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Vendredi 15 Mars

Je suis assise dans la gare du Nord en train d'attendre mes quatres amies. J'ai rattrapé mon retard au boulot et j'ai enfin l'esprit serein. J'ai même récupéré mon frigo et j'ai pu expliquer à Makarof ce qui s'était passé avec mon ticket de Loto. Il m'a félicitée et pour la peine, je lui ai offert un généreux pourboire. Quinze jours sont passés depuis notre dîner crêpes et entre-temps, nous avons réussi à nous mettre d'accord pour partir à Londres. Le plus compliqué a été de choisir notre mode de transport. Lévy refusait le ferry, elle a été trop traumatisée par la mort de Léonardo Dicaprio dans Titanic pour accepter de faire un voyage, même court, en bateau. S'en est suivi un débat très agité sur la question de savoir s'il y avait suffisamment de place sur la porte en bois pour Jack et Rose, ou si Jack était effectivement condamné à mourir. Lévy et Erza, un peu échaudées par nos dernières expériences de voyages en avion à cause de turbulences sévères, ont plaidé pour le train, ce qui ne plaisait pas à Juvia : elle trouvait l'expérience d'un simple voyage dans le tunnel sous la Manche n'était pas assez dépaysante. Finalement, c'est moi qui ai clos le débat, optant pour cette dernière solution qui était à la fois plus pratique et moins chère.

Je repense avec un grand sourire aux lèvres au week-end précédent. Nous avons finalement campé à la maison et Natsu m'a avoué qu'il espérait pouvoir revivre une telle épopée très prochainement. Je suis ravie qu'il n'ait absolument pas l'intention de fuir. Au contraire, nous avons passé quasiment toutes les nuits de la semaine ensemble. Et mon cœur s'emballe chaque fois que je pense à lui. Perdue dans mes réflexions, j'entends quelqu'un hurler mon prénom. Je me tourne, cherchant dans la foule Lévy, donc j'ai reconnu la voix. C'est alors que la vois arriver, poussant devant elle un fauteuil roulant.

Écoute, Lia, je n'ai rien contre le fait que tu boites comme le docteur House, mais comment veux tu que nous profitions pleinement de notre escapade londonienne si on te laisse traîner la patte ?

Je regarde le fauteuil plus en détail. Je ne saute pas de joie à l'idée d'être poussée par mes amies, mais je dois bien admettre que je ne peux pas me déplacer à une vitesse normale et que je me fatigue vite? Et puis, je peux compter sur ma bande de copines pour faire passer la gêne des premiers instants et rendre cette expérience inoubliable et hilarante. Pendant que Lévy replie le fauteuil, Erza, Wendy et Juvia débarquent en gloussant joyeusement.

Alors ? Comment a-t-elle pris ta proposition ? demande Erza.

Je comprends alors qu'elle ont envoyé Lévy au casse-pipe, persuadées que je n'accepterais jamais d'utiliser leur poussette géante.

Je trouve ça très ingénieux, je réponds avec un grand sourire. Et puis ça vous fera les cuisses. Certaines d'entre vous en ont bien besoin.


J'éclate d'un rire qui se veut démoniaque et elles me traitent gentiment de noms d'oiseaux. Nous pressons ensuite le pas pour accomplir les formalités de douane avant l'embarquement.

Wendy ne moufte pas pendant le trajet. Elle finit par nous avouer d'une toute petite voix qu'elle n'est pas à l'aise à l'idée de voyager sous la Manche.

Imaginez ce qui arriverait si le tunnel s'effondrait sous la pression de l'eau, murmure-t-elle.

Hé bien, cela se passerait tellement vite que nous n'aurions pas le temps de dire ouf, relativise Lévy.

Tu regardes trop de films catastrophe, ajoute Erza.

Non, je passe seulement trop de temps avec Lucy. Vous savez qu'avec elle, on doit s'attendre à tout, même à une éruption volcanique au cours d'une randonnée en Auvergne.

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