PROMISES / EN RÉÉCRITURE

Chapitre 5 : La soirée.

Eline

" Une soirée est organisée chez moi, demain soir. j'ai été convié à t'inviter sous la demande de ton grand-frère, alors viens. "

Une soirée ?

Il a été obligé de m'inviter, je ne m'en saurais pas douter...

Je m'attendais à tout genre de message mais j'avoue que celui-ci me surprend, c'est comme si notre discussion auparavant avait perdu toute son importance.

Parler de mes troubles du comportement alimentaire n'est pas une habitude, mes amis l'ont remarqué mais je ne préfère point m'exprimer à ce sujet. Alors, avoir mis ce sujet en pleine discussion comme excuse est étrange et inhabituel de ma part.

Je n'avais pas envie d'en parler, cela m'affecte déjà au quotidien alors je ne préfère pas en parler avec quiconque. Je suppose que Maël ne voulait pas émettre ce sujet maintenant alors que notre relation est délicate, il était seulement inquiet...

Je préfère lui donner une brève réponse à son message car cette proposition ne m'enchante pas mais je suis convenue à y aller et ce n'était malheureusement pas une question. La conversation s'arrête là et une part de frustration s'installe en moi. Je me mets à mordiller ma lèvre inférieure alors que des tas de questions trotte dans mes pensées.

Pourquoi s'inquiéter autant alors qu'il n'a pas eu de mal à partir alors que j'avais besoin de lui, besoin de sa présence à mes côtés ?

Pourquoi fallait-il que je le gifle pour finir dans un endroit où je ne me sens pas à l'aide ?

Pourquoi je regrette certaine chose alors que c'est lui qui devrait s'en vouloir ?

Il s'en veut ?

idiote, cesse de te torturer l'esprit.

La porte de ma chambre s'ouvre avec une délicatesse que je connais trop bien, j'aperçois la tête de mon grand-frère passer la porte, doucement, il passe l'entièreté de son corps et s'appuie sur le mur situé à côté de ma porte.

- Tu es au courant pour demain ?

- Je ne veux pas venir, Max.

Il croise les bras, froissant son tee-shirt sombre. Il m'adresse un triste sourire avant de s'avancer vers moi, toujours assise en tailleur sur mon lit. Il finit par s'asseoir sur celui-ci.

- Je ne veux pas te laisser seule ici, avec eux.

Maman et Daniel...

Il sait très bien comme ma génitrice se montre froide à mon égard, me repousse et que sa colère se déverse sur moi. Max n'est jamais là pour arrêter cela, chaque fois que ça se produit, il n'est pas à la maison car elle sait comme Max est protecteur avec moi.

Rare sont les samedis soir où le salon ne se retrouve pas décoré de bouteilles d'alcool vides ainsi que des restes de cigarettes. Le salon a pour habitude de puer la nicotine ainsi que la sueur, voilà pourquoi j'évite cet endroit comme la peste. Mon frère veut que je l'accompagne car il sait que l'alcool palpitera dans leurs veines et Dieu seul sait ce qui peut arriver. Sa haine à mon égard est trop forte pour l'ignorer, elle n'hésitera pas sachant que la seule personne dans cette maison à me défendre est absente le temps d'une soirée.

Je me souviens encore de ses paroles, ce soir-là, maintenant ancrées dans mon esprit, qui se mettent à tourner en boucle dans mes pensées de temps à autre juste pour me faire souffrir.

" - Je regrette d'avoir écouté ton père et de t'avoir gardé durant 9 mois, 9 mois de souffrance pour une idiote comme toi ! 9 mois de gâchis pour que tu foutes la vie en l'air de tous tes proches, disparaît de ma vie une fois pour toute. Tu voulais toujours plus de ton pauvre père, et il est où maintenant ? Pas là, il est mort ! "