Chapitre 15 : Laura

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La soirée d'hier soir ne s'est pas du tout passée comme je me l'étais imaginée. Mélanie m'a montré une facette d'elle que je ne connaissais pas. Elle m'a embrassée. Mon dieu, ce baiser ! Il était lent, presque chaste, mais tellement chargé d'émotion que rien que d'y penser, mon cœur s'emballe. Quand je suis allée parler à Thomas, il m'a donné sa bénédiction. Je me sens tellement coupable de lui mentir... Je sors de mon lit et grimace en enlevant mon bandage. Mélanie prend sa journée et me demande de me reposer. Je vais acheter tous les produits pour me soigner le plus rapidement possible. Je passe toute la journée à airer dans l'appartement sans réel but. Depuis que je travaille pour Mel, je ne sais plus quoi faire, ni comment m'occuper. Toute la journée, je n'ai qu'une hâte, retourner au travail demain. Je me lève de très bonne humeur, je n'ai plus autant mal à la main. J'arrive chez les Tolga à 7h45 comme à mon habitude. Je suis surprise de voir les enfants levés et devant la télévision.

— Pourquoi vous êtes levés aussi tôt mes chéris ? Leurs demandais-je.
— Maman nous a demandé d'éviter de trop t'occuper de nous à cause de ta main. Tu as fait quoi ? demande Léa.
— Assez longue histoire dis je en repensant à la soirée. Mais ca va mieux. Votre maman n'est pas réveillée ?
— Si si, elle doit être dans sa chambre, je pense.
— D'accord.

Je prépare du café en sachant que c'est que Mel va faire en premier en entrant dans la cuisine. Je sors les céréales aux enfants et m'occupe d'eux bien qu'ils soient débrouillards. Mel nous rejoint dans la cuisine quelques minutes plus tard, avec une chemise blanche ajustée et un tailleur rouge très chic. Elle me sourit en s'approchant.

— Ca va mieux ta main ?
— Euh, ouais, je n'ai presque plus mal dis je en lui montrant ma main.
— Tant mieux.

Elle se penche vers moi et me chuchote un "encore désolé" à l'oreille.

— Je vais emmener les enfants à la garderie comme ça tu as encore une grande partie de ta journée, je vais aller chercher les enfants ce soir, mais j'aimerais bien que tu sois là.
— Pas de souci je serai là à 17h. Bonne journée !

La maison se vide et le silence prend place. Mais comme je n'aime pas trop le silence, j'allume l'enceinte et mais ma musique en bruit de fond et me détend toute la matinée. À midi, je décide d'aller manger un bout à un de mes restaurants préféré. Je m'assieds à la table en terrasse et commence à manger quand j'entends une voix masculine m'interpeller.

— Salut me dit-il.

Je relève la tête et reconnais Thomas.

— Oh salut, tu n'es pas au boulot ?
— Pause déjeuner, comme toi, je suppose.
— C'est ça.

Il s'assied à côté de mon tandis que l'on mange en silence. Ni lui ni moi ne décrochons un seul mot.

— Je ne me suis pas excusé l'autre jour. Je ne voulais pas faire.. l'ex possessif. Tu mérites d'être heureuse p'tite tête me dit il en me frappant gentiment le bras.

À l'entente de mon vieux surnom, je lâche un grand sourire. On termine le repas et je vais faire quelques courses pour remplir mon frigo. À 16h30, je suis de retour chez Mel. Il pleut des cordes, c'est un vrai déluge. Les enfants et Mélanie arrivent peu de temps après, trempés de la tête aux pieds. Mel est tellement mouillé que son maquillage laisse des traînées noires sur ses joues, son chemisier blanc est devenu transparent. J'observe avec insistance sa musculature avant de détourner le regard en rougissant.

— Allez-vous changer pour pas attraper froid et donnez-moi vos vêtements, je vais les mettre à la machine dis-je à l'intention de Léa et Hugo.

Ils s'en vont dans leurs chambres respectives.

— Et moi, tu ne vas pas t'occuper de moi ? Me demande Mélanie en rigolant.
— Je crois que tu es assez grande pour le faire toi-même rigolais je en me dirigeant vers la buanderie.

Je l'entends rire derrière moi, mais ne me retourne pas. Les enfants me tendent les habits trempés que je mets dans la machine. J'ouvre le bouchon de la lessive et commence à en verser dans le tonneau. Mel arrive et me tend à son tour ses vêtements.

— Mets ca pour moi dedans s'il te plaît.

Je prends ses vêtements et remarque qu'elle est en sous-vêtements. Je reste bloquée sur ses abdos un instant, oubliant ce que j'étais en train de faire. Je referme la bouteille de lessive et démarre la machine. Je décide de revenir 10 min plus tard pour être sûr que j'ai bien actionné le bon programme. Je passe voir les enfants pour leur proposer un chocolat chaud. Je retourne à la buanderie. À peine ai-je ouvert la porte que je me fais attaquer par de la mousse. La machine à laver est littéralement en train de cracher de la mousse dans toute la pièce. Probablement à cause de la quantité de lessive que j'ai versée dans le tonneau pendant que Mel me distrayait... Je tente d'arrêter la machine tant bien que mal, mais me résigner à appeler Mel après plusieurs minutes de tentatives.

