Je venais juste de sortir, Ruf et Max accrochés au bout de leur laisse respective, et je le vis sur son vélo. Il était toujours aussi charmant mais j'imaginais que ce n'était qu'un détail. Je le saluai avec un grand sourire et me mis en selle à mon tour.
Je le rejoignis sur le bord de l'avenue et il accueillit avec beaucoup de caresses mes compagnons.
"Salut, tu vas bien! demandai-je avec amabilité.
-Je me porte à merveille! ria-t-il. Tu es prête à découvrir la ville dans laquelle tu vis depuis ta naissance?
-Je t'accorde cette phrase, dis-je en commençant gaiement à pédaler avant qu'il me suive. Mais sache que je suis née en Italie. La mère porteuse est une italienne!
-La mère porteuse?
-Tu connais pas trop le sujet, pas vrai?
-Nen, c'est vrai... dit-il gêné.
-C'est pas grave! C'est vrai que tu n'as pas vraiment de raison de te renseigner sur ça. Alors, je t'explique brièvement! Je pense que tu es assez cultivé pour savoir que deux hommes ne peuvent pas se reproduire, plaisantai-je. Mais mes papas voulaient quand même un enfant!! Avec la science d'aujourd'hui, c'était totalement faisable. Des docteurs ont récupéré le sperme de mon papa et l'ont inséré dans l'ovule de la mère porteuse choisie au préalable. Elle est vraiment très gentille et agréable. Je l'ai déjà rencontrée une ou deux fois.
-Et donc cette femme s'est porté volontaire pour porter l'enfant de quelqu'un d'autre?
-Heureusement pour les couples comme mes pères, il existe des centaines de femmes qui proposent de porter des enfants pour les couples gays!
-Et donc tu as des origines italiennes?
-Exactement! Je suis née en Italie et dès que j'ai eu l'âge approprié, je suis venue en Amérique habiter avec mes pères."
Je voyais qu'il cogitait un peu.
"Tu peux poser des questions si tu en as... ce n'est pas un sujet sensible pour moi, et je trouve ça normal que tu te demandes certaines choses, le rassurai-je.
-Euh... Ducoup... Tu appelles tes deux parents "papa"?" se lança-t-il.
Ce n'était absolument un tabou pour moi de parler de cela. J'avais grandi en sachant pertinemment que pour les autres enfants ce n'était pas "normal" alors que pour moi ça l'était complètement. J'avais subi beaucoup d'harcèlement par des gens fermés d'esprit qui ne comprenaient pas pourquoi je n'avais pas de mère. Avec le temps et l'âge, j'avais compris que ce n'était tout simplement pas à la porter de tout le monde d'accepter que c'était possible. C'était comme le racisme, j'en étais venue à la conclusion que certains cerveaux ne fonctionnaient pas assez pour accepter des idées autres que celles qu'on leur avait mis dans la tête.
Et pour les personnes tolérantes, c'était presque obligatoire d'avoir des questions! Ça me faisait limite plaisir d'y répondre et de voir que ça intéressait certains.
"Ça dépend. Généralement j'appelle mon père Nick "papa" et mon père Jeff "le daron" mais de façon affective!" répondis-je.
Nous avions continué de discuter un peu de ça, puis d'autres sujets, pendant le trajet. J'aimais le fait qu'il s'intéresse comme cela à ce qui me concernait, ça me touchait.
Nous pédalions à bon rythme, les gros pépères suivaient avec joie. Aidan était mignon à s'inquiéter pour eux. Il me demandait régulièrement s'ils ne voulaient pas faire une pause pour se désaltérer et reprendre leur souffle.
On entra bientôt dans la ville, où on roula beaucoup plus doucement à cause de la foule. Il y avait vraiment beaucoup de gens et je n'avais pas trop l'habitude. Ruf et Max furent très sages et restèrent sur leur course sans se concentrer sur les autres chiens qui leur aboyaient dessus.
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Elle jouait du piano debout
FanfictionCoruscant: qui brille aux yeux de celui/celle qui le/la regarde... Ce soir-là, dans la pénombre, non seulement il rencontra en personne la fille de ses songes, mais surtout il découvrit un ange et son piano. Elle marqua à jamais son esprit, car elle...