Série: L'otage. Tome 2. la sauveuse du Cheikh

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Palais d'Azmar, petit matin de mars 2022. Point de vue de Safia.

Il inclina sa noble tête vers moi et attendit jusqu'à ce que je relève la tête vers lui. Quand nos yeux se furent rencontrés, il déposa un baiser d'une incroyable douceur sur mon front, scellant cette étonnante demande en mariage.

La fin de journée passe rapidement, en essayages et séances de préparation. Vers vingt-deux heures, une femme me faisait les ongles, une autre était affairée sur ma chevelure et le responsable du protocole me faisait un laïus sur les personnes que j'allais rencontrer et les sujets qu'il était de bon ton que j'aborde et ceux qu'il valait mieux laisser de côté.
Malik pénétra dans le boudoir - l'alcôve voisine de la chambre royale - vers vingt-trois heures et chassa tout le monde, tandis que je m'effondrais sur un divan.

"- toi et moi avons vécu plus éprouvant" assena-t-il.
"- c est vrai, mais j'avoue qu'avoir dû m'enfuir de chez mon oncle, voler un cheval, être poursuivie jusqu'au palais, m'évanouir, me retrouvée mariée avec toi et subir des heures de cours et de torture pour filles m'a épuisé..."
"- torture pour fille?"
"- épilation..."
"- oh..."
"- brushing!"
"- quelle horreur !"
"- repousse cuticules...!"
"- n'en dis pas plus kinziun, je souffre pour toi"

Je souris avec nervosité. Toute cette tirade n'a servi qu'a cacher mon trouble. Malik allait-il exiger que j'accomplisse mon devoir conjugal? Après tout je suis sensée être sa femme depuis la veille... Je porte une chemise de nuit et un peignoir en satin beige, noué autour de ma taille, mais j'ai la sensation d'être complètement nue...
Il ôte sa veste et la dépose sur un fauteuil.
"- Malik?"
"- mets toi au lit kinziun" tandis qu'il se glisse dans la salle de bain. Je m'installe au bord du lit mais ne sais pas de quel côté me glisser, alors j'attends. Le bruit de l'eau est apaisant mais je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer sous la douche...

Il sort quelques instants plus tard, les cheveux encore humides ruisselant dans son cou, une serviette nouée autour de la taille et je sens le rouge me monter aux joues. Malik ne me jette pas un regard et rentre dans la pièce voisine - son dressing - et en ressort uniquement vêtu d'un pantalon de satin. Il marche jusqu'au lit et me jette un regard.
"- tu as dit que tu étais fatiguée?"
"- je...? Est-ce qu'on dort ensemble?"
"- il va falloir - au moins dans les premiers temps - pour sauver les apparences. Les serviteurs sont tous fidèles mais le secret de notre petit mensonge sur la date de notre mariage a garder ne doit pas s'ajouter au secret que le roi ne dort pas avec son épouse..."
"- oui oui..." Je baisse le regard "mais de quel côté dois-je dormir?"
"- peu importe"
"- je n'ai pas de préférence"
"- Dans ce cas, je dormirai à droite" déclara Malik en se glissant dans le lit.
Je m'y installe aussi et je fixe le plafond nerveusement.
"- détends toi" m'intime le cheikh d'Azmar.
"- je suis nerveuse..." Je murmure timidement.
"- ce n'est pas la première fois que nous dormons ensemble"
Ce souvenir m'arrache un petit sourire.
"- tout est allé si vite"
"- on se connait depuis dix ans tout de même" ajoute-t-il, pince-sans-rire.
J'éclate de rire avant de plaquer mes mains sur ma bouche, éberluée par l'incongruité de ce bruit dans cette situation.

Malik tend un bras vers moi, et il se saisit d'une de mes mains.
"- ne sois pas nerveuse kinziun" et nous restons comme ça, allongés sur le dos, fixant le plafond, ma main dans la sienne.
"- Malik... Merci pour tout ce que tu as fait pour moi..."
"- je crois que ce sera toi et moi contre le reste du monde... Jusqu'à la fin ..." Sa voix n'a été qu'un souffle. Son bras se glisse sous moi et il me tracte jusqu'à ce que nos flancs se touchent.