Partie I : LANAYA

2K 63 5
                                    

Lorsque j'étais plus jeune, mon cœur était rempli d'amour. J'étais une enfant heureuse et toujours de bonne humeur, de nature très joyeuse. Puis, il y a eu le drame. Ce drame qui a complètement chamboulé mon existence en une fraction de seconde. La perte a été si violente que je ne pense jamais pouvoir oublier cet instant. Le matin du 25 décembre, ma famille et moi avons quitté notre domicile pour aller prendre notre petit-déjeuner de Noël chez Denise, comme cela se faisait chaque année. C'était notre petit rituel, mais, cette matinée, nous n'arriverons jamais à destination. Je me souviens encore distinctement de la voix de ma mère, terrifiée, criez le nom de mon père, mais c'était déjà trop tard. Avant que la voiture qui se trouvait en face de nous ne quitte sa voie pour nous percuter de plein fouet. Ma mère a juste eu le temps de se retourner pour croiser mon regard et de me murmurer une dernière phrase : « Ferme les yeux ma chérie, tout va bien aller. » Après ces paroles, ce fut le noir complet. Mes parents sont décédés sur le coup, contrairement à moi qui avais survécu. Pour les médecins, c'était un véritable miracle.

Du haut de mes six ans, c'était tout sauf un miracle, je venais de perdre mes parents, les personnes que j'aimais le plus au monde venaient de disparaître à tout jamais. Je me suis souvent demandé pourquoi, pourquoi je n'avais pas perdu la vie ce jour-là, tout comme eux. Si j'avais su tout ce que celle-ci allait me réserver, j'aurais nettement préféré être morte à ce moment-là. Je n'ai même pas eu le temps de faire mon deuil de cette perte que je devais, déjà, recommencer à vivre. C'est même quelques jours à peine après l'accident que j'ai fait, au tribunal, la connaissance de ma famille paternelle et maternelle. Ce jour-là, c'était la toute première fois que je les rencontrais. Mes parents ne tenaient pas de très bonnes relations avec leur famille respective. À ce moment précis, j'ignorais toujours pourquoi, mais j'aurais la réponse à mon interrogation que plus tard. Que ce soit du côté de la famille de ma mère ou de celle de mon père, personne ne voulait de moi. Ils ne se gênaient pas pour me le faire comprendre, j'étais l'enfant de la famille qui n'était pas désiré. Pour la petite fille de six ans que j'étais, la réalité fut difficile. Ma tante paternelle s'est portée volontaire pour me prendre sous sa tutelle. Au fond de moi, cette décision me réconfortait, elle ressemblait tellement à mon père, elle avait le même sourire rassurant.

Quand le juge a accepté de me laisser vivre avec elle, j'étais soulagée et heureuse de ne pas devoir aller en orphelinat. Si j'avais su ce que cette sorcière aller me réserver, j'aurais préféré y aller. Moi qui croyais qu'elle m'avait prise sous sa tutelle par gentillesse, je me suis bien trompé. J'ai vite compris que, la seule chose qui l'intéressait chez moi, c'était l'héritage de mes parents. D'ailleurs aujourd'hui, il n'en reste plus rien. De l'âge de mes six ans à celui de mes 14 ans, j'ai vécu un véritable enfer dans le foyer de tante Paige. Je mentirais si je disais que c'était une mauvaise mère, car, avec ses enfants, elle était aimante, douce et attentionnée. Elle les dorlotait, ne les réprimandait jamais contrairement à moi. Ma tante me vouait une haine incommensurable, un peu comme tout le reste de ma famille paternelle. J'étais détesté. À six ans, mon cerveau d'enfant ne me permettait pas de réellement comprendre le comportement de ma tante à mon égard. À travers mes yeux innocents, je la voyais de deux manières distinctes, il y avait la Paige gentille, uniquement avec ses enfants bien sûr, et la Paige méchante et odieuse avec moi. Ma tante était cruelle, même quand je ne faisais rien, j'avais droit à des reproches. Quand j'avais le malheur d'ouvrir un peu trop la bouche pour me défendre, elle me battait. Avec le temps, j'ai appris à me taire sous peine de me prendre un coup. La raison de toute sa haine, je l'apprendrai en grandissant. Ce qui dérangeait tant ma tante, c'étaient mes origines ou plutôt ceux de ma défunte mère. Voilà pourquoi elle me détestait et me faisait vivre un enfer. C'était pour la simple et bonne raison que je n'étais pas à 100 % comme elle. La famille de mon père au complet n'approuvait pas ma mère et ses origines de Mexicaine. Est-ce du racisme ? La réponse est oui. Du côté de celle de ma mère, c'était pareil. Ils détestaient les Américains. Je comprends mieux pourquoi mes parents les ont fuis. Plus je prenais de l'âge, plus Paige devenait impitoyable. Quand elle ne me frappait pas, elle incitait son fils à le faire. Matt était son aîné, il avait 13 ans à l'époque suivie de Christine et Sam qui avaient deux ans de plus que moi. Matt prenait chaque fois un malin plaisir à me faire du mal, il adorait ça. En présence de leur mère, Sam et Christine, eux aussi, étaient durs, mais, dès qu'elle n'était pas dans les parages, ils étaient plus gentils.

Not That kind of girl Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant