Mafia la Rose des Vents

Chapitre 4 - William

  Je reste sans voix face aux révélations du directeur. Je n'ignore pas qu'il existe des personnes qui ne vivent que pour s'enrichir sur les autres, vivant et prenant du plaisir à tuer et sacrifier des innocents puisque les guerres sont toujours d'actualité. De plus, des actes terroristes se sont déjà produits aux Etats-Unis, notamment celui du onze septembre qui a marqué le peuple américain. Mais penser qu'en plus de ces personnes, il y en a d'autres qui menacent la vie des citoyens américains et du monde, dans le seul but de s'enrichir et d'avoir plus de pouvoir me révolte.

   Ce qui me perturbe encore plus, c'est que pendant toutes ces années de terreurs, ils n'ont recueilli aucune information. Cela me parait improbable que nous n'ayons encore aucune piste à suivre, même ridicule, pour nous mener à ces mafieux. Et plus alarmant encore, ces malfrats se cachent dans l'ombre non seulement chez nous, mais partout dans le monde.

   Nous n'avons pas connaissance de leur nombre, leurs activités actuelles, leurs mouvements, et nous savons encore moins pourquoi ils ont disparu. Attendre que cette cellule dormante s'active, et risquer la vie de milliard de personnes est impensable. Seulement, sans aucune piste cela risque d'être compliqué, voire même impossible.

   Penser que l'on va trouver ces hommes et leurs chefs, alors que tant de personnes ont échoué avant nous serait prétentieux de ma part. Encore dans mes pensées je n'entends pas que le directeur qui continue de me parler.

-     ... bonne fin de journée et a tout à l'heure

-    Comment ? Où ça ? demandais-je un peu perdu

   Barnes me fusille du regard et se rend compte que je n'ai pas suivi un traitre mot de ce qu'il a dit.

-    Rendez-vous à vingt-deux heures ce soir au croisement de Richmond et de la cinquième avenue pour rencontrer l'équipe en charge du dossier sur la mafia, dit-il d'un ton qui ne laisse nullement le choix

-    Oui monsieur, répondis-je non moins curieux de ce que j'apprendrais ce soir

  Je sors du bureau sous l'ordre du directeur et retourne aux miens en étant toujours dans mes pensées. Alors que je me dirige vers la machine à café, histoire de me booster un peu et me reconcentre sur mon boulot, je rentre malencontreusement dans quelqu'un. Je lève le regard et m'aperçois que c'est Matt, mon meilleur ami. Il me regarde d'un air surpris et me demande :

-    Qu'est-ce qui se passe Will ? Tu as l'air préoccupé

   Préoccupé, c'est le moins que l'on puisse dire, je dirais même bouleversé voire même perdu.

-    Ce n'est rien, répondis-je le plus naturellement possible, un dossier un peu plus embêtant que d'autres. Les fichiers sont mal numérotés et je dois tout refaire, le gars du service s'est trompé dans la notation

   Il me regarde l'air de dire ne me prend pas pour un idiot, mais n'insiste pas plus et me souhaite une bonne fin de journée.

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   Le soir venu, je sors de mon appartement et prends ma moto. La nuit est tombée depuis une heure et le ciel est presque noir. Je prends un peu de vitesse et les seules lumières que j'aperçois sont celles des feux de signalisation et des bars qui viennent d'ouvrir. Plus je m'enfonce dans les banlieues de la ville, plus les éclairages se font rares. Les seuls points lumineux sont ceux des lampadaires encore en bon état.

   Je slalome entre les voitures et me prépare mentalement aux futures révélations. J'appréhende un peu ce que je vais découvrir. Je n'ai pas peur, cependant une nouvelle venante de ce genre d'organisation ne peut que présager du pire. Arrivé à destination, je regarde autour de moi mais n'aperçois pas mon chef.