P3 / Chapitre 14

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L'histoire de Fanny et David s'était construite lentement. Elle avait appris à se laisser envahir par cette paix qu'il dégageait tout le temps. Même si elle entendait son cœur fou battre dans sa poitrine quand elle était dans ses bras, le sien s'apaisait. Comme deux rythmes opposés qui se répondent dans une étrange harmonie. Elle n'était plus jamais pressée de vivre quand elle n'était qu'avec lui. Chaque instant était précieux, elle voulait les savourer et qu'ils durent le plus longtemps possible. Jusqu'à souhaiter ralentir le temps, le figer et s'arrêter. Pour que rien ne change, rien ne passe, rien ne disparaisse.

Maintenant quand elle pensait à ces années passées, à sa maison qui n'était pas faite de murs mais de lui, elle pensait aussi à sa sœur. Elle qui était toujours égale, toujours reposante et réconfortante par sa simple présence. Et Florian qui ne savait pas plus s'arrêter de courir qu'elle-même... ils s'étaient trouvés pile au moment où il avait ressenti le besoin impérieux de ralentir. Pile au moment où elle avait ressenti le besoin vital de retrouver sa maison.

Si c'était le même genre d'histoire d'amour qui s'écrivait, il n'y avait vraiment rien à craindre.


...


Margot s'amusait du regard faussement déçu de Florian qui découvrait son message sur son téléphone. Alors qu'il était assis dans le canapé, en bas, en train de lire les mails de Fanny sur son ordinateur, il avait reçu une image de la part de Margot sur son portable.


- Tu fais la fierté de toute la nation, se moqua-t-elle.


Son message contenait un même qui reprenait la capture d'écran de lui à 15 ans en train de se faire caresser les cheveux par la Margot de l'époque. Sauf que la légende disait « Finalement il a trouvé la sortie de la friendzone, trop fier ! ».

Amusé et tenté, il monta la rejoindre presque en courant tandis qu'elle se redressait pour s'adosser sur leurs oreillers.


- Tu vas continuer longtemps à te moquer de moi ? demanda-t-il en s'asseyant au bord du lit, tout près d'elle.

- Oh, tu n'aimes pas ? fit-elle en caressant ses cheveux comme elle l'avait fait il y a 10 ans.

- Ne refais jamais ça, menaça-t-il en récupérant sa main.


Elle se contenta de rire en le laissant garder sa main dans la sienne.


- C'est la fête de la musique ce soir, dit-elle. On pourrait aller se promener ?

- Tu veux qu'on sorte un soir où les rues sont blindées de monde ?

- On pourrait prendre la température, voir comment ça va se passer maintenant que le « grand secret » est révélé ?

- À quoi tu t'attends ?

- À te voir disparaître sous une montagne de fans, ou nous faire encercler par une horde de gamins curieux qui nous inonderont de questions...

- Il ne va rien se passer de tout ça, ce sera sûrement comme d'habitude, c'est sur internet que tout se passe.


Florian s'allongea, la tête sur ses genoux, songeur. Il avait sûrement raison, il n'allait rien se passer de si fou. Il avait toujours été discret, sans faire se déplacer les foules. Et il n'y avait pas de raison que ça change.

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