- Bonjour. Vous avez des bracelets à me conseiller? C'est pour les offrir à ma copine.
- Bonjour. J'espère que vous allez bien. Je pense avoir ce qu'il vous faut. Est-ce que vous aurez une idée de ses préférences?
- Je n'en suis pas sûr des coquillages, je dirais.
- Je vois. De quelle couleur est sa peau? Claire, foncée?
- Blanche.
- Dans ce cas, je vous propose celui-ci. Ces coquillages aux teintes bleu ciel lui iront à ravir.
- Vous en êtes sure?
- Absolument.
- C'est une amie à moi qui m'a recommandé votre magasin. Je n'y connais absolument rien en la matière
- Faites moi confiance. On va faire ceci: si le bracelet ne lui plaît pas, je vous rembourse en intégralité.
- Dans ce cas, je le prends.
"Ada je reste, je t'en prie"
Mon cerveau me ramène cette image en boucle depuis plus deux mois, comme pour me punir de quelque chose. J'avais repris mon quotidien habituel après l'avoir quitté ce jour en espérant pouvoir oublier. C'était tellement naïf de ma part. Je suis tellement habituée à me mentir à moi-même que j'ai fini par y croire. J'ai fini par croire que j'étais vraiment asexuelle, j'ai fini par croire que ce qui s'est passé entre Namjoon et moi n'avait jamais lieu. Que c'était juste un fantasme, un rêve érotique que je faisais de temps à autres. Je me suis persuadée que j'aimais mon père et j'ai fini par vraiment y croire. On peut faire taire sa conscience mais pas son subconscient, c'est une vérité immuable. Une autre des lois de l'univers à laquelle nous sommes soumis indubitablement. Les philosophes et tous les autres ont tord, l'Homme n'est pas libre: il est contraint et ce qu'il y a de plus cruel, par des choses sur lesquelles il ne peut avoir aucune emprise.
Depuis cette matinée, j'ai l'impression qu'un ver s'est glissé dans ma tête et me ronge de l'intérieur sans que je me puisse rien y faire. Je voulais rester avec lui ce matin là, non! En fait, je voulais rester avec lui depuis le jour où j'ai trébuché sur lui sur le pas de ma porte. Quel est ce sentiment? Je suis perdue. Papa m'avait pourtant fait jurer de n'aimer que lui. Je suis une fille indigne, je n'arrive même pas à honorer la mémoire de mon défunt père. Je dois me le sortir de la tête. De toute façon on ne se verra plus, ou bien il se fera encore tirer dessus ou agresser vu qu'il est toujours empêtré dans des histoires louches. Du moins, c'est ce que je croyais à ce moment là. La clochette du magasin me sort de mes élucubrations:
- Chiaki? Que me vaut l'honneur?
- Arrête! Fais pas genre je t'ai abandonnée!
- Parce que c'est pas le cas? Qu'est-ce qui t'amène par ici?
- Ah rien de spécial. Je faisais une course pour ma mère.
Chiaki est mon amie, ma seule amie. Quand j'étais petite, je me faisais harceler par les garçons parce que j'étais bègue. Ouais, j'étais bègue! Un jour, alors que je rentrais des classes, ils m'ont tendu une embuscade et se sont mis à m'insulter et à me lancer des cailloux. J'étais en colère contre eux, contre moi, en colère contre ma déficience, ma faiblesse. En colère contre les adultes qui m'ont pas remarqué que je souffrais, en colère contre leur méchanceté, leur bêtise et leur ignorance. C'est là qu'elle est arrivée, je n'oublierais jamais ce jour On a grandi ensemble mais le temps et les responsabilités familiales nous ont éloignés l'une de l'autre. Mais notre amitié demeurait toujours intacte.
-Où est mamie Elise?
- Dans sa chambre. Elle se repose.
- J'espère qu'elle va bien au moins. J'aurais aimé lui faire un câlin.
- L'âge et la maladie l'ont rendue gâteuse. Mais elle va bien, pour le moment.
- Ca me rassure. T'es libre ce soir?
- Pourquoi tu demandes?
- C'est pour me faire racheter. Fais toi belle. Enfin, plus belle que tu ne l'es déjà.
Cela fait des plombes que je suis pas allée en boîte ou même fait la fête et me saouler à mort. Je sais même pas quoi mettre. Une robe ou bien "Rohhh Je suis pas à l'aise dedans moi!" D'abord la douche, après on verra. J'étais en train de mettre du gloss quand Mamie s'est incrustée dans ma chambre pour jouer les Sherlock Holmes.
- Tu vas où ma poupée? Ah, tu as rendez-vous en amoureux avec Kim Namjoon? Oh la petite coquine.
- C'est pas avec lui, je sors avec Chiaki, elle m'a demandé de te passer le coucou. Et puis arrête avec Namjoon par ci, Namjoon par là
- Dis ce que tu veux mais tu as passé la nuit avec lui dernièrement.
- Comment tu sais ça? Sursautais-je.
- Donc c'est vraiment chez lui que tu étais? Vous vous êtes embrassés ou bien ?
- A plus mamie. Il y a-
- Je sais. Il y a des plats déjà faits dans le frigo. Amuse toi bien et salue Namjoon pour moi.
C'est ma grand-mère mais parfois j'ai envie de lui crier dessus comme à un enfant. Ce qu'elle peut être bornée j'vous jure. Je pris un taxi qui me déposa à l'adresse du club que Chiaki m'a indiqué. Trente minutes plutard, j'y arrive enfin, il est 22h et 49 minutes. J'aperçois ma copine de l'autre côté de la route, toute jolie, et je la rejoins. J'ai finalement opté pour une robe rouge en cuir que j'avais déniché à une friperie. Sur le moment, je l'ai acheté parce qu'elle était jolie mais bon, l'occasion de la mettre ne s'était jamais présentée. Pour une fois, je suis bien contente d'avoir fait un achat impulsif! Bisous par ci, bisous par là, et quelques pelotages de nibards plutard _ c'est comme ça qu'elle me montre son affection_ nous rentrons dans le club par la porte de derrière. Il y a trop de gens devant l'entrée principale et puis ce club appartient à sa mère. Je sais pas si jusque là vous l'avez deviné mais, effectivement, il s'agit bien du Ruler. Je vous laisse imaginer la suite.
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The stripteaser
FanfictionEst-ce le prix à payer pour t'avoir aimé ? DISCLAIMER: Cette histoire est une fanfiction sur RM (Kim Namjoon), membre des BTS. Tout ce qui sera narré ici provient de mon imagination étant donné que je ne connais rien de lui en tant que personne ; le...