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Samedi 16 Mars

Après avoir englouti l'équivalent de notre poids en pancakes nappés de sirop d'érable et de pépites de chocolats, nous somme fin prête pour rejoindre la gare de London Bridge et sauter dans le premier train en partance pour Brighton.

Quand dans notre chambre hier soir j'ai évoqué notre projet avec Lévy, elle ne voulait pas en entendre parler.

Ce n'est pas ce que nous avions prévu, scandait-elle.

Mais on s'en fiche. Notre but, c'est de profiter du moment ensemble et Brighton est une ville très chouette. Et aucune d'entre nous n'était d'accord sur le programme : autant en changer ! Juvia a déjà réservé nos billets de train, tu sais comment elle est... tu la mettrais dans une colère noire si tu refusais d'y aller.

Avec un sourire triste, elle a fini par accepter, tout en s'excusant plusieurs fois de nous causer tant de soucis.

Wendy boude un peu car la gare de London Bridge n'a aucun charme. En digne fan de Harry Potter, elle aurait rêvé de partir de celle de King's Cross pour se faire prendre en photo devant la plateforme neuf trois quarts. C'est Lévy qui pousse mon fauteuil. Je suis surprise qu'un petit gabarit comme elle soit capable de déployer autant d'énergie. Même dans une montée, elle n'a pas besoin de reprendre son souffle alors qu'à sa place je serais au bord de l'apoplexie.

Grâce aux tickets réservés par Juvia sur internet, nous pouvons sauter dans le premier train pour Brighton. Dans l'heure qui suit Wendy, Juvia et Erza terminent leur nuit pendant que Lévy et moi papotons de tout et de rien. Je regarde le paysage défiler par la fenêtre et soudain je crois reconnaître les célèbres attractions de Brighton Pier, un parc de loisirs construit sur une jetée surplombant la mer. Juvia, qui a enfin ouvert un œil, nous annonce qu'en plus de nous promener et de profiter des pubs locaux, nous devons absolument profiter de cette escapade pour visiter le royal pavilion. C'est une sorte de palais des mille et une nuit, ancienne résidence de la famille royale. Consciente qu'elle prend sur elle pour ne pas nous proposer un programme plus dense, nous acceptons avec plaisir.

Nous avons prévu de surprendre Gadjeel juste avant son concert. Cela fait longtemps que nous ne l'avons pas vu à l'œuvre. Le hard rock n'est pas trop mon truc, mais j'adore voir Lévy se transformer en écoutant son mari, et sauter partout de manière hystérique.

Nous déambulons dans les petites rues. Ce n'est pas toujours évident de nous faufiler avec un fauteuil entre les passants qui observent les différentes œuvres d'art de street art, mais Erza prend sa grosse voix pour leur intimer de faire attention et bientôt un passage s'ouvre pour nous laisser passer. Je ne connaissais pas cette ville mais je m'y sens très à l'aise. Nous croisons des punks, des hipsters, des filles aux seins siliconés de manière démentielle. Ici, chacun peut être lui-même ou interpréter le rôle qui lui convient sans être jugé. Je m'amuse à imaginer Sting, qui serait sûrement mal à l'aise à l'idée d'être frôlé par le manteau en vinyle d'un homme perché sur des bottes cloutées avec vingt centimètres de talons. Natsu, lui, serait en revanche comme un poisson dans l'eau. J'en profite pour lui envoyer deux trois photos de ce qui nous entoure et lui dire que je pense à lui. Il me répond immédiatement par un émoji qui envoie des cœurs et, même si c'est le comble du ringard, son message me fait sourire jusqu'aux oreilles.

La visite du Royal Pavilion vaut le détour et nous remercions Juvia pour son idée. Lévy est, comme à son habitude, fasciné par l'architecture originale du bâtiment. Elle prend tout un tas de photos et des notes illisibles dans un carnet qu'elle a sorti de son sac à main. Mortes de faim, nous finissons ensuite dans un restaurant indien qui nous a attirées grâce aux effluves qui venaient nous chatouiller les narines jusque dans la rue. J'hésite longtemps avant de choisir mon plat. J'adore goûter de nouveaux mets mais j'ai un transit fragile et une petite voix me dit de ne pas être trop téméraire si je ne veux pas le regretter dans quelques heures. Afin de ne pas gâcher le voyage, je reste raisonnable et j'opte pour un simple bol de riz aux raisins et un cheese nan, même si les assiettes de mes amies débordant de sauces à la crème me font de l'œil.

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