Elle jouait du piano debout

Chapitre 2 - Bonheur

- T -

"Mes collègues se chargent de ton instrument. Je t'invite à me suivre, je vais te montrer ta loge! dit-il.

-Avec grand plaisir! répondis-je. J'ai hâte de découvrir votre établissement, il m'a l'air magnifique."

Il me conduit à l'arrière de la scène, dans les coulisses où les agents techniques vérifiaient une dernière fois chaque engin.

"C'est vrai que l'établissement est sublime, il est très grand pour "une petit salle de concert". Tu veux peut-être jeter un petit coup d'oeil à la scène? me proposa-t-il.

-Si cela est faisable, je ne dis pas non.

-Par ici."

Il tourna du côté de la scène et monta quelques escaliers. Il y avait encore une petite pièce derrière les rideaux, une sorte de salle d'attente avant de se présenter. Il y avait des canapés un peu de partout et quelques techniciens qui s'occupaient de je ne sais quoi.

On passa les GIGANTESQUES rideaux, je dirais une petite centaine de mètres de haut, pour monter sur la fameuse scène. Elle était énorme!! Je me sentais si petite comparée à elle, c'était génial.

"C'est incroyable... mumurai-je.

-C'est vrai que ce n'est pas mal dutout. Nous avons déjà accueilli quelques grands artistes comme Katy Perry ou bien Doja Cat récemment.

-Je me sens d'un coup honorée de pouvoir me présenter ici. C'est vraiment spectaculaire."

Je m'avançai au fur et à mesure du centre où tout me paraissait immense. Je sentai que Gérard aussi ressentait ce que je ressentais. Nous nous sentions si petits, mais n'étions pas effrayés, nous étions impressionnés, admiratifs de tout cela. Face à l'étendue d'ombre qui s'offrait à nous, nous nous sentions comme dans un rêve. Les techniciens allumèrent d'un coup les projecteurs qui vinrent nous éblouir et un intense bonheur me parvint. J'étais si heureuse de pouvoir jouer ici, face à tant de public. Je trouvais ça juste génial. Certains auraient été effrayés, mais moi non, j'étais comme une enfant qui voit un parc d'attractions pour la première fois, j'étais heureuse!

"Ah tiens justement, regarde par là, me montra-t-il. Mes collègues arrivent avec ton piano."

Je tournai la tête vers le bord de la scène opposé à celui d'où nous venions et apercevis mon instrument. Il appartenait à mon grand-père... Après sa mort, on me l'avait légué. Enfaite, j'avais l'habitude plus jeune de jouer sur ce piano, c'était mon grand-père qui m'avait appris à en jouer dès mes quatre ans! Je chantais des chansons avec lui, je m'amusais tellement... Il était décédé quand j'avais dix ans et depuis ce jour je ne jouait QU'AVEC ce piano et aucun autre. Pour moi, c'est comme si mon papi m'accompagnait sur chaque note.

Je souris rien qu'en l'apercevant.

"Bien, mademoiselle T/n, tu me suis jusqu'à ta loge? proposa Gérard.

-Je vous suis!"

Il me conduit à travers plusieurs portes et des couloirs longs comme je n'avais jamais vu. Je lisais un peu les autres noms inscrits sur les portes: "Helen Ressel", "Elizabeth Waston", "Gaston Blake", "Aidan Gallagher", "Emma Smith", ... Puis on arriva à ma loge où Gérard me laissa. J'entrai avec entrain, c'était la première fois que j'entrais dans une VRAIE loge. J'y trouvai un canapé rouge, une coiffeuse toute éclairée accompagnée de son fauteuil en faux cuir noir, etc.