XIII

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- Namjoon... Tu sens trop bon...

- Arrête de bouger ! Et où sont ces foutues clés ?!

J'ai réussi malgré tout à la ramener chez elle, après un combat acharné. Ada saoule, c'est vraiment autre chose. Elle criait, sautait partout, tenait un discours complètement incohérent dans le taxi qui nous ramenait chez elle. Arrivés au pas de sa porte, c'était une autre paire de manche pour la faire rentrer sans réveiller sa grand-mère. Pour être libre de mes mouvements et la mettre en sécurité, je l'ai porté sur mon dos. Je sentais ses seins s'écraser sur mes omoplates, ce qui ne manquait pas de me rappeler ce matin là. Gardons les idées claires! Le moment est mal choisi pour penser à ça! Lorsqu'enfin je réussis à rentrer chez elle, je n'eus d'autre choix que de me résoudre à l'installer dans le canapé du salon, ne sachant pas où se trouve sa chambre et elle, dans l'incapacité de me guider. Je commençai tout d'abord par lui enlever ses talons hauts, ensuite je l'allongeai doucement et positionnai les coussins autour de sa tête pour que ce soit le plus confortable possible pour elle et finalement, je mis une couverture sur elle.

J'allai dans la salle de bains pour y chercher de l'eau et une serviette propre pour la nettoyer. Elle s'était assoupie finalement. Je trempai la serviette dans l'eau tiède; ensuite délicatement, je la passai sur son visage, son cou, sa poitrine, et ses jambes. Même endormie, elle est belle, oui, elle est plus belle endormie. Sa respiration était lente, son souffle chaud chatouillait ma paume de main quand j'effleurais ses douces lèvres. Je voulais l'embrasser mais je me retins, malgré moi je dois l'avouer. Finalement, je me décidai de la quitter; l'heure que j'avais demandé à Min s'était presque écoulée. En avançant d'un pas, quelque chose retint mon manteau. Je me retournai et entendis Ada, inconsciente, murmurer faiblement: "Papa... Le Dalya" De quoi peut-elle bien parler? Il faut que j'y aille de toute façon, on verra ça une autre fois. Délicatement, je lui pris la main, la baisai et rejoins le Ruler pour continuer ma vie de noctambule.

***

Je me réveillai avec une gueule de bois monstre, l'impression d'avoir un marteau-piqueur dans la tête. Qu'est-ce qui s'est passé hier soir? Comment j'ai fait pour me retrouver dans mon canapé? Je me levai péniblement pour aller voir comment Mamie allait, lorsque une fragrance arriva à mon nez. D'où je connais cette odeur? Elle m'est pourtant si familière. Me dites pas que??? Instinctivement, je courus vers la chambre de grand-mère. Elle enfilai ses pantoufles pour descendre quand j'ouvrai la porte de ses appartements.

- Mamie, Namjoon est passé par ici?

- D'abord on dit bonjour espèce mal élevée et deuxièmement, non, je n'ai vu personne. Je ne t'ai même pas entendu rentrer.

- Désolée Mamie, c'est que...

- Huumm... Fit-elle sur un ton interrogateur.

- Non rien, laisse tomber.

- À d'autres, en attendant, j'ai faim. Fais moi quelque chose à manger.

Après que j'ai fait le petit-déjeuner de mamie Élise, je pris mon téléphone et constatai les multiples appels en absence de Chiaki. Je la rappelai:

- Chiaki, tu m'as appelé.

- Un peu que je t'ai appelé, je vais aux toilettes deux secondes et en sortant t'avais disparu. J'ai paniqué, mais Min m'a dit ce qui s'est passé.

- Justement j'ai un blanc, tu peux me rafraichir la mémoire?

- Sérieux? Pour te la faire courte, un gars louche te harcelait et N-J est intervenu pour te ramener chez toi.

- N-J? Comme Namjoon?

- Ouais. Au fait, tu le connais d'où?

- Une longue histoire! Faut que j'y aille! À plus!

- Je tiens juste à dire que c'est un fuckboy! Bisou!

Elle a raccroché, pas croyable la fille!

- Mamie, je sors faire une course. J'en ai pas pour longtemps.

- Mais et la boutique?

- Les clients t'aiment beaucoup, tu peux m'aider à la tenir le temps que je revienne. Je t'achète des macarons en rentrant.

- Tu sais marchander toi, petite chipie. Soit prudente.

- Bisou.

Une trentaine de minutes plutard, j'arrivai devant son appartement, essoufflée, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, et je sonnai.

- Qui est-ce? Putain! On peut pas dormir tranquille? Je vous ai déjà dit que je ne veux pas de vos... Ada???

- Pousse toi que je rentre et vas mettre un pantalon.

- Vas-y, te gêne surtout pas.

Je me dirige vers le canapé et y prends place.

- Pourquoi tu joues les chevaliers servants avec moi?

- Précise tes pensées. Aaah, tu parles d'hier.

- Oui je parle d'hier. D'abord, je joue les infirmières à domicile et je veux même pas savoir ce qui s'est passé ici ce jour là; et ensuite tu me ramènes chez moi parce que j'étais saoule. Tu attends quoi de moi au juste? Tu veux quoi de moi? En fait, ne réponds même pas. Je préfère qu'on coupe les ponts, tu me m'inspires pas confiance à toujours te retrouver mêlé à des histoires compliquées.

- Je n'ai pas oublié cette matinée avec toi, et je suis sûr que c'est pareil de ton côté. Pourquoi faire comme si ça n'avait jamais eu lieu?

- Je crois que je vais y aller.

- Tu t'enfuis encore comme la dernière fois. Jusqu'à quand continueras-tu de fuir, de me fuir, de fuir celle que tu es vraiment?

- Et qu'est-ce que tu crois savoir de moi hein!? Tu ne sais absolument rien de moi alors ferme-là!!!

- Je sais que tu es attirée par moi, je sais que tu n'es pas asexuelle et je sais que quelque chose te tourmente et que c'est pour ça que tu me fuis.

- Tais-toi! Tais-toi! Tais-toi!

Je hurlais de colère parce qu'il avait raison. Il avait réussi à me percer à jour en si peu de temps alors que je ne sais absolument rien de lui. Suis-je si facile à cerner? À pénétrer? Moi qui pensais avoir construit un mur autour de moi. J'ai honte; honte d'être si faible. Je lui frappais le torse, lui, immobile, ne réagissait même pas. Je suis tellement pitoyable que je ne mérite pas qu'il gaspille son énergie pour moi c'est ça?

- Ne reste pas planter comme ça, réagit s'il-te-plaît! Soit en colère, crie moi dessus, mais je t'en prie ne reste de pas de marbre. Suppliai-je.

En un instant, il me saisit le bras et me plaqua contre le mur.

The stripteaser Où les histoires vivent. Découvrez maintenant