Amour prédestiné •Terminé•

Chapitre 3

Une fois que l'aîné des frères Anderson eut ouvert la porte d'entrée, ils lancèrent en parfaite synchronisation leurs poings.
Mais au lieu de toucher Chris Evans en plein visage, comme ils espéraient, leur poing furent bloqués par des poignets fermes et broyants. Juste devant la figure sévère de Chris...

- Je suis désolé de vous décevoir mais je ne vais pas me faire frapper. Enlevez donc ces airs surpris, ça rend vos visages idiots.

Après avoir froncé les sourcils avec son air sévère, Chris lança un regard étrange aux jeunes garçons.
Il s'adressa ensuite aux gardes du corps, Kyle qui était aussi son chauffeur, et Gabin.

- C'est bon, vous pouvez les lâcher maintenant.

Les deux hommes s'exécutèrent. Chris passa devant les frères Anderson et entra au salon.
Il observa furtivement l'endroit et ses yeux bruns finirent par se poser sur Philip.
Il certes inquiet pour les conséquences du geste déplacé et imprudent de ses fils mais il était aussi sur ses gardes, méfiant.

John et Chris rentrèrent au salon pour se poster près du canapé et sur la table.

- Et bien alors, bonsoir ? fit Chris.
- Bonsoir, répondit Philip.

Chris était intimidant.

- Je suppose que tu sais pourquoi je suis là, hein ?
- Oui...bien entendu, mais c'est que... Bella...
- N'en dis pas plus. Puisque je ne vois ma fiancée nulle part ici, j'en conclus que vous ne vous êtes pas bien occupés d'elle. Je me trompe ?
- Ce n'est pas ça...
- Ah ? Et où se trouve t-elle actuellement ? Hum ?

Le silence s'installa.
Personne ne pouvait répondre à cette question à part le jeune PDG lui même.

- Tu sais, je ne suis pas venu pour voir ma fiancée. Je suis là simplement pour te donner un conseil en tant que beau fils, je suis sûr que tu vas m'écouter.

La méfiance de Philip s'agrandit. Il regarda son "beau fils" s'avancer vers lui.

- Je vous conseille de ramener ma fiancée ici dans trois jours. Si cela trouve que vous ne l'avez pas retrouvée, je vous laisse deviner ce qui va vous arriver, à toi et tes fils. Tu sais de quoi je serai capable pour ça. Vous ne voulez pas m'énerver, j'en suis sûr, papa.

Philip avala sa salive. Il était frustré de ne pas pouvoir réagir à la menace de Chris.
Ce dernier retira sa main de sa poche et la passa dans ses cheveux. Il continua froidement :

- Alors je suppose que ces trois jours sont entièrement suffisants. Pas vrai ? Pas vrai papa ?
- Oui, bien sûr, répondit Philip.
- Bien ! Le mariage se fera dans un délai bref, je vous informerai de la date. Vous avez tout intérêt à la retrouver à temps. Ce serait vraiment dommage que cette famille si soudée soit frappée par un quelconque malheur.

John et Mike ne réagirent pas. Ils n'en revenaient pas de l'étendue d'insolence dont le jeune homme faisait preuve.
Il les menaçait sans craintes jusque dans leur demeure ?
C'était le diable en personne, d'une froideur vraiment impitoyable.

- Ne me regardes pas comme ça, papa. Je vais croire que je suis injuste envers toi, sinon. Je n'ai pas de cornes sur la tête, quand même. Je suis plutôt très patient envers toi. Alors essaies de ne pas provoquer ma colère...

Un sourire étira ses lèvres deux secondes.
Mais c'était un sourire tout sauf rassurant.
Il remit sa main dans sa poche.

- Je vais partir maintenant, c'était un plaisir d'échanger avec toi. Je vais trouver la sortie, je connais très bien cette maison, pas la peine de m'accompagner. Et j'espère que mon conseil vous a aidé. Au revoir, papa.
- Au revoir Chris, répondit Philip.

Chris se dirigea vers la porte. Mais il se retourna pour fixer des yeux perçants sur Mike et John.

- Quant à vous, j'espère bien que vous n'aurez plus la tentation de lever vos mains sur moi.

Il sortit, ses gardes du corps à la porte le suivirent.
Dehors, il faisait toujours autant froid que la veille.

- Kyle, tu viens avec moi. C'est Gabin qui va veiller aujourd'hui, ordonna Chris.
- Bien monsieur ! répondirent les deux hommes.

Une seconde voiture était garée derrière la première.
Kyle ouvrit la portière pour son patron et s'installa au volant.

Gabin monta dans l'autre voiture et ils partirent.
Chris soupira et saisit son iPad à côté de lui sur la banquette, il avait toujours deux dossiers à traiter.

Gabin était passé par un restaurant pour acheter de la nourriture et à boire pour Bella, suivant l'ordre que lui avait donné son patron.

Quand il arriva, il amena la nourriture à Bella et resta auprès d'elle, comme l'avait fait Kyle la veille.

***

Chez les Anderson, quand Chris partit, Philip soupira.

John était enragé, Mike furieux.
Mais... ils ne pouvaient pas vraiment le montrer après avoir réalisé plus tôt que Chris était cet homme, celui intouchable mais impitoyable.

- C'est cet imbécile celui qui est fiancé à ma sœur ? siffla Mike. Quel connard !
- Oui... souffla Philip avec lassitude. C'est bien lui, Chris Evans.
- Il se prend pour qui au juste ? s'énerva davantage John. Je jure que la prochaine fois que je le croise il ne va pas s'en tirer comme ça !

Il se leva et se servit de l'eau.

- D'ailleurs les enfants, pourquoi vous ne l'avez pas attaqué une nouvelle fois ? demanda soudain le père.
- Hein ? Pourquoi ? Tu voulais donc qu'on le frappe ? s'étonna Mike.
- Mais non !
- C'est parcequ'il t'a menacé, papa. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé il y a vingt ans entre les parents de Chris Evans et vous, mais tu sembles ne pas pouvoir aller à l'encontre de ses désirs. Voilà pourquoi nous avons laissé cet enfoiré faire ce qu'il veut, répondit honnêtement John.
- Et il semblerait qu'il ait le pouvoir de faire du mal à notre famille. Et l'accord que vous avez passé il y a vingt ans te rends impuissant. Tu le crains pour ça n'est ce pas ? ajouta Mike.

Philip resta silencieux puis sourit.

- Merci les enfants, je ne m'attendais pas à ce que vous compreniez.
- Ah, c'est bon ! Je vais me coucher d'ailleurs, cet individu égocentrique m'a assez énervé pour le restant de ma vie.

Mike allait partir quand il s'arrêta.

- Vous avez aussi eut l'impression que ce connard sait où se trouve Bella ?
- Bien sûr. Mais ça ne nous dit pas si elle est en sécurité ou non.

Mike entra finalement dans sa chambre.

Personne n'avait vraiment l'esprit tranquille mais ils partirent tous se coucher.

Il semblerait que les problèmes ne faisaient que commencer.