Louis dormait paisiblement à côté d'Harry, son souffle régulier s'échouant contre l'oreiller. Harry l'observa un instant, se rappelant à quel point il avait eu peur de donner trop de lui-même à Louis au début, et comme, d'un coup, c'était devenu naturel. Le jeune homme se replongea dans le troisième tome de One piece, et il ne parvint pas à lâcher le livre malgré le picotement de plus en plus saisissant qu'il y avait derrière ses yeux. Lorsqu'un bâillement fit couler une fine larme de fatigue le long de sa joue, Harry décida qu'il était temps de se coucher. Il attrapa son téléphone sur la table de chevet et vit alors la notification d'un email datant de quelques heures auparavant. En voyant que l'expéditeur de cet email n'était autre que Sophia Burton, Harry l'ouvrit. L'email était assez succinct, comme les emails de Sophia l'étaient toujours. Le jeune homme fit donc courir ses yeux sur les quelques lignes de texte et sentit ses sourcils se froncer.
De Sophia Burton à Harry Styles :
Objet : demande de rendez-vous
Bonjours Harry,
J'aurais souhaité m'entretenir avec toi d'ici la fin de la semaine, penses-tu pouvoir passer à la galerie d'ici là ?
Cordialement,
Sophia Burton.
Harry réfléchit quelques instants à ce que Sophia pouvait bien avoir à lui dire. Puis il éteignit son téléphone ainsi que la lampe de chevet avant de se glisser sous les draps. Il rampa ensuite entre les bras de Louis comme il avait si facilement pris l'habitude de le faire, collant son visage contre le torse nu du jeune homme endormi. Harry se laissa bercé par le lent mouvement de sa poitrine qui se gonflait et se dégonflait au rythme de ses respirations. Il avait encore du mal à concevoir la façon dont Louis le faisait se sentir. Là, dans la chaleur de ses bras, au fond d'une nuit fraîche du début de l'été, Harry se sentait plus à sa place qu'il ne l'avait jamais été.
Il esquiva l'idée tenaillante de son départ qui lui tordait chaque fois les viscères. Il savait qu'il ne pourrait pas rester à New York éternellement, ce n'était pas chez lui. Ou plutôt si, c'était chez lui, au même titre que tous les endroits où il avait mis les pieds. Harry n'avait aucune raison de rester à New York indéfiniment. Sa vie était ailleurs. Sa vie était partout ailleurs.
Harry s'endormit pour la énième fois entre les deux bras fermes de Louis, se torturant un peu avec les raisons inconnues pour lesquelles Sophia souhaitait le voir.
❖
Quelques jours plus tard, Harry mettait les pieds dans l'une des galeries les plus huppées de la ville. Il vagabonda un moment entre les photo qui y étaient accrochées. Harry aimait l'endroit, il le trouvait frais et neuf, empreint d'une énergie enivrante. Il aimait la blancheur éblouissante des murs dans les principales pièces de la galerie. Elle donnait du relief aux oeuvres, cette blancheur, du moins c'est ce qu'Harry pensait. Toutefois, il n'y avait pas que cela ici, il y avait aussi la petite pièce du fond, celle qui servait aux expositions capsules. Là, les murs étaient peints. Actuellement ils étaient joliment décorés de volutes souples qui soulignaient soigneusement les clichés exposés.
Harry erra ainsi un certain temps, ayant entendu des voix s'élever dans le bureau de Sophia. Il alla jusque là où ses clichés à lui étaient exposés. Ça lui paraissait un peu surréaliste, d'avoir sa place dans un tel lieu, lui qui venait de là où l'on n'ose même pas espérer. Ça lui donnait un peu le tournis, en vérité, les galeries, les mondanités, les collectionneurs et tout le reste. Tout ces gens qui achetaient ses oeuvres sans savoir qu'il n'était qu'un garçon à l'esprit confus et aux pensées enchevêtrées, un garçon qui sortait tout juste de l'adolescence et qui ne savait pas faire la différence entre l'envie et l'amour il y avait de cela quelques semaines encore.
![](https://img.wattpad.com/cover/318507356-288-k702839.jpg)
VOUS LISEZ
Far Away.
FanfictionLouis connait New York, il y connait les rues et les stations de métro et la démarche des gens. Il y connait l'hiver, froid et gris et interminable. Infernal. Louis aimerait y mettre fin, à cet hiver qui frissonne jusque dans ses méninges, glaçant...