Mardi 21 février
Je me réveille aux aurores le lendemain matin. Ce n'est pas seulement pour éviter que mon haleine de chacal, conséquence d'une consommation excessive d'ail, perturbe le beau gosse qu dort à mes côtés. Non, c'est aussi et surtout parce que le petit déjeuner à l'hôtel est pour moi un tel plaisir que je me lève toujours dès qu'il est servi pour pouvoir en profiter largement. Malheureusement, à mes côtés, Sting dort du sommeil du juste, et je ne peux décemment pas le secouer comme s'il y avait une urgence pour l'obliger à sortir du lit dans le seul but d'être les premiers à profiter du buffet continental. Je prends donc mon mal en patience, me forçant à refréner l'envie d'utiliser une des plumes de notre duvet pour lui chatouiller les narines.
Mais arrive le moment où un besoin pressant se fait sentir, et je n'ai pas d'autre choix que d'essayer, avec toute la délicatesse dont je suis naturellement incapable, de m'extirper de notre couche commune pour aller dans la salle de bains. Mission accomplie ! Je l'entends encore dormir, ce qi m'attendrirait presque s'il ne commençait pas à ronfler comme une locomotive enrayée. Il faudrait peut-être que je lui suggère de consulter un ORL mais difficile, quand on se connaît si peu, de lui dire qu'il serait bon de songer à se faire retirer les amygdales. Il pourrait trouver cela étrange.
Je fais ma petite toilette et mon estomac commence à se manifester bruyamment. Je retourne donc dans la chambre pour m'habiller avec mille précautions. Sting ne bouge toujours pas d'un pouce. Je lui crayonne rapidement un petit mot pour lui expliquer où je vais puis me dirige vers la salle à manger avec une excitation que j'ai du mal à contenir.
Ayant, comme d'habitude, perdu toute notion du temps face au buffet à volonté, je sursaute soudain en regardant ma montre. Il s'est passé plus de trois quarts d'heure et Sting ne s'est pas manifesté. Manifestement, il a du sommeil à rattraper. Je remonte jusqu'à notre étage et ouvre doucement la porte de notre chambre.
Surprise, je constate qu'il n'y a pas âme qui vive. Le lit vide et la porte de la salle de bain ouverte. Sur la table de nuit, je trouve un mot qu'il a griffonné avant de partir :
Désolé ma belle, je ne prends jamais de petit déjeuner.
J'espère que tu t'es régalée. J'ai hâte de te voir ce soir.
Passe une belle journée.
Je m'affale sur le lit, un peu dépitée. Je ne peux pas comprendre quelqu'un qi ne prends pas le temps de manger le matin. Enfin, pour être précise, je ne peux pas comprendre mais je peux l'accepter. Ce qui me chagrine, c'est qu'il n'ait même pas fait un petit détour par la salle à manger pour me saluer. Si je l'ai laissé tranquille, c'était pour qu'il puisse se reposer, mais je n'aurais pas été contre un réveil câlin, voire coquin.
J'essaye quand même de me raisonner. C'est toujours difficile, quand on entame une relation avec quelqu'un, d'être tout de suite sur la même longueur d'onde : je ne dois pas tout gâcher avec mes idées noires. Si mes amies étaient là, Erza s'écrierait un truc du genre : « Tout est éphémère, rien n'est permanent, apprends à profiter à l'instant présent. » Les filles me manquant tellement que je me décide de les appeler. Je regarde ma montre mais il est encore un peu tôt, alors je file me refaire une beauté dans la salle de bains. Tout à coup, j'entends mon téléphone sonner : « Barbie Girl », la sonnerie attribué à Wendy. Je me précipite pour répondre, trop contente d'avoir enfin de ses nouvelles.
Malheureusement, j'arrive trop tard pour décrocher, et quand j'essaye de la rappeler, je tombe sur son répondeur, signe qu'elle est elle même en train de me laisser un message. J'attends alors que mon téléphone me signale l'arrivée de ce nouveau message et je suis heureuse d'entendre la voix de mon amie. Celle-ci fidèle à elle-même, ne s'embarrasse pas des formules de politesse d'usage. Elle me dit simplement :
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Ticket Gagnant
FanficLucy a 24 ans, un boulot qu'elle adore et une bande de copines géniales. Tout pour être heureuse ? Presque ! Car Lucy est une véritable catastrophe ambulante : non seulement elle est maladroite, mais les problèmes surgissent partout où elle passe. ...