P2 / Chapitre 13

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Margot fixait cette main brûlante posée sur sa cuisse, à moitié sur le tissu de sa robe, à moitié sur sa peau. Parfois, lorsqu'il bougeait, il pressait un peu plus fort ses doigts sur l'intérieur. Chaque fois, son estomac se serrait et son cœur s'accélérait. Avait-il conscience du pouvoir de cette main ? De la tentation qu'elle provoquait ?


- Margot, tu en reveux ? répéta Fanny en tapotant le bord du saladier avec un couteau pour attirer son attention.

- Euh, non, merci j'ai assez mangé, dit-elle en ayant l'impression d'avoir été prise en faute bien que ce qui pouvait la faire rougir se soit déroulé uniquement dans son esprit.


Quand elle regarda à nouveau sa main, elle remonta le long de son bras jusqu'à son visage, jusqu'à accrocher ses iris. Les siennes étaient déjà fixées sur elle.


- Ça va ? murmura-t-il si bas qu'elle le lu davantage sur ses lèvres.


Elle fit oui de la tête, elle ne s'était jamais sentie mieux qu'ici, ce pays, cette vie, ces moments, avec lui. Et le fait qu'ils ne se cachent plus des deux personnes les plus proches d'eux rendait tout si réel qu'elle avait l'impression que ça avait toujours dû se passer ainsi.

David se leva de table avec Fanny. Alors, Florian se pencha sur Margot pour lui parler à l'oreille.


- T'as l'air ailleurs, ça va ?

- J'ai hâte d'être ce soir, dit-elle.

- Tu veux manger où ?

- Peu importe, choisis !

- Sinon on se fait livrer chez toi et on pique-nique sur le parquet ?


Il pressa à nouveau ses doigts sur sa cuisse sans y penser. Sans se rendre compte qu'elle ressentait chaque pression jusque dans sa poitrine.


- Et si on nous voit ?

- Je ne sais pas, dit-il en regardant sa main, réalisant qu'elle avait des frissons tout autour, là où il la touchait. Est-ce que c'est grave ?

- Je ne fais pas partie de ce monde, je ne sais pas comment on doit gérer ça ? On n'est ensemble que depuis quelques jours et j'ai l'impression qu'on doit déjà prendre des décisions comme si ça faisait...

- Je sais que tout va très vite alors qu'on veut prendre notre temps. Je suis désolé.


Elle se redressa sur sa chaise pour se rapprocher de lui, posant sa main sur la sienne, marquant encore plus la pression de ses doigts sur sa chair.


- Je fais aucun reproche, mais ça ne va pas s'arrêter demain pas vrai ? Alors on peut prendre le temps qu'on veut.

- Si ça ne tient qu'à moi Margot ça ne s'arrêtera jamais, répondait-il sans oser affronter ses yeux.

- Je te choisis toi d'abord, dit-elle en embrassant sa joue. On verra pour la folle vie de Vendredi-13 plus tard, ok ?

- Alors on fait quoi ce soir ?

- On rentre chez toi après ?


Il sourit. Parce que le seul plan qu'il avait c'était de passer la soirée avec elle. Peu importe où. Alors savoir qu'elle avait les mêmes intentions le rendait heureux.

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