(Nda : Bon courage !!!)
Il était presque deux heures du matin quand Louis entra dans le bar. Harry, noyé dans tout l'alcool qu'il avait ingurgité depuis le début de la soirée, eut le sentiment de voir un fantôme. Et il était vrai que Louis ressemblait à un fantôme à bien des égards. Louis avait le teint pâle, livide même. Sa peau semblait translucide, laissant tout le loisir à de grosses traces violettes de s'établir sous ses doux yeux bleus. Ses yeux devenus tout petits, enfoncés dans leur orbite, cachés derrière ses paupières à demi fermées. Ils n'étaient plus si bleus non plus, leur profondeur semblait avoir été comblée. Il n'y avait plus de rose dans ses joues, malgré la nuit. Il était drapé dans la fatigue. Elle s'était posée comme un voile, sur toutes les couleurs et toutes les ardeurs de Louis. Et dieu seul savait combien il pouvait bien y en avoir.
En quelques enjambées lourdes, Louis se posta à côté d'Harry. Le jeune bouclé, intoxiqué par une trop grande quantité d'alcool, cru à un mirage. Louis ressemblait à un oasis en plein milieu de son désert, là où le coeur s'assèche. Louis serra la main de Peter en soufflant quelques mots discrets qu'Harry n'entendit pas. Puis, les yeux du plus âgé se plantèrent violemment dans les siens. Ils étaient durs, en plus d'être fatigués. Et si Harry avait eu une meilleure conscience de la réalité, il se serait certainement dérobé à ce regard. Il l'aurait fui, parce qu'il semblait qu'il n'était plus bon qu'à cela.
Pourtant, l'ivresse semblait le rendre brave, plus courageux qu'il ne l'avait jamais été, presque téméraire. Parce qu'il fallait bien être fou pour se heurter volontairement au regard fermé de Louis. Harry tenta maladroitement de glisser ses doigts autour de la taille de Louis, mais son bras retomba lourdement entre eux lorsque le plus âgé s'écarta prestement.
Harry n'avait pas vu Peter partir, mais il n'était plus là. Le bar était supposé fermer et Louis et Harry en étaient les derniers clients. Enfin, Harry en était le dernier client.
« Aller champion », annonça Louis ironiquement, « on y va ». Harry fronça les sourcils mais obtempéra. Il se leva et fut pris d'un vertige saisissant qui le fit chanceler. Louis le rattrapa sans jamais le regarder. Et le cerveau alangui d'Harry ne parvenait pas à combiner toutes les émotions qui le traversait pour en faire quelque chose de cohérent. Le jeune homme ne comprenait pas comment Louis pouvait faire lever une armée de frissons sur ses bras tout en lui donnant la nausée. Tout cela ne faisait pas le moindre sens dans la tête du jeune bouclé.
« C'est quoi l'adresse de ton hôtel ? »
« On ne va pas chez toi ? »
« Non ». Le ton de Louis était sans appel. Aussi, Harry lui récita son adresse avec un brin d'hésitation. Puis, il se laissa guider jusqu'à la voiture de Louis, ne percevant rien du monde, des lumières de la ville qui dansaient sous ses yeux et de la façon divine dont elles éclairaient la peau diaphane de Louis. Il décela tout de même une voiture, garée au fond du parking, sous un lampadaire clignotant. « Je ne savais pas que t'avais une voiture », remarqua-t-il.
« Je ne savais pas que tu faisais des photos pour une galerie new-yorkaise », rétorqua Louis, du venin dans la voix. Harry ne comprit pas pourquoi Louis lui disait cela, alors il se tut. Ça n'avait pas vraiment de rapport avec le fait qu'il ait une voiture si ?
Louis ouvrit la porte côté passager pour faire entrer Harry dans l'habitacle. Il y avait sur le siège un tas flou de feuilles quadrillées, tapissées de graphies diverses. Harry fronça les sourcils une nouvelle fois, « c'est quoi ça ? », demanda-t-il d'une voix pâteuse, collée à sa langue par le surplus de bière.
« Des copies », répondit Louis en attrapant l'épais paquet de feuilles pour les lancer adroitement sur la banquette arrière. Il fit ensuite asseoir Harry sur le siège passager, sans lui offrir un seul regard. Quand il s'assit lui-même derrière le volant, Harry reprit la parole, « donc, hmm..., t'es prof maintenant ? ». Il vit le sourire, faiblard et bref, étirer les lèvres de Louis ô à peine, tandis qu'il démarrait la voiture. « Non », répondit-il froidement.

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Far Away.
FanficLouis connait New York, il y connait les rues et les stations de métro et la démarche des gens. Il y connait l'hiver, froid et gris et interminable. Infernal. Louis aimerait y mettre fin, à cet hiver qui frissonne jusque dans ses méninges, glaçant...