Chapitre 17 : Orthanc

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Au bout de quatre heures de chevauchée de plus en plus pénible, vous arrivez aux Gués, mais aucune eau, ou presque, ne coule dans le lit de la rivière.

Eomer : Quel mal afflige donc la rivière ? On ne compte plus les belles choses que Saruman a détruites ; aurait-il même engloutit les sources de l'Isen ?

Gandalf : Il semblerai que oui.

Théoden : Doit-on forcément passer là où tant des nôtres sont tombés ?

Gandalf : C'est ici notre route, allons !

Vous traversez le Gué, et vous tombez sur un énorme tertre surmonté de lances pointant vers le ciel.

Gandalf : Ici gisent les Hommes de la Marche.

Eomer : Qu'ils dorment en paix ! Et puisse leur tertre se dresser encore longtemps en leur mémoire !

Sur ce, vous quittez le sinistre gué, et vous reprenez votre longue chevauchée sur une route large et dure, partant droit vers l'Isengard.

Il est plus de minuit quand vous vous arrêtez pour vous reposer, et à la lumière de la Lune, vous distinguez les pieds des Montagnes de Brumes. Plus loin, dans le val d'Isengard, des fumées noires s'échappent en tourbillonnant.

Aragorn : Que pensez vous de cela, Gandalf ?

Gandalf : Nous saurons demain ce qu'il fabrique, mais pour le moment, reposons nous autant que possible.

Tu descends de ta monture, et tu rejoint Gimli et Legolas pour les aider ; le nain ne pouvant descendre seul à cause de sa petite taille, et l'elfe à cause de sa blessure. Étrangement, le nain est beaucoup plus difficile à mouvoir que l'elfe, qui te paraît beaucoup trop léger pour sa taille.

Vous vous installez en cercle pour dormir -tu es à côté de Legolas-, et tu t'assoupis aussitôt. Dans ton sommeil, une vague de froid te fais frissonner, mais tu es aussitôt enveloppée d'un nuage chaud très agréable.

À ton réveil, Legolas est beaucoup plus proche de toi, et tu remarques une cape épaisse sur toi qui n'était pas là avant. Tu te demande pourquoi il est aussi attentionné avec toi, alors que tu n'es même pas une vrai elfe...

Vous repartez à l'aube, et quand le jour se lève, le ciel reste gris, et un épais brouillard tombe. Tu regrettes d'avoir rendu la cape au prince avant de partir.

Vous continuez votre chemin, et le paysage change au fur et à mesure que vous vous rapprochez de la demeure de Saruman : l'herbe est à présent jaunie, privée de l'eau de l'Isen, et il ne reste pour seule végétation que des broussailles épineuses et des souches calcinées. Il ne reste plus aucun arbre, seuls leurs vestiges témoignent de la forêt qui se dressait là avant.

Toi (pensées) : Je comprends maintenant, contre qui et pourquoi les Ents sont en colère...

Puis, la route de terre tassée et de gravillons devient plus large, et pavée, et aucun brin d'herbe n'y pousse. Alors tu devines que la porte d'Isengard ne doit plus être bien loin.

Étrangement, il fait de plus en plus chaud au fur et à mesure que vous vous approchez, et le brouillard se dissipe. Tu aperçois alors à une centaine de mètres un mur gigantesque, percé d'une entrée en forme de tunnel qui a été éventrée, dont les portes de fer ont été jetées bas.

Tous sauf le magicien hésitent à avancer, mais ce dernier vous fait signe d'avancer. Vous passez alors l'entrée, et le spectacle qui s'étale sous vos yeux vous cloue sur place.

La grande et épaisse muraille de pierre en forme d'anneau se dresse dans la prolongation des montagnes environnantes, et est percée d'une seule entrée par laquelle vous venez de passer. Les murailles sont creusées de centaines de galeries, de maisons, de salles, afin que des milliers d'esclaves puissent y habiter. Dans la citadelle se trouve une grande plaine circulaire et grisâtre, sillonnée de chemins pavés, et trouée de profond puits d'où s'échappent des fumées nauséabondes. Dedans, tu aperçois des rouages de fer à l'arrêt. Tous les chemins se rejoignent aux centre du val, là où se dresse une gigantesque tour, surmontée d'une sorte de couronne à l'air pointu et coupant. Sauf que tout cela est sous un bon mètre d'eau, et que tout paraît en ruine et désert.

Le roi avance le premier pour mieux embrasser du regard l'ensemble des dégâts.

Théoden : Gandalf, qui a pu dévaster cet endroit aussi violemment ?

Mais soudain, il arrête sa monture et un air de profonde surprise se dessine sur son visage. Tu regardes dans la direction suspecte, et tu vois à une dizaine de mètres deux petites silhouettes allongées en hauteur sur une grosse pierre fendue. L'une semble assoupie, et l'autre fume une pipe, laissant échapper une fumée bleue myrtille. Puis, elle semble remarquer votre présence, se lève et déclare haut et fort, dans une voix joyeuse que tu reconnais aussitôt :

Merry : Bienvenue, Messires et Madame, à Isengard ! Nous sommes les gardiens des portes. Meriadoc, fils de Saradoc, est mon nom, et mon compagnon, qui, hélas ! est accablé de fatigue...

Tu souris en le voyant donner à Pippin un coup de pied qui se voulais discret :

Merry : ...est Peregrin, fils de Paladin, de la Maison des Touc. Saruman est chez lui, mais pour l'heure, il est enfermé avec un dénommé Langue de Serpent, sans quoi, il n'aurait pas manqué d'accueillir de si honorables hôtes !

Gandalf (riant) : Pour sûr ! Mais est-ce Saruman qui vous a demander du surveiller l'entrée, en échange du manger et du boire ?

Merry : Non, mon cher monsieur, nos ordres nous viennent de Sylvebarbe, qui se charge d'administrer Isengard à sa place. Il m'a demandé d'accueillir le Seigneur du Rohan avec des mots appropriés. J'ai fais de mon mieux.

Gimli, incapable de se contenir plus longtemps, s'écrie :

Gimli : Et vos compagnons ? Misérables déserteurs, coquins aux pieds laineux et à la tête crépue ! Vous nous avez menés dans une belle chasse ! Et tout ça pour qu'on vous retrouve à ripailler, et à fumer ! Où avez vous pris cette herbe ! Pic et pioche ! La rage et la joie me tiraillent à tel point que c'est un miracle si je n'explose pas !

Legolas : Vous avez parlé pour moi !

Pippin ouvre un œil et déclare :

Gimli : Il n'y a qu'une chose que vous n'avez pas trouvé dans votre chasse, et c'est un minimum d'intelligence ! Si vous ouvriez mieux les yeux, vous verriez que nous nous sommes posés là en tant que vainqueurs d'une grande bataille, et que nous nous contentons de commodités bien méritées !

Gimli : Peuh ! Vous ne me ferez pas croire une telle chose !

Legolas x reader La dernière quête (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant