J'étais enfermée dans une pièce sombre depuis mon enlèvement, aucun rayon de lumière ne pénétrait dans la pièce. Je ne connaissais ni le jour ni l'heure qu'il est: leur objectif était de me faire perdre la notion du temps, ils ont réussi. À chaque fois que la porte en fer de la cellule grinçait, je savais que mon calvaire recommençait. Ils voulaient la formule du Dalya, absolument, à tout prix, pour cela, ils m'ont torturé avec toute la barbarie qu'il leur était possible. Mon bourreau était un borgne au visage cramé aux trois quarts, trapu, les cheveux noirs gras, sales. Sous ses ongles, il y avait du sang séché mélangé à toutes les substances qu'il m'a soit injecté, soit fait avaler de force. Il puait la sueur, les produits chimiques, le sang. La pièce puait la moisissure, la rouille, l'odeur âcre du sang coagulé, l'urine des rats, les repas en état de putréfaction que j'avais refusé de manger.
Il m'a brisé les os des pieds avec une massette, il m'a arraché les ongles, il m'a trempé dans un fut rempli de crabes, il m'a flagellé, il m'a assoiffé et j'en passe. Quand qu'il finissait sa besogne, il refermait la porte et il laissait le" tic tac" incessant, strident de l'horloge continuer le travail. J'avais l'impression de devenir folle, j'avais l'impression qu'on écrasait mon tympan. J'avais le corps endolori, le cerveau liquéfié, l'esprit quasiment brisé. Les premiers jours j'ai maudit ma mère pour m'avoir donné la vie tellement la souffrance était intenable, j'avais mal dans chaque fibre de mon corps. Pour échapper à la douleur, je pensais à ma grand-mère, à nos soirées où on riait à gorge déployée en parlant de tout et de n'importe quoi. Les rares fois où je retrouvais la raison, j'ai compris qu'ils ne me tueraient pas, je leur suis trop précieuse, ils ont besoin de la formule du Dalya. C'est là que je me suis résignée, j'ai arrêté de crier quand il me torturait, je ne me débattais pas, je ne prononçais plus un mot, je me contentai de l'observer impassiblement. Un beau jour, il entra et au lieu de chercher ses instruments, il me libéra de mes chaînes et sans dire mot, il me mit sur son dos et pour la première fois depuis longtemps, je sortis de cette cellule infâme, mais pour aller où, je l'ignore.
Il me conduisit dans une pièce où m'attendait trois femmes. À cet instant que je compris que depuis lors, j'étais dans un manoir et que la salle de torture se trouvait au sous-sol de celui-ci. J'ai baigné dans mon sang, mes urines, mes excréments, mon vomi, ma sueur pendant des jours et des jours. Elles m'ont lavé, soigné, habillé, coiffé, manucuré, maquillé. Je n'ai posé aucune question, en fait je n'ai pas parlé depuis tellement longtemps que j'ai cru avoir perdu l'usage de la parole. J'étais comme une poupée, un mannequin sans vie qu'on pomponnait. Après qu'elles eurent fini, elles m'installèrent sur une chaise roulante_ souvenez-vous, on m'a brisé les pieds_ et elles me conduisirent à travers les immenses couloirs de cet endroit, vers une salle, de banquets apparemment.
Les immenses portes s'ouvrirent et nous pénétrâmes à l'intérieur. Au vu du luxe insolent qui régnait ici, j'en déduis logiquement que j'étais sur le continent bleu et dans le lieu de résidence d'un des chefs de conglomérats. Des œuvres d'art, à la tapisserie, du mobilier à vaisselle, tout, au premier regard semblait avoir une valeur ostentatoire. On me fit monter sur l'estrade de la pièce et lorsqu'on tira le rideau, je pus enfin apercevoir le visage des monstres qui nous asservissent depuis près d'un siècle ainsi que celui de leurs épouses. En effet, tous les chefs de conglomérats, les pontes de Blue Soil étaient tous réunis au même endroit. Intérieurement, je me suis dit qu'ils avaient vraiment besoin de moi pour tous se donner la peine de se déplacer.
Ils m'observaient tous comme un animal de foire et moi pareil. Malgré mon regard vide, j'observais attentivement les visages de nos tortionnaires, de ceux qu'on appelle les dominants et qu'elle ne fut pas ma déception: ils n'avaient aucune prestance, aucun charisme. Je voyais juste de vielles bêtes grasses, repues à cause du confort indécent dans lequel ils vivent. Ils étaient ivres de pouvoir, de bon vin, de luxure, ils n'avaient rien qui inspirait la peur quand on les observe de près. J'ai ressenti de la colère quand j'ai vu à quoi ressemblait les personnes qui nous oppressent depuis des lustres.
Le premier à prendre la parole était Ahn Jae-Soo, le président du conglomérat pharmaceutique. Il était poli, mais une politesse empreinte de mépris.
- Malgré le vide que je peux percevoir dans ton regard, je constate que tu ressens de la colère. Si elle est dirigée contre nous, cela me décevra beaucoup. Soit en colère contre la nature, la providence où qu'importe comment vous l'appelez. Tu ne dois sûrement pas comprendre un traitre mot à ce que je te dis. Je vais être clair: vous êtes les esclaves et nous les maîtres et c'est un mur, une immense muraille qui nous sépare. N'en doute pas, jamais. Nous n'avons pas le pouvoir, nous sommes le pouvoir.
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- Tout ce que tu sais, toi et les tiens n'est en fait qu'un mensonge. Toute votre vie, vous avez vécu dans une vérité que les hommes et les femmes présents dans cette pièce ont édulcorée. Le cataclysme d'il y a soixante deux ans, tu crois vraiment qu'il s'agissait d'une catastrophe écologique? L'humanité avait déjà vieilli, elle avait atteint son point de rupture, elle avait besoin d'une mise à jour, d'une météorite comme pendant l'ère glacière pour lui redonner un souffle nouveau. On a seulement décidé de lui donner un coup de main, nous sommes devenu son astéroïde.
Je vais vous traduire de façon claire ce que ce bargot essaie de dire: à l'école on nous a dit que le cataclysme était la conséquence des détériorations écologiques sauf que c'est faux. Les ressources planétaires s'amenuisant à cause du gaspillage et la croissance démographique, un groupuscule de personnes, possédant déjà un certain pouvoir à l'époque, s'est réuni et a organisé une purge qu'ils ont déguisé en catastrophe naturelle. Plus loin je vous ai dit que lorsque l'Homme possède un grand pouvoir, il n'hésite pas à s'en servir. Ces personnes ont pris la place de Dieu, ils ont redéfini les nouvelles lois de la nature. C'est à cause d'eux que la cruauté a été érigée comme norme, ils ont réécrit la conscience collective. Je savais que les humains étaient capables de tout, mais sacrifier des milliards de leurs semblables pour le confort de quelques uns, c'était stratosphérique.
- Tu es très intelligente, tu sais très bien qu'on ne te tuera pas. Alors on va brûler chaque putride recoin de cette décharge qui vous sert de continent jusqu'à ce que tu parles.
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The stripteaser
FanfictionEst-ce le prix à payer pour t'avoir aimé ? DISCLAIMER: Cette histoire est une fanfiction sur RM (Kim Namjoon), membre des BTS. Tout ce qui sera narré ici provient de mon imagination étant donné que je ne connais rien de lui en tant que personne ; le...