chapter eighteen

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Je me suis réveillé sur la table de ma cuisine hier.
Autour de moi, il y avait des sachets et assiettes vides. Je portais les mêmes vêtements que la veille.

Je m'étais demandé alors qu'est-ce qu'il m'a prit de faire une crise comme ça.

Je m'en suis voulu. Je m'en suis voulu d'exister.


En me voyant avec ces sachets autour de moi et ces vêtements sales, ma situation me dégoûtait. J'éprouvais un immonde dégoût à mon égard en me voyant si pathétique.





Parfois, j'aurais aimé partir à la place de Donghyun. Il aurait eu une meilleure vie que celle que j'étais entrain de vivre actuellement. Le corps allongé sur un canapé, prétendant de regarder une série sur mon ordinateur portable, deux paquets de chips m'accompagnant. La tête pleine, les yeux vides.

À ce moment-là, je me suis demandé à quoi servait ma vie.
Je ne faisais rien. Je n'étais bon à rien. Je ne savais rien. Je n'étais rien. Je n'étais rien pour personne. Pas même pour mon géniteur. Pas même pour ma mère.

Tout le monde avait toujours préféré Donghyun.

Ma mère l'aimait comme sa personne. Il a été la prunelle de ses yeux. Donghyun était sa fierté. L'enfant que tout le monde voudrait avoir, disait-elle, le sourire aux lèvres. Ma mère levait la voix sur mon géniteur quand il allait trop loin avec Donghyun, devant elle. Ma mère ne disait rien quand mon géniteur levait la main sur moi, devant elle.
Donghyun et ma mère se câlinaient parfois. Ma mère rassurait Donghyun dès qu'elle pouvait.
Elle pleurait pour Donghyun. Peut-être parce que Donghyun avait plus besoin d'être rassuré que moi. Peut-être parce que je ne vivais que le quart de ce qu'il subissait. Je ne savais pas.

Je ne savais pas pourquoi ma mère n'a jamais voulu de moi.
Quand j'étais petit, parfois, je pleurais dans ma chambre parce que je me sentais mal-aimé. J'ai pensé être un mauvais enfant qui ne méritais pas l'amour de sa mère. J'ai même pensé que, peut-être, je n'étais pas son enfant.
Un jour, j'avais demandé à ma professeure de primaire comment faire pour que nos parents nous aiment. Elle m'avait seulement répondu qu'elle était sur qu'ils m'aimaient, mais qu'ils n'avaient peut-être pas le temps.
J'ai pensé qu'elle n'avait rien compris à ma question alors je suis parti en baissant la tête.

J'ai essayé de faire en sorte qu'elle m'aime. Je lui offrais des fleurs, quand je revenais de l'école. Je lui faisais des dessins le samedi. J'ai même essayé de ne pas pleurer pendant quelques jours pour ne pas l'embêter. Je retrouvais mes cadeaux à la poubelle la plupart du temps.

J'ai pleuré sur les feuilles de papiers.
Mais j'ai insisté, en dessinant sur des papiers mouillés.

Je n'ai jamais compris ce que je devais faire pour qu'elle me considère. Je n'ai jamais compris pourquoi le préférait-elle à moi. Peut-être parce que Donghyun était la meilleure personne qui puisse exister.

Mon géniteur pensait de même.
Il se rendait dans sa chambre, souvent.

Quand j'étais petit, j'ai pensé qu'il préférait dormir avec Donghyun qu'avec maman. Moi aussi, j'ai voulu dormir avec eux dans la chambre de Donghyun un jour. Mais cet homme n'était pas d'accord,

alors il m'a frappé pour que je comprennes.

Et puis, j'ai compris.
J'ai compris pourquoi Donghyun venait dans ma chambre vers quatre heures du matin pour pleurer dans mes bras. J'ai compris pourquoi mon grand frère baissait la tête à chaque fois que mon géniteur posait les yeux sur lui. J'ai compris pourquoi, il n'eut, ce jour-là, plus la force de continuer.

Donghyun a déjà essayé de mettre fin à ses jours, quand il était au collège, peut-être. Ma mère et moi avions beaucoup pleuré. Cet homme lui avait donné des droites et des gifles pour qu'il ne refasse plus de tels 'conneries', avait-il appelé ça comme ça.

Il nous a frappé pour que qu'on le comprenne.


Donghyun avait tellement souffert. Alors j'ai pensé que ce que je vivais n'étais qu'insignifiant. Donghyun avait plus besoin d'être aimé que moi. Donghyun était tellement fort. Donghyun était mon héros, parce qu'il arrivait à me sourire chaque jour et à m'aimer encore plus chaque jour.
J'ai pensé être égoïste. Parce que j'en ai voulu au monde de ne pas m'aimer alors que mon frère méritait tout l'amour du monde.

J'aimais Donghyun autant que ma mère l'aimait.

J'aurais aimé être à sa place.
Maman ne serait pas parti. Il aurait vécu une vie sans son bourreau. Il aurait été tellement heureux. Il aurait été amoureux.
Il n'avait pas mérité la vie qu'il a vécu.

Donghyun était un soleil.

Puis, je me suis retrouvé à penser à Mark. Donghyun et Mark devaient certainement se connaître. Il a certainement dû être déçu en me voyant.
Je n'étais pas comme Donghyun. Je n'avais rien d'un soleil. Je n'avais rien. Je n'étais rien. Je ne valais rien. Je ne comprenais rien. Je ne savais rien. Putain.

Putain.

Je ne m'étais pas douché. Je n'avais plus de force.

FORELSKET  ★ MarkHyuck Où les histoires vivent. Découvrez maintenant