Chapitre 15 - Jaloux

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- T -

Après cette longue et dure journée, on arriva chez moi épuisés! Il était l'heure du dîner environ. On entra et déposa les quelques affaires qu'on avait dans ma chambre avant de rejoindre la cuisine pour préparer notre repas. Les camarades, fatigués par cette longue journée où ils n'avaient fait que se balader, allèrent directement rejoindre leur panier respectif.

J'ouvris les placards en soupirant.

"Il y a absolument rien à manger... me plaignai-je.

-Quoi? Rien à manger? Pas tant que je suis là, mademoiselle T/n, se mit-il à plaisanter en venant délicieusement m'attraper la taille par-derrière. Je suis capable de cuisiner avec n'importe quoi! Crois moi, je vais te faire un repas de luxe avec ce qu'il y a dans tes placards."

Je lui souris simplement, incapable de parler dans la position dangereuse où je me trouvais. Je me retournai simplement et m'enfuyai gentiment de ses bras. Je ne voulais pas le blesser le moins du monde en rejetant ses câlins, je n'avais juste pas l'habitude et cela avait beaucoup trop d'effets sur moi, des effets qui me conduiraient certainement à des choses indésirables pour le moment, alors je préférais lâchement me défaire que de risquer d'aller plus loin. Notre relation avait débuté il y a très peu de temps, je vous l'accorde, mais son toucher avait déjà trop de pouvoir sur moi.

Aidan était, pour mon grand plaisir, très tactile avec ceux qu'il aimait. Le langage corporel était sa manière à lui de me montrer son affection. Je n'avais jamais été en couple auparavant alors c'était si nouveau pour moi que je préférais y aller doucement et j'espérais qu'il pouvait lire dans mes gestes cette préférence. En tous cas, je le remerciais vraiment intérieurement de ne pas être un gars relou. Dit comme ça, ça peut vous paraître incompréhensible, laissez moi vous expliquer mon point de vu. La majorité des hommes de nos jours, élevés certainement d'une manière non souhaitable, était très irrespectueux quand il s'agissait du corps des femmes, ou de la femme en général. Ils avaient la fâcheuse tendance à vouloir faire de nous ce que EUX voulaient et non ce qu'on leur accordait. Ils étaient presque tous axés vers le sexe, de façon même parfois agressive et non agréable pour nous, et ils faisaient donc partie pour moi de la catégorie des gars relous.

Bien sûr, dans cette catégorie, il avait plusieurs paliers de lourdeur. Il y avait les garçons qui touchaient simplement le postérieur de leur compagne même si elle lui avait demandé d'arrêter, il y avait ensuite ceux qui forçaient verbalement des femmes parfois qui leur étaient inconnues, et pour finir ceux qui forçaient physiquement, les deux derniers correspondant plutôt au mot "connard" ou "pute". Sur ce principe, Aidan n'était aucun des trois, sans doute avait-il été élevé par des parents si purs que même la simple idée d'être irrespectueux ne lui était jamais venue en tête. Dès que je ne me sentais pas à l'aise et me reculais pour ne plus l'embrasser ou ne plus le toucher, il acceptait simplement sans broncher, même s'il en avait envie. Je le remerciais vraiment pour cela. Je n'aurais pas supporter tomber amoureuse d'un gars relou de premier niveau, ne parlons même pas des niveaux plus élevés...

Je m'assis donc sur l'une des chaises hautes qui longeaient notre bar pendant qu'Aidan fouillait les placards à la recherche de nourriture. Je le regardai faire avec admiration. Je n'étais pas une grande cuisinière, mais lui se débrouillait grandement bien. Ce qu'il cuisinait était toujours délicieux et cela m'épatait!

Je m'émerveillai presque lorsqu'avec un fond de sachet de pâtes, des vieilles tomates et une ou deux courgettes il réussit à me faire un vrai plat digne de ce nom. Ne me prenez pas pour une impolie, je lui proposai de nombreuses fois mon aide mais il coupait en même temps des oignons auxquels mes yeux étaient très réactifs. Je pleurai de vrais larmes alors il me sourit simplement et m'envoya prendre ma douche et me mettre en pyjama pendant qu'il finissait de cuisiner. Je m'exécutai sans broncher, comme une enfant qui reçoit un ordre de son père, d'un de ses pères dans mon cas.

Elle jouait du piano deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant