était ok. Ils étaient beaux. Elles avaient la même photo rien que toutes les deux depuis leurs vacances entre filles. Sa famille rien qu'à elle.

Adam reçu la photo que Liv venait de prendre et la regarda à nouveau en posant sa main sur son genou. Alice la voyait aussi, elle était restée assise contre lui, dans le sable, alors que l'adolescente repartait se baigner avec sa tante et son cousin.

- Ma nouvelle photo préférée.

- Envoie-la moi, je la veux.

Elle disait ça tout en le voyant la choisir comme nouveau fond d'écran. C'était un de ces petits riens qui voulait dire beaucoup. Et qu'elle adorait.

...

Alice était face au plan de travail de la cuisine de l'appartement qu'ils occupaient pour le week-end. Elle découpait des frites dans des pommes de terre, une quantité folle de frites. Comme l'orage n'était pas loin, ils avaient prévu de rester tous à l'intérieur ce soir.

- Tu sais qu'on est que 6 ?

Il déposa des verres dans l'évier et resta contre le meuble pour la regarder faire.

- Ce sont des frites, il n'y en a jamais trop. Et puis tu sais bien que je mange toujours sans fin !

- J'ai remarqué, se moqua-t-il gentiment.

- Tu vas peut-être me trouver moins attirante à force de voir mon côté ogresse !

Elle fit un pas sur le côté pour poser sa passoire pleine de frites crues dans l'évier afin de les rincer.

- Bah voyons, douta Adam en saisissant l'occasion qu'elle soit à sa portée pour l'enlacer en se mettant dans son dos.

Elle portait un large bandeau de tissus noir qui laissait ses épaules nues, le bas de son ventre aussi. Alice devait se faire violence pour rester concentrer sur ce qu'elle faisait. Quand il ramena tous ses cheveux sur le côté pour dégager sa nuque afin d'y déposer ses lèvres, elle pencha la tête en avant en coupant l'eau du robinet. Tant pis pour les frites. Ses mains accrochées au bord du plan de travail elle fermait les yeux en se demandant jusqu'à quelle température son corps pouvait monter avant la combustion spontanée ? Même la chaleur de l'été ne rivalisait pas avec la leur. Ses doigts glissaient déjà sous le bord du bandeau quand elle se retourna enfin pour lui répondre.