Chapitre 29 - Elena

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  Pendant que nous jouions au détective, la maison elle est déjà réveillée comme tous ces occupants. L'immense salle de bal abrite tous nos invités qui prennent un petit déjeuner bien plus bruyant que je le pensai.

   Chaque famille a sa propre table, même les soldats peuvent manger avec leur chef et cela rend l'humeur bien plus détendue qu'elle ne le serait le reste de la journée. Juste avant d'entrer, j'ajuste ma veste et vérifie qu'elle couvre bien mes bandages. Ensuite, je prends une grande inspiration et m'introduit dans la grande salle.

   Lorsque les gardes me voient, ils baissent discrètement la tête et je les salue en retour. Je souhaite aussi le bonjour aux familles que je croise.

   En passant près des tables, je sens les discussions s'éteindre et tous me regardent. Insensible à cette attention, je continue mon chemin et vais saluer mon père, Angélique et Mathis. Une fois assises, les discussions autour de nous reprennent de plus belle tandis que je les observe.

-    Et à moi on ne me dit pas bonjour ? se vexe Edouard

-    On s'est déjà croisé mon oncle, et je ne vais pas leur faire plaisir en me donnant plus en spectacle, déclarai-je lasse

-    Oui c'est vrai, souffle-t-il boudeur

-    Père, Angélique, du nouveau depuis hier ?

-    Pas grand-chose, répond-il. Je sais que tu t'occupes du problème, et pour les blessés on n'a pas eu de nouvelle depuis les dernières

-    Cette nuit personne n'a rien remarqué non plus, enchaine Angélique tout aussi discrètement. Les gardes ne t'ont pas vu alors ils m'ont fait le rapport, et personne n'a fait un pas de travers depuis l'attaque

-    Bon faut croire qu'ils sont futés. Je pensais qu'au moins une personne aurait bougé pour faire un rapport ou que sais-je, fis-je déçu. De mon côté rien non plus, l'équipe avance mais ils ont seulement deux trois éléments. On tâtonne pas mal pour trouver ne serait-ce qu'une seule piste, alors ne vous attendez pas à des résultats tout de suite

-    De quoi avoir vraiment le moral pour cette longue journée, me nargue mon oncle

  Je le regarde un peu sur les nerfs, et lui m'adresse un grand sourire, fier de m'avoir énervé en une phrase. Je secoue la tête exaspérée par son attitude et tourne mon attention vers Mathis qui n'a rien dit depuis le début.

-    Tu t'es fait voler la langue cette nuit, petit frère ?

-    Ah, très drôle, dit-il sans émotion

-    Bah alors ? Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je intrigué.

  J'adresse en même temps un regard vers Angélique et mon père qui me répondent en haussant les épaules, n'en sachant pas plus que moi.

-    Il n'y a que moi que ça préoccupe tous ces gens morts et tous nos ennemis près de nous ? On pourrait tous les enfermer et leur faire avouer, alors que vous restez là à discuter. Certes pas du beau temps mais faire des recherches prendront du temps, notre famille restera endeuiller et souffrira longtemps avant d'avoir justice rendue. Alors je ne comprends pas pourquoi on ne fait rien

-    Pour tout te dire, c'est une solution que nous avons envisagée avec Jake et Victor, répondis-je sincère et les adultes à la table me regardent avec de grands yeux. Mais on a vite reconsidéré cette solution. On ne peut pas enfermer tout le monde sans crée une guerre des mafias, et impliquer plus d'innocent que de coupable. Ta solution est immédiate mais implique trop d'aléa, de dérapage possible, pour qu'au final nous soyons plus perdants que gagnants. Je comprends ton désarrois, dis-je en lui prenant la main. Se farcir leurs sourires hypocrites et leurs présences est une horreur, mais c'est ce que nous devons subir encore un peu pour trouver les coupables et venger nos morts

Mafia la Rose des VentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant