Chapitre 26

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PDV de Jules :

J'ai bien vu qu'Aloïs était mal, très mal lorsque que nous avons discuté. Ses amis m'avaient prévenu mais je ne pensais pas autant.

 C'était la première fois que je le voyais aussi dépité. 

Je me rappelle le jour où je l'ai rencontré son visage affichait une tristesse infini.

 On avait l'impression que toute la peine du monde s'emparait de lui.

 Face à sa détresse, j'avais fait un pas vers lui et je lui avais parlé. Je voulais le réconforter, je voulais le faire sourire. Et ça avait marché. Il avait même rit à gorge déployé. 

Ce son était merveilleux, un des plus beaux que j'avais jamais entendu.

 Et c'est à partir de ce moment-là que je me suis fait la promesse de lui redonner cet éclat de bonheur qui parcourt son visage. 

Quelque chose chez lui m'appelait, je me devais de le protéger, de prendre soin de lui.

 C'était un petit oiseau blessé et j'allais le transformer en aigle.

 Au fil du temps, notre complicité s'épanouissait et nous étions devenus inséparables. 

C'était mon meilleur ami, mon frère et je l'adorais. J'aimais être en sa compagnie.

 J'aimais passer nos après-midi au parc à faire du toboggan, de la balançoire, nos après-midi entières à lire des bd, à regarder la télé, à jouer aux jeux de société. 

Pendant cette période là, j'étais heureux. 

Plus les jours passaient, plus Aloïs s'ouvrait à moi me laissant apercevoir une nouvelle partie de sa personnalité. 

C'était un garçon intelligent et curieux, nous pouvons parler pendant des heures sans qu'il y ait un moment de silence. 

Je sentais qu'avec moi il était en confiance car il s'exprimait naturellement : sa timidité s'envolait ainsi que son bégaiement qui lui valait beaucoup de moqueries à l'école. 

Le comportement de mes camarades à son égard me rendait furieux. 

Dès que j'avais le dos tourné, il y avait toujours un élève pour lui faire une remarque déplacé, à le rabaisser, à l'humilié. 

Je ne supportais pas cette injustice, pourquoi ils s'en prenaient à lui ? 

Pourquoi ils s'acharnaient à lui faire du mal ? 

Certes il avait du mal à parler en public mais cela arrive à pleins de monde d'être timide, ce n'est pas un crime. 

Je ne comprenais pas d'où venait cette méchanceté gratuite. Qu'est ce qu'il se passe dans leur cerveau pour propager autant de haine envers mon meilleur ami ?

 Il ne méritait pas cela, c'était la personne la plus gentille que je connaisse, il n'a pas à se faire traiter de cette façon. Personne ne le mérite d'ailleurs. 

Combien de fois j'ai du le ramasser à la petite cuillère suite à une humiliation ? Tellement de fois que j'ai arrêté de compter. 

Je m'en voulais de ne pas être tout le temps là pour le protéger. 

Ce qui me faisait le plus de peine c'est qu'il s'excusait d'être là, il avait le sentiment de ne pas avoir sa place dans ce monde.

 Il pensait toutes ces bêtises que mes camarades lui disaient. Il était persuadé qu'il avait un problème, qu'il n'était pas normal voir même qu'il était fou. 

Le reflet de mon bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant