Mon réveil sonne, je tends mollement mon bras et l'éteints. Ma nuit a été longue, sans sommeil, et la lune éclairant ma chambre m'a accompagné. Décidant que j'ai assez lézardé dans mon lit, je me lève et change avec difficultés mes pansements.
La douleur est toujours aussi intense, et les produits à appliquer sur mes plaies n'est pas une partie de plaisir. Mes mains, mes bras et mes épaules sont entourés de bandages et je vais devoir ressembler à une momie pendant de nombreuses semaines.
Ne pouvant supporter la sensation d'un vêtement sur mes blessures, je m'habille d'un tee-shirt sans manches à col noir et d'un pantalon de la même couleur.
Je descends les étages du manoir et rejoins la salle à manger. Je bois un grand verre d'eau et prends un fruit dans le panier sur la table en guise de petit déjeuner. Ensuite, j'appelle un ami et vérifie qu'il a bien livré les bouquets de fleurs pour nos amis blessés à l'hôpital.
La maison est calme. Il n'y a aucun bruit puisque tout le monde dort encore. Je n'ai croisé aucun garde dans la maison, on a préféré qu'ils soient dehors à surveiller la propriété en attendant que les murs de l'enceinte soient reconstruits et nos appareils de sécurité réinstallés.
Je marche seule dans la maison en pensant à tout ce qui s'est passé. Les images défilent dans ma tête, les visages, les bruits, tout tourne en boucle comme si mon cerveau cherche à me montrer quelque chose que je dois savoir.
Comme si un élément passé à la trappe me permettrait de tout comprendre. Je ne cesse de tout ressasser, de tout analyser. De chercher la moindre faille, l'élément le plus insipide et normal qui révélerait un complot ou une manigance. Mais rien ne viens.
Je suis comme bloqué face à mes souvenirs. Je ne trouve rien de compromettant en plus de ce que je sais déjà. Cette impression intense d'avoir la réponse en soi mais de ne pas réussir à l'atteindre m'ébranle. Je me sens proche d'une fin certaine et prédestinée, comme si mon histoire est déjà écrite et que je me dois de la suivre.
J'essaye de me raccrocher à la réalité, ma réalité, mais il est difficile de sortir de ses pensées. De fermer son esprit divaguant et cherchant les réponses à nos questions.
Cependant, le bruit de pas et la sensation familière d'une présence dans la pièce me ramène et je continue calmement mes pas comme si je ne savais pas qui est avec moi dans la pièce.
- Bonjour Elena
- Bonjour père, dis-je en me retournant
- Tu vas rendre visites à nos hommes aujourd'hui ? demande-t-il en lisant les documents entre ses mains
- C'est exact, je veux voir comment ils vont et leur demander des détails sur l'attaque
- Je tiens à te faire savoir que la police ira aussi enquêter, alors veille à ce que tous restent muets, ordonne mon père. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer avec la forte dose de médicaments qu'ils ont dans l'organisme
- Compris, est-ce que vous allez venir avec moi ?
- J'ai beaucoup de travail suite à la réunion de ce week-end et l'attaque. Je n'ai pas le temps ni veux faire courir le risque à ma femme de venir, alors je te laisse gérer, répond mon père insensible sans lever les yeux vers moi
- Je vois, je vais donc vous laissez, ne dis-je nullement surprise face à sa réponse froide et détachée
Je me retourne et pars dans une autre pièce, ne supportant pas sa présence plus longtemps. Sa volonté de cacher ce qu'il ressent est compréhensible, mais ne pas rendre visite à ceux que l'on considère comme notre famille m'exaspère.
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Mafia la Rose des Vents
ActionDeux personnes, Elena, l'héritière d'une organisation secrète qui n'a d'autre choix que de suivre la voie de sa famille. Et William, membre éminent du FBI qui est autant impacté qu'elle par la tradition. Deux vies, séparées par le fossé de la loi. D...