Délire

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« Le choix du tra- Hum… »

Misa toussa fortement en éloignant le combiné de l'escargophone de sa bouche. 

« Tu as avalé de travers ? » S'inquiéta Sabo. 

« Pas vraiment… » Arriva-t-elle à dire alors qu'une autre quinte de toux ne s'empare d'elle. 

« Je n'aime pas du tout ce que j'entends. »

« C'est juste une toux. Hum hum. » Se défendit Misa. « Je suis certaine que ce n'est rien de grave… et puis tu me connais. »

« Ce n'est pas parce que tu as un bon système immunitaire que tu es indestructible. » Rétorqua Sabo avec sérieux. 

« Je sais… mais c'est juste à cause des variations de températures. Hier il faisait moins cinq et maintenant on pourrait faire cuire un œuf sur le pont. » Rigola la jeune femme. 

« N'empêche Misa… » Sabo soupira avant de reprendre d'une voix plus forte. « Je te fais confiance, mais parles en quand même à Dilsiz si tu ne l'a toujours pas fait. »

« C'est noté ! »

La jeune femme raccrocha à Sabo avant de porter son attention à son bureau. Ce dernier faisait peine à voir ; on remarquait seulement quelques éclats de marron entre les nombreuses plumes et cartes qui jonchaient la table.

Alors qu'elle empilait les pages de son rapport, elle fut à nouveau prise d'une forte quinte de toux, si bien qu'elle en eut le vertige. 

Elle lâcha les feuilles et se rassis en reprenant sa respiration. 

Elle se sentit soudainement étouffer dans la petite pièce et décida de prendre un peu d'air frais dehors.

Cependant le pont était en ébullition. Misa c'était peut-être moqué avec Sabo, mais ces paroles n'étaient pas fausses pour autant. De puissants rayons de soleil recouvraient l'entièreté du pont et lorsqu'une brise faisait gonfler les voiles, elle était sèche et poussiéreuse comme s'ils étaient en plein désert.

Cela était si insupportable que Misa allait rebrousser chemin.
Mais alors même qu'elle se retournait elle sentit ses forces la quitter et sa vision devient flou. Elle fut prise d'un haut le cœur lorsqu'une vague légère fit tanguer le navire et s'accrocha, par reflex, à la rambarde d'une main, plaquant l'autre sur sa bouche. 

Finalement Sabo avait raison. 

Elle ne se sentait définitivement pas bien. 

Ses jambes tremblaient, et malgré la terrible chaleur qui régnait, Misa était désormais parcourue de frissons.

« Misa ?! »

Encore étourdie, la jeune femme eut du mal à reconnaître Haya. La brune la regardait avec inquiétude, trouvant le teint de Misa anormalement verdâtre. 

« Misa qu'est-ce qui t'arrives ?! »

« Haya… » Supplia Misa. « S'il te plaît aide moi… je veux… »

La brune ne donna pas le temps à Misa de poursuivre car elle plaqua ses mains sur son visage. 

« Mon Dieu, tu es brûlante. » Paniqua-t-elle en retirant ses mains. « Surtout ne t'en fais pas, je vais chercher Dilsiz ! » 

« Non Haya. Attends… » 

Cependant la jeune femme ne l'écouta pas et laissa Misa seule sur le pont. 

« Ne me laisse pas seule… » Poursuivit-elle, bien que cela était inutile. 

Misa s'agrippa un peu plus à la rambarde, mais ses jambes flageolantes lui firent malgré tout faux bon. Elle se laissa lentement tomber sur le pont s'adossant au bastingage. 

PyrophobiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant