Margot venait d'ouvrir en grand la baie vitrée qui donnait sur la terrasse à l'arrière. De là, elle voyait au loin, l'entrée du chemin où ils allaient courir au début. Ils n'y étaient plus allé depuis ce premier baiser. Depuis que tout s'était emballé et qu'ils avait délicieusement perdu le contrôle.
Elle se souvenait avoir tenté de bien réfléchir, de prendre son temps, de ne pas se précipiter. Et quelque-part elle n'avait pas l'impression d'avoir manqué à ses promesses.
Ce n'était pas de la précipitation, non, quand elle le regardait, elle n'avait que des certitudes.
Peut-être parce qu'il était si sûr de lui ? Peut-être parce qu'il n'avait aucun filtre ? Il ne cachait ni ses envies ni ses pensées.
Peut-être parce que tout ce qu'il était ne changeait rien à tout ce qu'elle était ?
Ils s'accordaient.
Même si le ciel s'assombrissait, l'air frais qui venait de la forêt lui donnait envie de sortir, de respirer à plein poumons et profiter ce cette fin d'après-midi avec lui.
- Et si on allait voir Véronique, lança Margot en se retournant vers Florian.
Le jeune homme se leva et la rejoignit à la fenêtre pour vérifier le ciel. Puis il la regarda elle et adora ce qu'il lisait dans ses yeux. Sans attendre sa réponse elle se dirigea vers l'entrée pour aller mettre ses chaussures. Avant de partir de chez elle, elle avait emporté un long gilet fin au cas où. Elle l'enfila avant de sortir et attendit son amoureux sur la terrasse.
La pluie se mit à tomber juste au moment où il la rejoignit sur la terrasse. Margot rit, le regardant se soumettre aux éléments pour s'approcher d'elle comme si rien ne pouvait l'en empêcher. Margot redécouvrit ce contraste si intense entre sa chaleur et la fraîcheur des gouttes qui tombaient sur sa peau. En se hissant sur la pointe des pieds elle put enrouler ses bras autour de son cou et trouver ses lèvres pour les presser avec passion. Florian passa ses mains derrière ses cuisses et la souleva de terre jusqu'à ce qu'elle enroule ses jambes autour de lui. Le vent se levait et ils étaient trempés jusqu'aux os, mais ils revivaient leur premier baiser avec une toute nouvelle intensité. Aucun des deux n'avait plus la moindre hésitation.
Florian la reposa sur le bord de la table et se pencha pour l'embrasser, prenant ses hanches pour les rapprocher des siennes.
Y'avait-il un message dans la beauté de cette passion contre les éléments ? Comme une capacité à se trouver, se retrouver, s'aimer malgré tout ?
Comment pouvaient-ils être si sûrs de savoir où ils allaient sans avoir le moindre plan ?
Margot respirait fort quand il descendit ses baisers dans son cou. Elle leva les yeux vers le ciel et vit les premiers éclairs de l'orage annoncé. Comme une racine incandescente qui se propageait dans le ciel sombre.
C'est ce qui ressemblait le plus à ce que chacun avait provoqué dans la vie de l'autre. Un éclat éblouissant dans leurs mondes ternes dont la lueur ne s'était plus jamais éteinte.
Florian la sentit frissonner sous ses lèvres alors qu'elle avançait tout son buste contre le sien pour se coller à lui. Il prit son visage entre ses mains, dégageant les mèches mouillées collées sur ses joues avec douceurs et remarqua qu'il avait le souffle court, comme le sien, comme s'ils respiraient mieux quand ils s'embrassaient. Elle était magnifique sous cette pluie, comme ce jour là.
- Tu as froid, tu frissonnes ? Demanda-t-il.
- J'ai pas froid, c'est toi...
Elle ses mains dans son dos, ne sachant plus si ses yeux devaient dévorer les siens ou encore fixer sa bouche avec envie. Florian se pencha à nouveau pour butiner sa peau, juste entre les deux clavicules, comme pour reconstituer cette première fois dans les bois. Il n'arrivait pas à retrouver une respiration normale, pourtant il se sentait si bien.
- Margot, murmura-t-il avant d'être interrompu par le tonnerre. Margot je...
- Je t'aime, dit-elle la première avant de se mordre la lèvre.
Florian avait l'impression de ne plus toucher terre en entendant ces mots. C'était meilleur que tout, meilleur que vivre. Il se mit à rire, retrouvant instantanément son souffle régulier, et colla son front contre le sien.
- Je t'aime tellement, répéta-t-elle en réalisant combien elle adorait lui dire.
- Je voulais te le dire le premier, il caressait à nouveau son visage.
Elle secoua la tête avant de l'embrasser. Margot l'avait dit mille fois dans sa tête, elle l'avait crié chaque fois qu'il l'avait touché dernièrement. Cette fois elle n'avait juste plus envie de le retenir. Le moment était parfait, chaque moment avec lui était toujours parfait. Elle ne remarquait même pas qu'il ne lui disait pas finalement, parce qu'elle le ressentait, elle se sentait aimée, elle ne désespérait pas de l'entendre.
Et pourtant, son cœur implosa littéralement dans sa poitrine quand il murmura à son oreille :
- Je veux t'aimer comme ça toute ma vie...
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Crush
RomanceFlorian Rodriguez, le youtubeur aux 10M d'abonnés, a vu sa carrière décoller suite au râteau qu'il s'est pris en pleine vidéo par Margot quand il avait 15 ans. 10 ans plus tard, tout lui réussi, il enchaîne les succès mais se lasse de son quotidien...