Mafia la Rose des Vents

Chapitre 27 - Elena

   La nuit a bien avancé depuis le début des festivités et les flics ont enfin débarrassé le plancher. Il est temps de rejoindre le manoir. Accompagné des deux frères, j'emprunte un passage secret menant au premier sous-sol du manoir. On se retrouve directement dans le couloir et on rejoint rapidement la salle de réunion au fond de celui-ci.

   J'ouvre la porte et on entre tous les trois dans la pièce, seule une immense table est installée avec ses fauteuils et un canapé dans un coin. Il y a mon père en bout de table avec des cartes derrière lui, des hommes sur les côtés en train de regarder des données sur des tablettes, et nos hommes les plus proches et anciens assis autour de la table de réunion. Tout le monde hurle et personne ne s'écoute. Mon père énervé, n'en mène pas large non plus puisqu'il fait partie des hurleurs.

  Mon oncle entre juste derrière nous et regarde le spectacle avec le même sentiment, de la fatigue. Mon père et lui sont peut-être identiques physiquement, mais pour le caractère ce sont des contraires qui se complètent. Ayant un caractère très impulsif mon père se laisse souvent guider par ses émotions, tandis que mon oncle est plus posé et entre autres il réfléchit avant de gueuler.

-    Qui se dévoue ? demande avec humour Tyler

-    Pas moi, j'ai déjà assez parlé et ils ne m'écoutent plus ce soir, révèle Edouard dépassé lui aussi par la situation

-    Bah dit donc, vous manquez de courage maintenant les hommes ? demandais-je amusé

-    Me fatiguer pour des têtes de mules pareilles, oui, avoue Tyler

-    Je suis d'accord avec le petit, enchaine mon oncle. C'est toujours à nous de les calmer, et ce soir je n'en ai pas envie. S'ils veulent gueuler un bon coup...

-    Pourquoi les en empêcher ? disent-ils en chœur en haussant des épaules

-    Et toi Jake ? l'interrogeai-je avec un peu d'espoir

-    Comme s'ils vont m'écouter ce soir plus qu'un autre

-    Nan mais je vous jure, il faut tout faire soit même ici, rallai-je par ce manque de courage de la part de mes compagnons

   Je me place en bout de table en face de mon père, et crie un bon coup :

-    VOUS ALLEZ LA FERMER !

   Comment se défoncer la voix pour des conneries. Plus personne ne parle, et mon dieu ça fait du bien aux oreilles.

-    Ma chérie, commence mon père d'une voix douce comme si cela pouvait justifier son comportement

-   «  Non, il n'y a pas de chérie qui tienne. Vous allez tous bien m'écouter, je ne me répèterai pas, répliquais-je énervé.

Nous avons eu une attaque, je crois qu'il n'y a pas besoin de spécifier les raisons. Par contre, pour nous protéger des hommes et des femmes se sont sacrifiées. Des membres de notre famille sont morts. Quinze nous ont été enlevés de force, et la douleur que nous ressentons tous à cet instant est immense. D'autres sont encore en train de se battre pour leur survie. Et vous les anciens, qu'est-ce que vous faites dites-moi ? Vous vous tapez dessus comme des enfants de trois semaines.

Je ne peux pas dicter votre conduite, je ne suis pas le chef ici. Mais il serait temps de vous raisonner ! Ne pensez pas que vous êtes les seuls à vouloir vous venger, à faire payer par le sang notre souffrance. Pourtant pour faire honneur à leur sacrifice, il faut réfléchir et ne pas se laisser guider par notre soif de vengeance. Elle nous mènera à notre perte. De plus ce n'est pas ce soir, sans preuves, ni témoins, que nous allons pouvoir découvrir les suspects. Alors nous allons devoir trouver ensemble quoi dire pour nos invités, qui dorment actuellement justes au-dessus de nos têtes »