Tête la première

Chapitre 8 : Mélanie

Je me réveille sans savoir l'heure, j'ai dormi avec les vêtements de la veille. J'ai mal partout. Je me lève péniblement et vais voir l'heure 7h35 . Merde je suis en retard !!! Il faut vraiment que je me dépêche. Je replie la couverture. Et pars direction ma chambre pour aller prendre une douche. Je heurte violemment Laura. Je la rattrape avant qu'elle ne tombe. Elle semble très perturbée et intimidée, probablement par rapport à ce qu'il s'est passé hier soir. Je lui fais un sourire.

— Je suis hyper à la bourre, tu peux aller faire le café s'il te plaît ?
— J'y vais.

Elle repart sans rien ajouter de plus. Je saute dans la douche et me dépêche comme je peux malgré mes longs cheveux qu'il faut que je lave. Je ressors et attrape un jean et un débardeur. C'est pas le jour pour que je m'habille chic. Je me dirige rapidement à la cuisine. 7h50, je vais peut être réussir à ne pas être trop en retard. Laura me tend une tasse remplie de café pile à la bonne température. Je coupe du pain et me fais une tartine quand quelqu'un sonne à la porte.

— Je vais ouvrir, tu es déjà en retard me dit Laura en se levant.

Elle discute quelques minutes avant de revenir vers moi.

— Il insiste pour te parler, il dit s'appeler Théo Fertal.
— Oh merde ! Je m'en occupe.

Je m'avance à mon tour vers la porte.

— Comment tu as passé le portail ?
— Moi aussi, je suis content de te voir. Je te rappelle que tes gardes me connaissent.
— Pourquoi tu es là ? Demandais-je assez agressive.
— On doit parler.
— Parler de quoi, du fait que tu es sorti avec moi quelques temps juste pour la notoriété ? Je crois qu'on a plus rien à se dire justement.
— Arrête d'en faire tout un plat Mélanie ! Et puis c'est qui cette « femme » ?

Il désigne Laura qu'il aperçoit dans le couloir derrière moi. Sans m'en rendre compte, je lui sors le plus gros mensonge de mon existence.

— C'est ma compagne.
— Ta compagne ?
— Oui ma petite amie.

Je me retourne vers Laura, sachant qu'elle n'a aucune idée de ce qu'il se trame. Elle me rejoint en voyant que j'ai besoin de son aide pour expédier Théo.

— Tu peux ramener Théo au portail s'il te plaît ? Demandais-je à Laura pour m'assurer qu'il ne m'énerve pas plus que je ne l'étais déjà.
— D'accord.
— Merci, chérie ajoutais je pour que Théo croie à ce stratagème.

Laura me regarde bizarrement, mais raccompagne Théo au portail. Je retourne à la cuisine pour finir en vitesse mon petit-déjeuner et prendre mes affaires. Laura rentre dans la maison à ce moment-là. Elle me regarde l'air ahurie.

— On pourrait parler de ... ce qu'il s'est passé hier et puis ce matin ? Me demande t elle
— Je suis super pressée, mais je te promets qu'on en parlera.

Et je m'enfuis sans rien dire de plus. À vrai dire, je ne sais pas trop quoi lui dire. Hier soir, je n'aurais jamais dû faire ça et puis ce matin, je ne sais pas pourquoi je me suis sentie obligée de mentir à Théo. J'arrive au bureau et mon manager me saute dessus.

— Depuis quand tu t'habilles comme ça ?
— Ca m'arrive, tu sais répondis je un peu vexé de sa remarque. Je vais au studio pour enregistrer.
— C'est super ma...

Je pars avant qu'il ne finisse sa phrase et me rend au studio. Plutôt vide le matin. J'entre dans la salle et comme à mon habitude, je m'imprègne de l'ambiance. Le studio est entièrement en bois et avec uniquement 2 micros et 2 tabourets au centre de la pièce. Au fond de la salle, se trouvent les amplis et le piano tandis que dans le local juste à côté sont rangés quelques instruments. Je réfléchis pour me remémorer ce que je me suis imaginé pour ma chanson. Je prends la guitare, la branche à l'amplificateur et me met devant le micro. J'ai jamais aimé travailler avec les techniciens et les ingénieurs alors je me charge des réglages et commence à enregistrer la partie instrumentale. Une fois terminée, j'enregistre ma voix. Je dois faire plusieurs essais tellement l'émotion m'empêche de chanter. Cette chanson est tellement importante, elle représente un nouveau tournant dans ma vie et je tiens à ce qu'elle soit parfaite. En début de soirée, j'ai enfin réussi à tout arranger et à obtenir le résultat que je veux. Je retourne dans le bureau de mon manageur et dépose la clé USB sur son bureau sans rien ajouter puisqu'il est au téléphone. Il revient quelques minutes plus tard avec la chanson.

— Tu l'as écouté ? Demandais-je.
— Oui.
— Et ?
— Tu te rends bien compte que c'est très différent de ce que tu as toujours écrit et qu'il est possible que tes fans n'apprécient pas.
— Je le sais bien, est ce que c'est mal pour une fois d'écrire une chanson à cœur ouvert ?
— Non, cette chanson est vraiment magnifique. J'espère juste que ton public saura l'apprécier à sa juste valeur.
— J'espère aussi.

Il repart sans rien ajouter, me laissant seule face à mes doutes.