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Vendredi 3 Mars

Notre week-end entre filles entre filles est calé, nous avons encore quelques détails à organiser mais j'ai hâte de les retrouver. Pour le moment, c'est quelqu'un d'autre que j'attends, le cœur battant sur le trottoir face à mon appartement : Natsu. Un coup de klaxon me fait sursauter. Mon beau gosse préféré sort la tête d'une jolie petite voiture, couleur grise métallisé :

J'ai emprunté celle de Orga, un copain. Alors, prête pour un week-end de folie, ma jolie ?


Il sort ensuite de la voiture pour m'embrasser et m'aider à mettre ma valise dans le coffre puis nous quittons Paris pour le périphérique et l'autoroute. Nous chantons à tue-tête des tubes des années 2000, car j'ai trouvé dans la boîte à gants une compil qui doit sans doute dater de cette époque là. Tout se passe super bien jusqu'à ce que je sente la voiture faire un écart. Les traits de Natsu se durcissent.

Merde, fait-il entre ses dents. Je crois qu'on a crevé.

- C'est vraiment ça, ou tu me fais le coup de la panne ? Tu aurais pu attendre qu'on soit arrivés un endroit plus bucolique que ça.

- Le coup de la panne, ma belle, je te le ferai un beau jour d'été ensoleillé, là, on va éviter.

Il gare la voiture sur la bande d'arrêt d'urgence, me tend un gilet jaune particulièrement seyant et m'invite à sortir pendant qu'il inspecte la roue. Je suis au comble de l'angoisse. Comme beaucoup, j'ai lu un jour un article qui affirmait que le temps de survie sur une autoroute ne dépasse pas les vingt minutes. Alors quand Natsu constate que la roue a explosé et que le kit de réparation ne nous sera pas d'une grande aide, je suis à deux doigts de me mettre à genoux pour prier pour le salut de mon âme. Je suis persuadée que nous allons passer de vie à trépas, fauchés par un poids lourd lancé à vive allure. Heureusement, mon compagnon ne perd pas son sang-froid. Il appelle une dépanneuse qui arrive rapidement. Quand nous arrivons au garage le responsable nous accueil avec un triste sourire :

Je suis désolé, je n'ai pas de pneu de rechange de la bonne taille. Il va falloir que je le commande, ça prendra sans doute vingt-quatre heures. En attendant, je peux vous prêter un véhicule.

- Oh merci, ce serait adorable de votre part, je réponds, soulagée de ne pas me retrouver coincée au milieu de nulle part.

Pourtant avec ma chance, j'aurais dû me douter qu'il y avait anguille sous roche. Non seulement la minuscule Fiat Punto qu'on nous prête est cabossée de partout et pas de la première jeunesse mais surtout, elle sent un mélange de cigarette et de transpiration. On a connu plus romantique.

Qu'à cela ne tienne, Natsu ne se départ pas de son sourire, et bientôt je me laisse gagner par sa bonne humeur communicative. Il rentre dans son téléphone les coordonnées GPS de l'hôtel et conduit en sifflotant. Mon ventre crie famine et au bout d'un instant, je n'arrive plus à masquer les gargouillis qui s'en échappent.

Allez, viens, aujourd'hui je t'invite dans un restaurant gastronomique. Au diable l'avarice ! Pour tes beaux yeux, je sors le grand jeu ! S'écrie Natsu avant de se garer sur le parking du McDonald's le plus proche.


Je suis pleinement heureuse avec lui, je me fiche d'avoir le menton dégoulinant de mayonnaise et un bout de salade coincé entre les dents. Je le sais, je le sens, Natsu m'apprécie malgré les petits tracas du quotidien. Je le regarde dévorer son menu maxi best of avec son sandwich supplémentaire. Parfois, j'ai l'impression de revoir l'adolescent qu'il était lorsque nous nous sommes rencontrés, mais sa gentillesse le rend encore plus attirant qu'à l'époque.

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