— Euh Mel, j'ai un léger problème criais je.

Elle arrive rapidement et explose de rire quand elle voit le problème.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ?
— Je sais pas on dirait que ta machine est possédée !

Elle essaie d'arrêter la machine en appuyant sur tous les boutons. La mousse continue à s'accumuler sur le sol pour atteindre le niveau de nos genoux. Finalement, elle me demande de me pousser pour couper l'arrivée d'eau derrière moi. Malheureusement, je glisse et me cogne la tête contre le coin du sèche-linge. Mel s'assied hilare à mes côtés.

— C'est pas drôle ! Dis-je en lui lançant de la mousse.
— Si ca l'est !

Elle me regarde et fronce les sourcils.

— Eh, mais tu saignes !

Je porte la main à mon crâne pour voir si je saigne beaucoup.

— Oh, c'est rien t'inquiète.
— Si, faut de soigner, j'ai pas envie qu'on nous voit ensemble si tu es blessée de partout. Tu n'imagines pas la mauvaise presse qu'on me ferrait.

Quand on arrive dans la cuisine, on croise Léa qui est prête pour boire son chocolat chaud.

— On va le boire ce chocolat chaud ? Dit Léa.
— Reviens dans 5 minutes chérie dit Mélanie.

Je m'assieds sur le canapé tandis que Mel inhibe un coton de désinfectant avant de l'appliquer sur le haut de mon crâne.

— Tu ne m'avais pas dit que tu étais chanteuse et pas infirmière ? Ricanais-je.
— Déjà, je t'ai jamais dit que j'étais chanteuse et puis je ne suis pas infirmière, mais avec 2 enfants, tu apprends vite à soigner rigole-t-elle.

Elle va jeter le coton à la poubelle et revient s'asseoir à côté de moi.

— Ce devrait aller, ça ne saigne plus. Tu risques d'avoir un bleu d'ici quelques jours.
— C'est ma blessure de guerre dis-je.
— C'est sûr que se blesser avec le coin d'un sèche-linge fallait le faire.

Je lui frappe affectueusement le bras. Le silence s'installe un instant avant qu'elle ne lève son bras et désigne sa joue.

— Tu m'as pas dit merci, je crois sourie Mélanie.
— Je vais pas te remercier pour avoir une buanderie possédée ! Pourquoi tu me désignes ta joue en plus ?
— Un bisou et on est quitte me dit-elle.
— Vraiment ?
— Oui.

Je m'approche de sa joue et sors ma langue pour lui lécher la joue.

— Ah, t'es dégoutante !

Elle se penche vers moi pour essayer d'essuyer ma bave sur mon T-shirt. Je me débats et on tombe à la renverse sur le canapé, Mel au-dessus de moi. Elle me regarde intensément et se rapproche un sourire en coin. Léa décide de faire son entrée à ce moment. Je pousse Mel brusquement, qui tombe du canapé.

— Laura ! Je me vengerais me dit-elle en se relevant.
— Viens on va faire ton chocolat chaud, appelle ton frère dis-je a Léa.

On se réinstalle sur le canapé avec les enfants et nos chocolats chauds. Une fois terminés, ils retournent dans leur chambre tandis que je vais dans la salle de musique. Je commence à jouer un morceau et quelques paroles me viennent. Mel entre et m'observe. Je m'arrête aussitôt, intimidée par sa présence.

— Continue, c'est superbe ! Me dit-elle.

Je reprends, Mel me rejoint avec sa guitare. On joue plusieurs minutes ensemble comme si c'était une évidence.

— Ça ferait une superbe chanson. Tu n'as jamais pensé à écrire et chanter ?
— Non, je suis bien trop timide.
— Ça te dirait qu'on finisse ta chanson et qu'on la fasse en duo ? Demande Mélanie.
— Elle serait mieux si tu la chantais toute seule.
— Je n'en suis pas si sure.

On a écrire les paroles et avant le repas du soir, une nouvelle chanson voit le jour. Je range nos affaires et vais à la cuisine.

— Le mariage est à 16h demain. On se retrouve ici à 15h, c'est ok ?
— Parfait.
— A plus.

Je rentre chez moi et me fais un repas de chef. Le lendemain, je suis super nerveuse parce que je vais assister à un mariage et rencontrer la meilleure amie de Mélanie. Je commence à me préparer en début d'après-midi. Je prends ma douche et me mets divers produits sur la peau. Je me lisse les cheveux que j'attache en un joli chignon et laisse quelques mèches retomber autour de mon visage. J'enfile une jolie robe vert sapin à manches longues en dentelle et mets des talons aiguilles. Je me parfume, prends mon petit sac à main et me rends chez les Tolga. Je suis super nerveuse quand j'entre dans le salon. Mon regard se pose sur Mélanie. J'ai le souffle coupé. Elle porte une robe moulante noir avec un décolleté, un super collier en or probablement et de très jolies boucles d'oreilles, ses cheveux sont lissés. Elle se retourne et me lance un sourire éclatant en me voyant.

— Tu es superbe me dit-elle.
— Tu n'es pas mal non plus dis-je avec un sourire en coin soudainement vraiment contente d'être là.




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