Chapitre 3 : Verde

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Je voulais juste expliquer rapidement par rapport à la taille des chapitres, je sais qu'ils ne sont pas très longs mais personnellement je préfère quand ils sont comme ça, la lecture est moins lourde. J'espère que ça vous dérangera pas.
Je papote pas plus je vous laisse.💗

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Je détourne le regard sans même essayer ni même avoir cherché à en voir davantage, complètement gêné par le fait qu'il ait remarqué que je le fixais

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Je détourne le regard sans même essayer ni même avoir cherché à en voir davantage, complètement gêné par le fait qu'il ait remarqué que je le fixais. Cependant, la véritable raison pour laquelle j'ai rapidement détourné les yeux, c'était la sensation de chaire de poule qui m'a saisie dans le dos. Son regard... Il était d'une froideur telle que cela en devenait presque effrayant. Ses iris verts ne font qu'accentuer cette froideur glaçante.

Quelque chose en lui suscitait en moi un sentiment de méfiance, mais de quoi ? Après tout, c'est un élève comme moi. Déconcerté, je me retourne en direction de Lisa, mais elle semblait être concentrée à observer, ou plutôt dévisager, le groupe. Elle n'a sûrement pas dû remarquer la présence du garçon au milieu.

Je décide alors de me tourner de nouveau vers lui, convaincu qu'il ne prêtait plus aucune attention à moi, à cause des rires incessants, ou plutôt les cris, lancés par Kelly. J'entrevois brièvement son visage à travers une petite ouverture. Les filles semblent plutôt l'ennuyer. Je n'ai pas pu l'observer plus minutieusement, mais sa peau d'une pâleur surprenante ressortait particulièrement.

Je finis par détourner le regard pour me concentrer sur le reste de la classe lorsqu'une professeure s'approche de nous et prit la parole :

_ Bonjour la compagnie, je vous prierais de faire moins de bruit, la classe ressemble à un zoo et je pèse mes mots ! 

Tout le monde se tait rapidement.

_ Bien, je suis votre professeur principal, Monsieur Smith. C'est donc avec moi que vous allez terminer votre année de terminale. Notez dès ce matin que je ne vous lâcherai pas d'une semelle. Cette année est très importante et marquera votre transition vers la vie d'adulte, nous dit-il avec un visage grave. Il marque une pause, balayant la classe du regard, puis brise le silence en nous indiquant que dès la restitution des emplois du temps, les cours commenceront.

_ Sérieux, on vient à peine d'arriver et on travaille déjà. Ça commence bien, chuchote Lisa, ce qui me fait légèrement sourire.

_ Mesdemoiselles ! 

Elle lui lance un regard ennuyé avant de s'excuser. Dès que le professeur se retourne et entame son monologue, elle se tourne vers moi en soufflant avec un air blasé. 

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Arrivé au cours suivant, séparé de Lisa car nous n'avions pas ce cours en commun, je me dirigeai vers un bureau en posant mon sac sur la place à côté de moi. Ce n'est pas que cela me dérange si quelqu'un s'assoit avec moi, mais je faisais toujours ça pour ne pas avoir l'air "seule" du au fait que personne ne voulait jamais s'asseoir à côté de moi.

_ La place est réservée ?

Je fus prise de court lorsque je réalisai que c'était personne d'autre que Laura. J'enlève mon sac en même temps pour lui laisser la place, et elle s'assoit en me lançant un regard amical.

_ Enfin, ça te dérange pas ? me dit-elle gênée en déballant ses affaires.

_ Non ! Bien sûr que non, répondis-je.

Alors, elle voulait s'asseoir à côté de moi ? Je ne comprenais pas les motivations qui la poussaient à le faire, mais en balayant la classe du regard, je remarquai Kelly et lily en train de discuter. Ah, je vois maintenant. Elles l'ont écartée sans scrupules.

Je commençais à ressentir de la compassion pour Laura, malgré ce qu'elle m'avait fait subir.

_ Bonjour chers élèves, votre professeur principal vous a sûrement déjà parlé de l'importance de cette année, que votre avenir en dépend, blablabla. Je ne suis pas ici pour ça, vous êtes grands et vos résultats ne dépendent que de vous. Mettez-vous ça bien dans la tête. Enfin, nous allons commencer le cours, mais avant cela, un par un, vous allez vous lever et dire votre prénom pour que je puisse les mémoriser pour le reste de l'année.

_ Eh, ça va ? Tu as l'air toute pâle, me chuchota Laura.

Je hochai la tête, mais au fond de moi, c'était la seconde guerre mondiale. Je paniquais à l'idée de passer devant tout le monde et de sentir leurs regards se poser sur moi !

Les élèves se présentaient petit à petit. Certains bafouillaient, d'autres semblaient ennuyés, et certains ricanaient lorsqu'ils croisaient le regard de leurs amis. Plus mon tour s'approchait, plus je sentais le désastre se rapprocher à grandes enjambées.

« Mademoiselle ? »

Mince, je n'avais pas du tout suivi. C'était à mon tour. Je me levai rapidement de ma chaise, la faisant tomber bruyamment derrière moi. Je sursautai sans pour autant crier, puis me retournai rapidement vers ma chaise pour la relever, morte de honte. J'évitai les regards de mes camarades de classe, j'entendais certains ricaner en essayant d'être discrets. Malheureusement pour eux, ou pour moi, ils ne l'étaient pas du tout.

Je finis par annoncer mon prénom rapidement, puis me rassieds. Super, vraiment, c'est super. En une présentation de cinq secondes, j'ai réussi à me ridiculiser. Non vraiment, je me surprenais.

Les prénoms défilaient, mais la scène ne faisait que tourner en boucle dans ma tête. Je n'y prêtais donc pas attention.

Le cours repris et dès la sonnerie, je sors de cette classe la tête baissée, trop honteuse. Les cours suivants se déroulèrent normalement, mais je ne cessais de penser à Laura. Je sentais qu'elle éprouvait des remords par rapport au passé, et sincèrement, j'aurais voulu lui pardonner, mais j'en étais incapable.

Je revoyais toujours leurs coups, leurs cris, leurs insultes quand je fermais les yeux.

Je n'arrivais pas à guérir de ces blessures, car ils avaient pris mon passé et l'avaient complètement déchiré. Mais aujourd'hui, oui, aujourd'hui, qu'en est-il de mon présent ? Il n'était rien d'autre que les conséquences de leurs actes. Et j'avais encore plus peur que ce soit également le cas pour mon futur. J'avais peur de ne jamais pouvoir m'en sortir. J'avais l'impression de ramer au milieu de l'océan, malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à avancer.

Alors, rien que pour ça, je ne lui accorderais aucun pardon, car elle ne ressentait que des remords envers moi. Mais moi, la seule chose que je ressentais réellement, c'était de la haine envers ces cicatrices qu'ils m'ont laissées et qui ne me quitteront jamais.

CATALEYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant