Série: L'otage. Tome 2. la sauveuse du Cheikh

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2012, désert d'Azmar, point de vue de Malik, 17 ans.

"Elle sera a l'abri, le temps que tu acheves cette guerre, et ensuite, nous viendrons la chercher..."

Cette phrase résonne dans ma tête tandis que Youssef et ses compagnons me font part des derniers événements.

Après le massacre et mon enlèvement, Jaffar a donné une conférence de presse, alité à l'hôpital :
"- le jeune maître Malik a commis hier un acte odieux. Un fratricide. Un patricide. Un régicide.
Jaloux de ma relation avec sa jeune soeur, et effrayé que je puisse prétendre à hériter moi aussi de la couronne d'Azmar, il a détruit la chose la plus fondamentale pour tout homme: sa famille. Je n'ai été que blessé dans sa colère mais il s'est échappé en direction du désert. Sujet d'Azmar, n'aidez pas le prince régicide, le prince couvert de sang!"

"- La plus grande partie de la population n'est pas dupe Malik, Jaffar est très mal perçu mais il faut vite commencer une bataille physique mais aussi une bataille médiatique pour contrer l'avance qu'a pris Jaffar."
"- comment peut-on croire un seul instant que je puisse lever la main sur mon père ou pire sur ma petite soeur... La prunelle de mes yeux...?"
En disant ces mots, un mirage flotte sous mes yeux... Le sourire joyeux de Fati dans ses jeux d'enfant... Et l'air grave de la petite Safia... Mes trésors ... J'ai échoué à protéger la première, je pourrais mourir pour la seconde...

D'où me vient la certitude que je pourrais me sacrifier pour une enfant que je ne connais que depuis quelques jours? Par devoir? Une sorte de transfert après la mort dramatique de Fatima? Non, c'est plus que ça... Cette enfant brisée m'a offert sa confiance et s'est battue pour notre liberté à tous les deux, là où des proches du palais, des serviteurs, n'ont pas levé le petit doigt pour défendre ma famille. Où ils se sont même acharné sur eux... Safia... Quand elle a eu à choisir entre sa propre vie et la mienne, elle s'est infligée une mort atroce, surtout pour une enfant, plutôt que de me sacrifier... Le lien qui s'est établi entre nous sera indéfectible, je m'en fais le serment.

Dans les jours qui suivent, Safia se reprend progressivement. Je suis allé la voir deux fois. Elle a toujours cet air grave qui ne sied pas à une si jeune enfant. Ses petites mains sont crispées sur le drap et elle sursaute à chaque bruit, a chaque pas, a chaque fois que le rideau d'entrée de sa chambre s'entrouvre.  Les bédouins veulent à tout prix lui témoigner leur reconnaissance et leur admiration d'avoir contribué à sauver leur cheikh, mais Aya, une vieille femme du village qui s'est portée volontaire, veille au grain et chasse tout le monde en attendant que la petite reprenne des forces pour affronter le monde extérieur.

Mes blessures ne sont pas guéries mais j'ai repris l'entraînement avec Youssef et mon corps semble retrouver progressivement ses facultés. Notre plan pour me porter à nouveau au pouvoir semble se dessiner. Tout repose sur les tribus bédouines et sur une bonne part de chance.